Le portique des amoureux | 1 juillet 2019 | Article par André Lévesque

17e Rue. 13 avril 1960.

Crédit photo: Archives de la Ville de Québec

Le portique des amoureux

J’imagine un Français qui, écoutant Demain l’hiver de Charlebois, entend cette phrase : « Je vous laisse mes chaloupes dans le portique. »  Il serait sûrement bouche bée!

Les baby boomers québécois savent certainement que les « chaloupes », ce sont des « claques  », et que le « portique » est cet espace entre la porte d’entrée et l’habitation proprement dite.

Beaucoup de maisons à étages de Limoilou avaient un portique. Bien utile pour enlever ses couvre-chaussures et, aussi, pour servir de « sas » entre  la maison et l’extérieur, en hiver. Ma mère me répétait souvent de fermer la porte intérieure du portique pour ne pas faire entrer le froid!

Mais le portique servait aussi à autre chose de plus romantique. Après avoir veillé au salon, souvent sous l’œil inquisiteur d’un chaperon, les amoureux finissaient la soirée dans le portique où ils pouvaient s’embrasser. Mais si ça durait trop longtemps, la mère de famille utilisait le vieux truc des pintes de lait. Il fallait mettre les pintes vides dans le portique pour que le laitier sache combien on voulait de lait... « Désolée de vous déranger, disait la maman, c’est pour le laitier. » Le message était clair et les amoureux devaient se quitter!

Si les portiques de Limoilou pouvaient parler, on pourrait écrire un très long roman d’amour...

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