Cinq partis et des candidat.e.s indépendant.e.s briguent nos cinq districts aux élections municipales 2021. Pour vous les présenter, nous faisons équipe avec Québec réveille, la quotidienne matinale de CKIA 88,3. L’animatrice Marjorie Champagne a reçu le 14 octobre les candidat.e.s de Transition Québec dans les districts de Limoilou et de Maizerets-Lairet.
Élections municipales 2021 : Transition Québec de Limoilou à Maizerets
Cinq partis et des candidat.e.s indépendant.e.s briguent nos cinq districts aux élections municipales 2021. Pour vous les présenter, nous faisons équipe avec Québec réveille, la quotidienne matinale de CKIA 88,3. L’animatrice Marjorie Champagne a reçu le 14 octobre les candidat.e.s de Transition Québec dans les districts de Limoilou et de Maizerets-Lairet.
Le parti Transition Québec a vu le jour en 2017, sous son ancien nom : Option Capitale-Nationale. Jackie Smith en est la cheffe depuis 2019. Au coeur de ses valeurs fondamentales se trouvent la transition écologique et les inégalités sociales.
Le parti souhaite mettre de l’avant « une administration municipale transparente et démocratique, qui valorise les quartiers dynamiques et à échelle humaine, ainsi que la solidarité sociale », selon son site web. Il place les villes « au coeur de la lutte contre les changements climatiques — verdissement, transport durable, agriculture urbaine, réduction de nos déchets ».
Madeleine Cloutier, Limoilou
Madeleine Cloutier vit dans le Vieux-Limoilou et enseigne les arts plastiques au Centre de services scolaire des Premières Seigneuries. Des projets en médiation culturelle l’occupent également. Elle détient un baccalauréat en enseignement des arts plastiques et de l’art dramatique, des formations en théâtre et en arts visuels.
Mme Cloutier siège au conseil d’administration de BABA, un organisme à but non lucratif voué à l’accessibilité des arts dans la communauté.
Elle est la colistière de Jackie Smith.
Hamed S. Adam, Maizerets-Lairet
Hamed S. Adam habite dans Maizerets. Originaire de la République démocratique du Congo, il a immigré dans le secteur de Saint-Pie-X, où il a grandi.
M. Adam travaille comme intervenant à Motivaction Jeunesse. Après sa formation en sciences humaines, il a oeuvré en intervention dans des organismes et des écoles. Il y a côtoyé une clientèle diversifiée. On le connaît aussi en tant que rappeur et slameur engagé.
Enjeux prioritaires
Les candidat.e.s dans Limoilou et Maizerets-Lairet s’entendent : « un enjeu principal, c’est dur d’en choisir juste un! » Transition Québec, s’il dirige la Ville, veut acquérir les ruelles sans propriétaires », lance Madeleine Cloutier. Cela faciliterait les initiatives de verdissement et d’aménagement portées par les Limoulois. Ils ont « beaucoup d’attachement envers les ruelles », des milieux de vie et terrains de jeux sous-estimés, constate-t-elle.
Hamed S. Adam voit la Zone d’innovation Littoral Est (ZILE) comme l’enjeu prioritaire de Maizerets-Lairet. Il pense à la crise du logement et à la justice sociale. Les terrains de cette zone permettraient de développer du logement social, pour les familles, explique-t-il. Il souligne que le projet de la ZILE, « plus cher que le 3e lien », touche 15 terrains dont « 11 sont publics ». Le candidat juge prioritaire de s’assurer que « les gens vont être entendus et ça va répondre aux besoins ».
Profilage racial et social
Questionné sur le profilage racial, M. Adam note que « les gens le prennent un peu mal quand on [en] parle ». Dans le cadre de son travail d’intervenant, lors d’une sortie scolaire, il a été la cible d’un « contrôle de routine ». Il roulait dans sa voiture devant l’autobus scolaire. Élèves et enseignant.e.s ont assisté à la scène en se posant des questions. Pour lutter contre le profilage racial et social, « le but, c’est d’essayer une réforme de l’intervention policière », dit-il.
Transition Québec entend « créer une commission pour qu’on puisse [avoir] des données de tout ça », explique le candidat de Maizerets-Lairet. « À Montréal, ils ont sorti des données et les gens réalisent de plus en plus [l’enjeu]. » Le parti propose aussi de « prendre une partie du financement de la police et créer une escouade communautaire ».
Il ne s’agit pas strictement de définancer la police, précise M. Adam. On souhaite plutôt répondre autrement qu’avec des effectifs armés aux situations impliquant des enjeux de santé mentale, des personnes vulnérables.
Il faut « que le financement de la police reflète mieux les interventions qu’il y a à faire. Il faut qu’il reflète les réels besoins qu’il y a dans la rue », résume Madeleine Cloutier.
Zone d’innovation
On mousse beaucoup la création d’emplois et de richesse qu’engendrerait la ZILE, projet « chouchou » du gouvernement Legault. Qu’en pensent les candidat.e.s de Transition Québec?
