Les jeunes de l'Évasion St-Pie X ont dévoilé à la fin octobre un vidéoclip dans lequel ils lancent un message axé sur l'ouverture, la diversité ainsi que le respect. Née d'un projet d'écriture, l'aventure s'est transformée en projet musical et ensuite, en vidéoclip. Le résultat? La pièce « Uni St-Pie ».
Un clip pour les jeunes de l’Évasion St-Pie X

Crédit photo: Capture d'écran YouTube
Les jeunes de l’Évasion St-Pie X ont dévoilé à la fin octobre un vidéoclip dans lequel ils lancent un message axé sur l’ouverture, la diversité ainsi que le respect. Née d’un projet d’écriture, l’aventure s’est transformée en projet musical et ensuite, en vidéoclip. Le résultat? La pièce « Uni St-Pie ».
L’Évasion St-Pie X s’est donné comme mission d’intervenir prioritairement aux Appartements St-Pie X, un HLM, ainsi que dans le secteur de Limoilou (Maizerets) auprès des personnes dans le besoin. Outre une halte-garderie et divers projets alimentaires, l’organisme et ses intervenants œuvrent auprès des enfants, des adolescents, des 18-25 ans en plus des adultes ou familles.
Préjugés
Au départ, les jeunes de l’Évasion St-Pie X devaient d’abord pondre un texte pour décrire leurs réalités. « Des fois, les jeunes ne sont pas écoutés par les adultes », explique Hamed S. Adam, un intervenant à L’Évasion St-Pie X qui est aussi un rappeur et slameur connu sous le nom de ASH.
« Des bris sont faits dans le quartier. On pense que ce sont les jeunes. Pourquoi ça ne pourrait pas être les adultes? », lance Hamed en entrevue téléphonique. Les jeunes de St-Pie X sont notamment victimes de préjugés, ajoute-t-il, on les perçoit parfois comme étant « pauvres » ou « des voyous ».
Une vingtaine de jeunes, des enfants comme des ados, ont donc rédigé des textes sur leur vécu tout en clamant haut et fort que « St-Pie-X, ce n’est pas pire que dans d’autres quartiers », explique l’intervenant. « C’est comme un petit village. Tout le monde se connaît. » Les participants ont notamment voulu faire taire les préjugés à leur égard.
Le projet a fait son bonhomme de chemin et l’idée de le mettre en musique a suivi. Le producteur musical Mozaka, lui-même un ancien jeune de St-Pie X, a embarqué dans le bateau pour composer la pièce. Hamed alias ASH est aussi venu appuyer les jeunes pour les paroles. « La chanson a ensuite été enregistrée avec trois ou quatre jeunes », raconte l’intervenant en entrevue le 23 novembre.
L’aventure musicale a débuté en février 2019. Le clip a ensuite été filmé en octobre 2019 par l’entremise de Carl Méthot et de la firme HS Prod, alors que le concept de distanciation sociale était bien loin de s’appliquer. Le résultat final a été dévoilé un an plus tard, la crise de la COVID ayant retardé la finalisation du projet.

Crédit photo: Capture d'écran YouTube
Diversité
Près d’une demie douzaine d’ados sont en vedette dans ce vidéoclip alors que quelques dizaines d’autres y participent comme figurants. Ils s’y prononcent notamment sur la diversité, la tolérance, l’hyper-sexualisation, le consentement et le respect.
« On y retrouve des jeunes (originaires) de l’Algérie, de Bosnie, du Kosovo, de Tanzanie, du Burkina Faso et du Congo », énumère Hamed S. Adam, qui est lui aussi un ex-jeune de St-Pie X.
« Tout le monde s’était rassemblé pour faire ce clip. On a trouvé ça vraiment cool. (On voulait montrer aux autres) qu’on n’est pas des genres de voyous dans ce quartier-là. On est des personnes. On a une famille. On a voulu montrer que les préjugés sur nous n’étaient pas vrais, que c’est “toute du fake” », répond Amina, 14 ans, née au Québec de parents d’origine algérienne, lorsqu’on lui demande de parler de son expérience de tournage.
« Le but, c’était de montrer nos différences, nos cultures, des trucs comme ça », ajoute l’adolescente.
PIPQ
Le Projet intervention prostitution Québec (PIPQ), situé dans le quarter Saint-Sauveur, a contribué au projet et a d’ailleurs proposé un coup de pouce financier.
L’organisme s’était particulièrement senti interpellé par les messages de sensibilisation liés à l’hypersexualisation véhiculés dans la chanson, explique Hamed.
Le PIPQ assure, grâce à ses trois volets de prévention et d’intervention (travail de rue et de milieu, animation dans les milieux jeunesse et milieu de vie), une présence et un accompagnement dans la trajectoire des personnes de tous les âges et tous les genres qui sont actives, l’ont déjà été ou sont à risque de se retrouver dans une dynamique prostitutionnelle ou d’exploitation sexuelle, écrit l’organisme sur son site web.
Le clip « Uni St-Pie » peut notamment être visionné sur YouTube.
Pour en savoir plus ...
1843, rue Désilets, Québec (Québec), G1J 1A7
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