À l’occasion de son assemblée de juin, le conseil de quartier du Vieux-Limoilou a manifesté, par voie de résolution, ses préoccupations quant à l’accessibilité à des logements abordables dans le quartier. Il demande ainsi à l’administration municipale et à ses partenaires d’agir afin de préserver le parc de logements locatifs existant et d’en préserver l’abordabilité.
Accès à des logements abordables : le conseil de quartier du Vieux-Limoilou préoccupé
À l’occasion de son assemblée de juin, le conseil de quartier du Vieux-Limoilou a manifesté, par voie de résolution, ses préoccupations quant à l’accessibilité à des logements abordables dans le quartier. Il demande ainsi à l’administration municipale et à ses partenaires d’agir afin de préserver le parc de logements locatifs existant et d’en préserver l’abordabilité.
Par résolution, les administrateurs et administratrices ont recommandé que la Ville de Québec s’assure, parmi la réserve existante, de libérer des unités de logements sociaux et communautaires pour le quartier, et d’en favoriser l’allocation dans le cadre de projets dédiés réalisés par des organismes ou des promoteurs locaux – de façon à répondre en partie aux enjeux relatifs à l’accessibilité.
Ils ont également suggéré à l’administration municipale d’identifier des terrains stratégiques pouvant permettre le développement de nouveaux types d’habitation, et d’en faire l’acquisition afin de soutenir le travail de développement de coopératives d’habitation ou de logements sociaux.
La Ville a aussi été invitée à mettre en place des mesures et approches concrètes afin de préserver le parc de logements locatifs existant, et des moyens d’en soutenir l’abordabilité, que ce soit en implantant un registre des loyers ou en assurant la disponibilité d’une mixité de catégories de logements.
Par ailleurs, le conseil de quartier a indiqué souhaiter que la Ville de Québec poursuive ses représentations auprès des instances pertinentes afin d’obtenir un plus grand nombre d’unités dédiées au logement social et communautaire.
Craintes face à la gentrification
Les questions relatives au logement concernent nombre de personnes dans le quartier Vieux-Limoilou : 76 % de la population du quartier est locataire – par comparaison, ce taux est de 47 % à l’échelle de la ville de Québec.
Dans ce contexte, difficile de ne pas se préoccuper du processus amorcé de gentrification dans notre quartier, phénomène qui semble s’être accentué au fil des dernières années. Il pourrait continuer à s’amplifier avec la venue prochaine du tramway, dont on peut présumer un impact à la hausse sur la valeur des immeubles.
Ainsi, les situations de réno-victions, de reprises ou d’éviction pour agrandissement, de subdivisions et de changements d’affectation de logement en copropriétés, continuent de s’additionner. S’y ajoutent les défis de trouver certains types de logements dans le secteur, tout particulièrement pour les ménages à faible revenu ou pour les familles.
De surcroît, les nouveaux projets résidentiels semblent, pour l’essentiel, offrir d’abord et avant tout des appartements ou condos moyen ou haut de gamme. En effet, il n’existe pas, actuellement, d’obligation pour les promoteurs immobiliers d’intégrer des logements abordables aux projets résidentiels, et nombreux sont ceux qui choisissent de ne pas en intégrer.
Cela, dans un contexte où, par ailleurs, la réserve foncière encore disponible dans le quartier Vieux-Limoilou se fait de plus en plus rare…
Un contexte difficile pour le logement
Le contexte actuel est tout sauf facile. En effet, selon les statistiques officielles, le taux d’inoccupation des logements était de 2,2 % en 2019 et de 2,8 % en 2020 – une légère hausse qui est probablement due au contexte de la crise sanitaire de la COVID-19… Dans le contexte actuel, le seuil d’équilibre est de 3 %; au-dessous de ce seuil, il y a une situation de pénurie de logements, donc peu de logements disponibles, et à fort prix. Dans ce même contexte, l’Indice des prix à la consommation dans la grande région de Québec a augmenté de 5,7 %, pendant que le coût des loyers, lui, augmentait du double.
De ce fait, un nombre important de personnes n’ont, actuellement, pas accès à un logement social ou communautaire, ou à un logement abordable. Parmi ceux qui ont un logement, selon le recensement de 2016, c’est 26 % qui consacrent 30 % de leurs revenus uniquement pour le coût du loyer. Cela, pour un secteur où le revenu médian des résidentes et résidents est de près de 10 000 $ de moins que la moyenne de la ville.
La situation est préoccupante. En témoignent d’ailleurs les demandes d’aide à l’Office municipal d’habitation de Québec, dans le cadre de son Opération 1er juillet : l’Office a reçu 273 demandes pour 2020, comparativement à une moyenne de 48 pour les années précédentes.
Des résidentes et résidents concernés
Les résidents et résidentes du quartier se sont montrés préoccupés par ces enjeux et revendications. Par exemple, dans la consultation citoyenne menée en 2018-2019 par le conseil de quartier, il est apparu que la préservation de la mixité sociale était une préoccupation importante pour les Limoulois et Limouloises. Nombreux étaient celles et ceux qui suggéraient, en ce sens, la mise en place de logements sociaux et communautaires dans le Vieux-Limoilou, afin de permettre et de soutenir cette mixité.
Cette réalité a été mise en exergue par plusieurs des réponses émises par les répondantes et répondants à la question « Vous voyez-vous habiter dans le Vieux-Limoilou dans 10 ans? » Le conseil de quartier avait remarqué nombre de personnes qui y répondaient par la négative. Pourquoi? Parce qu’elles mettaient en doute leur capacité financière, leur capacité à s’offrir leur logement pour encore une décennie, en regard de la montée des coûts de loyer. De là l’importance d’agir.
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16, rue Royal-Roussillon, Québec (Québec), G1L 2J7
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