Hausse de la norme sur le nickel : des appuis municipaux à la manifestation
La manifestation contre la hausse de la norme sur le nickel dans l’air ambiant a rassemblé une centaine de personnes à la Place Limouloise mercredi midi, indique la Table citoyenne Littoral Est qui chapeautait l’action. Des élu.e.s étaient de la partie.
La décision du gouvernement provincial multipliera par cinq le taux de nickel toléré dans l’air ambiant, le faisant passer « de 14 nanogrammes par mètre cube à un plafond de 70 ng/m3 », rappelle le communiqué diffusé suivant la manifestation. Les porte-parole y dénoncent les conséquences sur la santé publique et sur la qualité de vie de cette décision. Ils la qualifient d’« injustice environnementale grave ».
Le gouvernement Legault « semble privilégier la santé financière des entreprises aux dépens de la santé physique des citoyen.e.s de Limoilou », déplorent-ils.
« Les inégalités sociales et environnementales vécues dans le quartier sont d’ores et déjà inacceptables, et la proposition de hausse de la norme de nickel ne fera que les exacerber plus encore », dit Marie-Hélène Deshaies, co-porte-parole de la Table citoyenne Littoral Est.
Le communiqué rappelle également que « l’espérance de vie est moindre à Limoilou qu’ailleurs dans la Capitale-Nationale, selon les données de la Direction de la santé publique de la région ».
La Table citoyenne demande « que le gouvernement du Québec et les élu.e.s de tous les paliers de gouvernance travaillent de concert à l’amélioration de la qualité de vie et de la qualité de l’air du quartier, et non à sa détérioration ».
Des conseillers municipaux « actifs sur le dossier »
Parmi les élu.e.s qui ont pris la parole à la Place Limouloise mercredi figurent le conseiller municipal du district de Maizerets-Lairet Claude Villeneuve et sa vis-à-vis du district de Limoilou, Jackie Smith.
La cheffe de Transition Québec s’est aussi exprimée sur les réseaux sociaux à la suite de la manifestation. Elle y rappelle sa feuille de route à titre de citoyenne engagée pour la qualité de l’air dans Limoilou. Cet engagement l’a amenée notamment au conseil de quartier et au comité de vigilance des activités portuaires.
« Le gouvernement du Québec n’hésite pas à prendre des mesures sanitaires importantes concernant la pandémie, mais quand l’ennemi est plus subtil, comme les polluants atmosphériques, on voit que c’est différent. […] Ce qui m’indigne le plus avec cette hausse des normes, c’est qu’on joue avec les chiffres et les mots pour tenter de confondre le public. On tente de nous plonger dans un débat technique, mais il ne faut pas tomber dans ce piège. […] Peu importe la quantité de nickel, la plus infime soit-elle, a un impact sur la santé humaine; l’impact sur la santé humaine des polluants est CUMULATIVE », insiste l’élue.
Évoquant la mobilisation de la députée fédérale de Beauport-Limoilou Julie Vignola et du député provincial Sol Zanetti, Jackie Smith ajoute :
« Je m’engage à travailler aux côtés de Claude Villeneuve, conseiller du district de Maizerets-Lairet, qui est déjà actif sur le dossier pour que la Ville de Québec s’oppose à la hausse de la norme de qualité de l’air sur le nickel. »
Des années de mobilisation
Des Limoulois.e.s se mobilisent en grand nombre depuis plus d’une décennie pour demander aux gouvernements d’agir pour améliorer la qualité de l’air dans leur quartier, rappelle Raymond Poirier, citoyen du Vieux-Limoilou co-porte-parole de la mobilisation.
Les citoyen.ne.s demandent aux instances gouvernementales d’agir sur les causes de la pollution atmosphérique. Ces causes incluent « Port de Québec et voisinage industrialo-portuaire, incinérateur de Québec, autoroutes Laurentienne et Dufferin-Montmorency », énumère M. Poirier dans le communiqué.
Lanceuse d’alerte et instigatrice de l’Initiative citoyenne de vigilance du Port de Québec, Véronique Lalande fait maintenant partie des co-porte-parole de la Table citoyenne Littoral Est.
« En 2012, l’Initiative citoyenne de vigilance du Port de Québec révélait que la population canadienne était exposée, en moyenne sur une base annuelle, à 1ng\m3 de nickel alors que les citoyens de la basse-ville de Québec étaient soumis à des quantités allant jusqu’à 50 fois plus. La Direction régionale de la santé publique de la Capitale-Nationale affirmait, en 2013, que la cible à atteindre, afin de garantir la santé de la population, était de 2ng\m3 de nickel », détaille-t-elle dans le communiqué.
Le communiqué souligne en outre que « cette pollution et ses impacts ont un coût important pour le Canada et les provinces » Citant une publication récente de Santé Canada, il précise que ce coût « s’élève à 30 milliards $ annuellement, uniquement pour le Québec ».
On retrouve les détails du projet de règlement dénoncé sur le site du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.
Lire aussi : Qualité de l’air : un projet de loi insufflé par les citoyens.
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