« Est-ce que les gens autour vont en profiter? C’est sûr que non. Les coûts de la vie vont augmenter… », estime Hamed S. Adam.
Il entrevoit un embourgeoisement qui mettra à l’écart du quartier les résident.e.s actuel.le.s. Son parti « veut réserver certains lieux pour créer » des espaces à vocation communautaire avec les citoyen.ne.s. Il veut aussi redonner accès au fleuve, faciliter l’accès à vélo à ses berges.
« On a acquiescé aux recommandations du conseil de quartier de Maizerets et rencontré plusieurs fois la Table [citoyenne Littoral Est », poursuit Madeleine Cloutier.
Pour elle, la vente des terrains de la ZILE donnerait un unique profit. Les mettre à la disposition de besoins citoyens produirait plutôt des « richesses qui vont perdurer dans le temps ». […]
« GNL et Laurentia étaient projets chouchous mais sont tombés parce qu’ils n’avaient pas l’acceptabilité sociale », rappelle la candidate dans Limoilou.
Reconnaissance de l’hébergement touristique et des organismes
Transition Québec a annoncé vouloir interdire l’utilisation des plateformes à la Airbnb pour des établissements non reconnus comme hébergements touristiques. Madeleine Cloutier explique.
« L’idée, c’est de ne pas venir en concurrence déloyale avec les hébergements qui ont des permis. Ça va nous permettre de respecter les zonages pour l’hébergement touristique. »
L’intention du parti est de « rééquilibrer » les choses, renchérit Hamed S. Adam.
Dans un autre ordre d’idées, Transition Québec entend revoir le processus de reconnaissance des organismes par la Ville de Québec. Le parti estime que cette reconnaissance devrait être fonction des besoins de la communauté. Or la Ville procède en fonction de ses priorités.
La reconnaissance facilite, pour les organismes et leurs événements, l’accès à des services matériels et à une couverture d’assurance responsabilité, entre autres. Les organismes « amènent énormément à la Ville », estime Madeleine Cloutier. Leur donner des services, « c’est des investissements » et non des dépenses. Dans le modèle de gouvernance de Transition Québec, « ces organismes-là vont avoir une meilleure écoute », assure-t-elle.
Incinérateur, déchets, vélo
Pour Transition Québec, « 95 % des matières qui sont brûlées devraient être valorisées ». Madeleine Cloutier évoque la vente de vapeur de l’incinérateur, à l’usine White Birch et au futur mégahôpital.
« On souhaite arrêter l’espèce de capitalisation que la Ville fait sur les déchets », illustre-t-elle.
Il faut une meilleure infrastructure pour le tri et la gestion des matière résiduelles, disent les candidat.e.s dans Limoilou et Maizerets-Lairet. Leur parti veut miser sur des alternatives, des partenariats avec d’autres villes pour tendre « vers le zéro déchet ».
Selon madame Cloutier, les pratiques zéro déchet ne sont pas suffisamment facilitées pour les citoyen.ne.s. Il existe des initiatives de livraison écologique et de consignes de pots pour les produits en vrac. Il faudrait les soutenir, en développer davantage. « C’est aussi la responsabilité de la Ville de mieux gérer les résidus […], de subventionner l’achat de composteurs, élargir l’offre de compostage communautaire », poursuit-elle.
Hamed S. Adam souligne que « les gens ne sont pas au courant que quatre fours, c’est comme avoir quatre incinérateurs ». Québec, dit-il, est « l’une des dernières grandes villes qui n’a pas de compostage ». Pour lui, c’est à la fois une question d’environnement et de justice sociale, vu les impacts sur la santé publique dans le voisinage.
Madeleine Cloutier doute que les choses se passeraient de la même façon si l’incinérateur « était à Sillery ». « Il y en a eu un à Cap-Rouge et il a déménagé », complète son collègue.
Transition Québec promet des engagements pour le vélo. Il entend favoriser le transport à vélo-cargo pour réduire la circulation des véhicules de livraison au centre-ville. Questionnée sur le réalisme et les coûts de cette mesure, la candidate de Limoilou estime qu’il devrait « y avoir des incitatifs pour offrir ce choix-là » aux commerçants. La livraison en vélo-cargo se ferait « pour le dernier kilomètre », précise-t-elle. Elle cite une flotte de vélos déployée par Purolator à Montréal.
« Ça va plus vite et c’est plus facile, plus mobile et agile, au centre-ville. »
Entrevue avec les candidat.e.s de Transition Québec dans Limoilou et Maizerets-Lairet
Monlimoilou, Monsaintroch, Monsaintsauveur, Monmontcalm présentent les candidat.e.s aux élections municipales dans l’ordre où Québec réveille les reçoit en studio. La formule choisie réunit en entrevue des candidat.e.s d’un même parti, faisant campagne dans des districts adjacents. L’ordre de présentation des candidat.e.s est déterminé par leurs disponibilités et par la programmation de Québec réveille. Nous avons collaboré au choix des thèmes abordés.
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