Auteur de D’Irlande, de Limoilou et d’ailleurs, Denys Hawey partage pour nos lecteurs et lectrices ses souvenirs de jeunesse. Aujourd'hui, il souligne une rencontre déterminante avec des légendes du hockey. Il pratiquait alors ce sport avec son frère, au sein des Castors de Québec.
Les Castors de Québec
Auteur de D’Irlande, de Limoilou et d’ailleurs, Denys Hawey partage pour nos lecteurs et lectrices ses souvenirs de jeunesse. Aujourd’hui, il souligne une rencontre déterminante avec des légendes du hockey. Il pratiquait alors ce sport avec son frère, au sein des Castors de Québec.
L’année 1967 avait été une année très occupée pour mon jumeau Richard et moi.
D’une part, nous entamions notre cours classique à l’Externat Saint-Jean-Eudes de Limoilou. Est-il nécessaire de mentionner que c’était là une étape extrêmement sérieuse, considérant l’importance que nos parents y prêtaient?
Pour ajouter à la complexité de cette première année du cours classique, nous avions été sélectionnés tous les deux pour faire partie de l’équipe-étoile de la ville au hockey, les Castors de Québec.
Pratique en semaine, compétition les weekends
Au départ, mon père ne voulait pas que cet honneur sportif compromette nos résultats scolaires. Mais nous avions tellement insisté pour qu’il nous permette de commencer tout au moins la saison avec les Castors, quitte à nous exclure de l’équipe, si nous n’atteignions pas de bons résultats scolaires.
Tous les soirs, de l’école, nous partions pour l’aréna du parc Victoria. Nous y tenions une heure de pratique intensive. Le weekend, nous partions jouer un peu partout à travers le Québec, du Lac-Saint-Jean à Gatineau.
Comme à Saint-Jean-Eudes nous avions des cours le samedi matin, lorsque l’équipe jouait en province pendant le weekend, l’autobus nolisé par les Castors nous attendait, mon jumeau et moi, à la porte du collège, avec tous les joueurs à bord. Nous quittions alors pour la destination du weekend. Je me souviens que ça ne faisait pas toujours l’affaire des parents des autres joueurs qui y voyaient un privilège particulier.
Nos horaires de sport laissaient peu de place à d’autres activités extra scolaires. J’avais dû abandonner la plupart de mes autres activités : scouts, harmonie, Croisés, chorale, etc…
Bobby Hull, le joueur le plus populaire de l’époque
Au printemps, toute l’équipe des Castors de Québec était allée en tournée pour affronter différents équipes dans la région de Détroit. Nous étions arrivés à quelques jours du déclenchement d’émeutes raciales qui culminèrent jusqu’à l’adoption des mesures de guerre et à l’intervention de la réserve militaire.
Bien que jeunes, nous pouvions sentir les tensions raciales. J’étais très stupéfait de voir les installations publiques ségrégationnistes : les restos avaient des espaces réservés aux Blancs et, d’autres, aux Noirs. Même situation dans les autobus : les Noirs devaient céder leur place assise aux Blancs qui la revendiquaient.
Un matin, j’étais allé déjeuner avec les entraîneurs au resto de l’hôtel. Quelqu’un était passé près de nous et avait salué en anglais mon entraîneur, Martin Madden. Il m’avait alors demandé si je reconnaissais le gars qui venait de le saluer. J’avais répondu qu’il ressemblait drôlement à Bobby Hull, le joueur le plus populaire de l’époque dans la LNH. Il m’avait dit : « Il lui ressemble pas : c’est lui!! Les Hawks sont en ville pour jouer contre les Red Wings et ils couchent à notre hôtel. »
Monsieur Madden m’avait poussé vers un stand de cartes postales ; il en avait piqué une et m’avait amené vers le comptoir où s’était assis Hull. À côté de lui se trouvaient ses coéquipiers, Phil Esposito, Stan Mikita, Kenny Hodge, etc.
Martin avait demandé à Hull s’il voulait signer la carte postale pour moi. Hull s’était aussitôt exécuté avec un large sourire en me taquinant en français. Il avait poussé son stylo et la carte postale vers Mikita qui maugréait. Hull avait insisté auprès du marabout Mikita, qui avait signé aussi la carte. Mikita avait poussé la carte vers les autres coéquipiers à l’insistance de Bobby Hull.
J’ai encore aujourd’hui cette carte postale qui avait été autographiée pour moi par quelques-uns des meilleurs joueurs de hockey de la LNH.
Legs pour ses deux enfants et leurs propres enfants, D’Irlande, de Limoilou et d’ailleurs a fait l’objet d’un article sur Monlimoilou. L’histoire de famille et la vie de jeunesse de Denys Hawey, qu’il raconte en 426 pages enrichies de photos, est disponible exclusivement à la Librairie Morency.
Lire l’épisode précédent des souvenirs de Denys Hawey : Le caractère bouillant de ma mère.
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