Projet de tunnel Québec-Lévis : inquiétudes au conseil de quartier du Vieux-Limoilou

L’hypothèse d’un tunnel reliant les centres-villes de Québec et de Lévis a fait réagir lors de la dernière séance du conseil de quartier du Vieux-Limoilou, mercredi dernier. Celui-ci a d’ailleurs fait connaître, par voie de résolutions, ses inquiétudes et préoccupations quant à l’éventuel projet.

Projet de tunnel Québec-Lévis : inquiétudes au conseil de quartier du Vieux-Limoilou | 24 février 2020 | Article par Conseil de quartier du Vieux-Limoilou

Crédit photo: Georges Sheehy

L’hypothèse d’un tunnel reliant les centres-villes de Québec et de Lévis a fait réagir lors de la dernière séance du conseil de quartier du Vieux-Limoilou, mercredi dernier. Celui-ci a d’ailleurs fait connaître, par voie de résolutions, ses inquiétudes et préoccupations quant à l’éventuel projet.

Ainsi, en amont de la diffusion publique des plans préliminaires quant à cette nouvelle hypothèse de 3e lien, le conseil de quartier a demandé à la Ville de Québec et au gouvernement du Québec de prendre en compte les impacts négatifs potentiels d’un tel projet pour la population des quartiers centraux – tant en lien avec les questions environnementales qu’avec la circulation. Il appert au conseil de quartier que les impacts de cet éventuel projet sur la santé publique et la qualité de l’air doivent être considérés de façon prioritaire, en amont de ceux sur la fluidité du transit automobile inter-rives.

Sachant que de plus amples informations seront communiquées si l’hypothèse devient plus concrète, le conseil de quartier souhaite voir la démonstration des gains concrets et réels d’un tel projet pour les résidents et résidentes des quartiers centraux – si le projet n’est pas limité à une desserte de transport en commun.

Une zone à fort potentiel

Il faut dire, d’emblée, que le secteur ciblé est, selon nous, d’intérêt pour la population des quartiers centraux. Quel que soit le projet, tout réaménagement du secteur dit « de l’entrée au centre-ville » – c’est-à-dire la zone située entre l’autoroute Laurentienne et la rue Prince-Édouard – représente un grand potentiel.

Une réorganisation de l’endroit aurait, assurément, un impact fort sur les liens entre quartiers, l’accès aux infrastructures municipales ou encore les déplacements actifs et sécuritaires – tout particulièrement dans le contexte d’une réduction de l’importance de l’espace dédié au transit automobile, au profit d’autres formes de déplacements.

Les conseils de quartier de Saint-Roch, de Saint-Sauveur et du Vieux-Limoilou avaient d’ailleurs rappelé ces préoccupations en 2017, alors que s’amorçaient les premières études d’opportunité quant à un pôle d’échange.

C’est dans cette logique que le conseil de quartier du Vieux-Limoilou, aux côtés d’Accès Transports viables, de quatre autres conseils de quartier (Lairet, Saint-Roch, Saint-Sauveur et Vanier) et de divers organismes liés aux quartiers centraux, avait commencé à revendiquer – dès 2017 – la transformation de l’autoroute Laurentienne en boulevard urbain, à partir de la rue Soumande.

Par de telles initiatives, le conseil de quartier et les résidents qu’il représente espéraient, notamment, une baisse du volume de circulation automobile, une diminution de pression sur la qualité de l’air, un allégement quant à la pollution sonore et une bonification des accès au profit des transports collectifs et actifs.

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Des impacts potentiels sur la qualité de l’air

Les impacts du transit routier sur la qualité de l’air ont déjà été démontrés, au fil des années, par le biais d’une vaste documentation scientifique.

Récemment, l’analyse préliminaire réalisée par la Direction régionale de la santé publique dans le cadre de son étude sur la qualité de l’air dans la Basse-Ville de Québec, ciblait – entre autres sources potentielles – ce type de déplacement. Parmi les éléments mentionnés, on peut citer l’impact de la circulation automobile sur la pollution et les émissions de particules fines.

Le rapport préliminaire faisait mention, entre autres conclusions, de l’importance d’agir sur l’efficacité, la sécurité et l’utilisation du transport actif et du transport en commun comme solution de rechange à l’automobile. Une piste d’importance, considérant que la construction d’un éventuel 3e lien doté d’une sortie à proximité des quartiers centraux peut, dans le contexte d’un usage pour l’automobile, exacerber différentes problématiques touchant ces secteurs : augmentation de la congestion routière, hausse de la circulation du transit, émissions de particules fines…

Ces quartiers sont déjà parmi les plus affectés, dans la capitale, par la pollution de l’air, qui préoccupe de nombreux citoyens et citoyennes. D’ailleurs, dans le cadre d’une consultation citoyenne menée en 2018-2019 par le conseil de quartier du Vieux-Limoilou, les résidents du secteur ont identifié comme prioritaire les enjeux liés à la qualité de l’air et à la cohabitation des modes de transport.

Le conseil de quartier du Vieux-Limoilou s’inquiète donc des impacts liés à cet éventuel projet, alors que depuis déjà plusieurs années, acteurs municipaux et industriels se mobilisent de diverses manières afin d’améliorer la qualité de vie des résidents et résidentes.

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