Des « Moove » pour des données de masse en transport

Le protocole Moovin, développé par des Limoulois, pourrait permettre de recueillir des données de masse en transport provenant des autos, des motos et des vélos, en vue d’établir un diagnostic précis des problèmes sur la route.

Des « Moove » pour des données de masse en transport | 13 mars 2019 | Article par Véronique Demers

Crédit photo: Véronique Demers

Le protocole Moovin, développé par des Limoulois, pourrait permettre de recueillir des données de masse en transport provenant des autos, des motos et des vélos, en vue d’établir un diagnostic précis des problèmes sur la route.

« On n’a pas de données libres de masse sur le transport. On veut lancer le protocole Moovin pour fournir des données précises entre autres sur les embouteillages, les nids-de-poule, les accélérations et les décélérations. Une intelligence artificielle permet d’analyser ces patterns-là », énumère Patrick Collet, fondateur du protocole Moovin et PDG d’A-malgam Technologies.

« Beaucoup de villes sont prises en otage par les données de Google, Apple et Uber, des modèles économiques de monopole. (…) Dans la plateforme, on veut créer un système de microéconomie. Ainsi, les utilisateurs pourront être rémunérés en échange de leurs données, un peu comme les Air Miles, mais avec les Moove, une cryptomonnaie. Ça pourrait être complémentaire au BLÉ», suggère François Sévigny, technicien en recherche et développement pour le protocole Moovin.

Aux Moove s’ajoutent aussi les Moovin. « Les gens peuvent en acheter, c’est un peu comme des actions, mais c’est une part numérique de l’entreprise. Ils vont recevoir des dividendes. On doit régulariser le tout auprès de l’Autorité des marchés financiers. On va ensuite vendre la monnaie et ouvrir des portes à l’investissement. Ça devrait être dans un mois et demi », calcule Patrick Collet.

Patrick Collet, pdg et fondateur du protocole Moovin, et François Sévigny, technicien en recherche et développement. Tous deux sont Limoulois.
Crédit photo: Véronique Demers

M. Collet souligne que ces données seront recueillies de manière anonyme. « Une compagnie d’assurances pourraient vouloir, par exemple, des données sur les automobilistes hommes entre 40 et 50 ans de Charlesbourg. On pourrait offrir cet échantillon en échange d’argent. Dès que la donnée sort du système, elle est anonyme », cite le Limoulois.

Difficultés à Québec

Le PDG a dit avoir rencontré des représentants de la Ville de Québec pour présenter son projet. Mais les discussions achoppent pour l’instant.

« On a la réceptivité de quatre ville mondiales d’importance avec qui on discute, mais à Québec, ça bouge lentement. On n’entre dans aucune catégorie. On a un projet d’envergure, mais on est petit. On ne bénéficie pas de financement ni d’accompagnement », déplore M. Collet, qui collabore avec Mirego pour le développement de l’application.

Les chercheurs en intelligence artificielle doivent procéder encore à quelques tests pour mettre une touche finale à leur technologie. « Une fois le protocole finalisé, on est prêts à offrir à la Ville un accès gratuit aux données et les services associés pendant un an. Si on peut déployer 100 000 appareils, ce serait suffisant. Ça représente 7 à 8 M$ de données gratuites », évalue le fondateur de l’application Moovin.

Troisième lien

Devrait-on implanter ou non un troisième lien? « En trois mois de collecte de données, on pourrait répondre à ce genre de question », croit M. Collet. L’entreprise montréalaise Mnubo, spécialisée en big data, collabore avec l’équipe de professionnels du protocole Moovin à Québec pour analyser les données intelligentes provenant de l’appareil.

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« Plus le monde roule, plus la base de données devient importante. (…) Ces données peuvent avoir un impact sur le développement social et économique. (…) Notre protocole devrait pouvoir être lancé d’ici octobre », conclut-il.

Patrick Collet abordera La Blockchain, le Big Data, l’Intelligence Artificielle et la future mobilité en transport dans le cadre du WAQ (Web à Québec) le 9 avril prochain. Issu du domaine du design industriel et de la mécanique, aussi connu pour le studio de création mécanique Speedbird Motorcycles, il pilote, incidemment, des Boeing 737.

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