Le quatrième de cette série d'articles se penche sur une autre vedette de notre faune hyperlocale. Nous saluons ici une bestiole familière de nos quartiers dont les prouesses suscitent l'admiration des uns et l'« incivilité », le rejet des autres : l'écureuil.
Regards sur la nature limouloise (4) : l’écureuil, aussi apprécié que mal-aimé
Le quatrième de cette série d’articles se penche sur une autre vedette de notre faune hyperlocale. Nous saluons ici une bestiole familière de nos quartiers dont les prouesses suscitent l’admiration des uns et l’« incivilité », le rejet des autres : l’écureuil.
L’une des trois espèces d’écureuils de notre région
Le site Faune et flore du pays fournit une description détaillée de l’écureuil gris de l’Est (Scurius carolinensis), dont l’aire de répartition s’étire du sud des États-Unis jusqu’au Bas-Saint-Laurent. Que leur fourrure soit grise ou noire, nos écureuils urbains sont bel et bien identifiés à une seule et même espèce. On observe à notre latitude davantage d’individus au pelage noir, probablement une forme d’adaptation aux plus basses températures.
En été, au Domaine Maizerets par exemple, les écureuils gris s’affairent principalement tôt le matin et au milieu de l’après-midi. À l’automne, ils accumulent des provisions de noix, glands ou graines de pin qu’ils enterrent pour l’hiver, saison où la nourriture se fait rare. Ces petits mammifères n’hibernent pas; ils sortent l’hiver surtout aux alentours de midi, sans doute pour profiter d’une température moins froide.
L’écureuil gris peut vivre jusqu’à 13 ans, voire 20 ans. L’espèce se reproduit au début de l’hiver ou tôt en été. La gestation dure de 40 à 44 jours. Les portées comptent de un à six petits, abrités dans un nid chaud qu’aménage la femelle dans la cavité d’un arbre ou dans un gros amas de feuilles. Au pied de ces nids, l’accumulation d’écales et de coquilles de noix est un bon indice de la présence de l’animal.
Outre l’écureuil gris, notons au passage qu’on peut aussi croiser, du moins dans le prolongement du parc linéaire de la Saint-Charles, l’écureuil roux (Tamiasciurus hudsonicus) et le tamias rayé (Tamias striatus). De la même famille des sciuridés, ces trois espèces de mammifères s’ajoutent aux 40 autres recensées dans le bassin de la rivière.
Agile opportuniste
Dans les villes, les écureuils gris adultes passent non seulement la plus grande partie de leur temps dans les arbres, mais sont aussi très agiles pour éviter de se faire attraper par les chiens et les chats. « Lorsqu’il descend sur le sol pour manger ou pour cacher de la nourriture, il peut atteindre des vitesses allant jusqu’à 25 km/h », avance-t-on dans Faune et flore du pays. Entre autres utilités, « la queue de l’écureuil joue le rôle de gouvernail lorsque qu’il saute d’endroits élevés ».
Le coquin en tête d’article nous a démontré à la fois sa grande agilité et sa détermination en s’acharnant sur un gros butin qui diffère de son régime habituel, vraisemblablement piqué dans une poubelle…
Nuisance et rôle écologique
Le déboisement de grandes étendues forestières de feuillus, son habitat naturel, pourrait en partie expliquer la présence grandissante du petit mammifère en milieu urbain, explique-t-on dans Faune et flore du pays. Qu’en est-il, justement, de son utilité en ville?
« Il se montre parfois importun lorsqu’il envahit un grenier, cause des dégâts autour de la maison, déterre les bulbes des jardins ou chasse les oiseaux des mangeoires. »
Considéré nuisible par plusieurs, donc, l’écureuil urbain a entre autres fait l’objet d’un reportage de Radio-Canada en 2017, dans lequel on détaillait ses méfaits aux propriétés montréalaises « en grugeant la structure littéralement des maisons »! Selon le vétérinaire Jacques Dancosse, « certains facteurs comme le réchauffement climatique pourraient expliquer qu’ils soient plus nombreux », tout en ajoutant que les citoyens, en les nourrissant, « contribuent à leur survie, à les rendre plus forts et aussi moins farouches ».
Cela dit, comme la Ville de Québec a étiqueté l’écureuil gris « animal indésirable », elle rappelle sur son site l’interdiction de les nourrir, sous peine de recevoir une contravention!
Mais, nuance-t-on dans Faune et flore du pays, les « petits défauts » de l’écureuil gris « sont largement compensés par le plaisir qu’il donne à de nombreux citadins, campeurs et amateurs de plein air ». On y souligne de plus son rôle écologique à l’extérieur des grands centres, puisqu’il contribue au reboisement par son habitude d’enterrer des noix.
Pour conclure sur une note plus légère, ainsi revalorisé, l’écureuil gris peut compter sur le support d’Écureuils Land Québec dont la mission est d’« accompagner les personnes ayant trouvé des écureuils orphelins/blessés, dans leurs démarches de réhabilitation ».
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Lire l’article précédent de cette série : Regards sur la nature limouloise (3) : le grand héron de retour!
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