Les maquettes des oeuvres hommages à Guy Lafleur et Réal Cloutier se dévoilent

Les maquettes des sculptures qui rendront hommage à Guy Lafleur et à Réal Cloutier, dans l’allée commémorative de hockey de la place Jean-Béliveau, ont été dévoilées ce matin par la Ville de Québec et la Commission de la capitale nationale du Québec, en présence des honorés et des deux artistes, Jean-Robert Drouillard et Guillaume Tardif.

Les maquettes des oeuvres hommages à Guy Lafleur et Réal Cloutier se dévoilent | 15 mars 2021 | Article par Suzie Genest

Réal « Buddy » Cloutier, maquette de l'oeuvre de Jean-Robert Drouillard en hommage à Réal Cloutier

Crédit photo: Étienne Dionne

Les maquettes des sculptures qui rendront hommage à Guy Lafleur et à Réal Cloutier, dans l’allée commémorative de hockey de la place Jean-Béliveau, ont été dévoilées ce matin par la Ville de Québec et la Commission de la capitale nationale du Québec, en présence des honorés et des deux artistes, Jean-Robert Drouillard et Guillaume Tardif.

La présidente et directrice générale de la Commission de la capitale nationale du Québec Marie Claire Ouellet l’a bien résumé en conférence de presse : les deux oeuvres figuratives mettent en lumière respectivement « le style de jeu et le lancer de Guy Lafleur » et « le côté frondeur et rebelle » de Réal Cloutier.

Les traits des visages des hockeyeurs, absents des maquettes dévoilées lundi matin, seront modelés numériquement pour les oeuvres qui seront installées à l’automne 2021.

Un homme et une équipe trop forts pour la ligue

L’artiste Guillaume Tardif a conçu, en hommage au Guy Lafleur des Remparts de Québec, un personnage de bronze plus grand que nature. Dans une scène fulgurante de lancer, sa rondelle fait voler en éclat le filet. L’ensemble, intitulé Trop fort pour la ligue, s’élèvera à une hauteur de huit mètres.

Trop fort pour la ligue, maquette de l’oeuvre de Guillaume Tardif en hommage à Guy Lafleur
Crédit photo: Étienne Dionne

Dans sa proposition, l’artiste a voulu « créer un espèce de point d’équilibre entre une oeuvre à la fois figurative populaire, mythe, mais aussi un traitement artistique contemporain ». Les « formes fixes qui expriment l’explosion d’énergie », comme l’explosion du filet, occupent une place importance dans le travail récent de Guillaume Tardif.

« C’était pas moi qui était trop fort pour la ligue, c’était l’équipe! » a précisé l’ex-hockeyeur honoré par cette oeuvre. Guy Lafleur a tenu à « partager l’honneur avec tous mes co-équipiers et les entraîneurs qui ont su me motiver au maximum ». Félicitant Guillaume Tardif, il a aussi souligné l’originalité du concept artistique, qui se distingue des monuments de bronze traditionnels.

« Pas comme tout le monde »

Jean‑Robert Drouillard présente pour sa part un Réal « Buddy » Cloutier (titre de son oeuvre) en aluminium. Sa posture droite, bâton aux hanches et tête relevée, respire la fierté de celui qui jouait avec les Nordiques de l’Association mondiale de hockey (AMH). La sculpture fera onze pieds de haut, a précisé l’artiste.

Le sculpteur a voulu « utiliser des codes qu’on peut comprendre facilement, tout en dérogeant juste assez ». Réal Cloutier et l’équipe des Nordiques de l’AMH « ne faisaient pas les affaires comme tout le monde », a-t-il expliqué.

Réal Cloutier, qui a également évolué au sein de la Ligue nationale (LNH) avec les Nordiques, ne « pouvait même pas demander mieux », a-t-il exprimé en soulignant la précision de l’oeuvre de Jean-Robert Drouillard. Lorsqu’il a su initialement qu’il serait ainsi honoré, son « coeur a arrêté de battre », a dit l’ex-hockeyeur, avant de remercier tous ceux qui l’ont soutenu durant sa carrière « commencée ici à l’âge de neuf ans au Tournoi international de hockey pee-wee ».

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« Dans notre ADN »

Les oeuvres de l’allée commémorative de la place Jean-Béliveau sont appréciées du public parce que le hockey est « dans notre ADN », selon le maire de Québec Régis Labeaume.

Les artistes en art actuel de Québec n’échappent pas à ce code génétique. Pour Guillaume Tardif, c’est un sport qu’il pratiquait dans la rue avec ses frères et ses amis. Sa recherche sur Guy Lafleur, abordé comme « un symbole, un mythe », l’a ramené à son quartier. « J’ai vraiment été étonné de voir à quel point il y a des liens avec non seulement avec la ville de Québec mais le quartier Limoilou, où je réside et j’ai déjà fait une oeuvre d’art public », dit celui qui a aussi créé Gros Loup.

Le sculpteur, aussi musicien sous le pseudonyme de Juste Robert, Jean-Robert Drouillard a pratiqué le sport de façon plus soutenue et en demeure fan.

« J’ai probablement autant aimé jouer au hockey que faire de l’art. C’est simplement que, quand on pèse 140 livres à 17 ans, on sait bien qu’on ne va pas aller beaucoup plus loin… […] Je suis un artiste de 50 ans qui participe à des pools de hockey et qui suit les statistiques tous les matins. »

Le budget de chacune des oeuvres, de la conception à l’installation en incluant les taxes, se chiffre à 200 000 $, un investissement partagé à parts égales entre la Ville de Québec et la Commission de la capitale nationale du Québec, dans le cadre de leur entente pour des projets de commémoration et de mise en valeur de la capitale nationale.

Willie O’Ree dans l’allée commémorative

Le dévoilement des deux maquettes a été l’occasion pour la Ville de Québec d’annoncer l’ajout d’un prochain monument à l’allée commémorative hockey.

Une sculpture de bronze rendra hommage à Willie O’Ree des As de Québec, le premier joueur noir de la Ligue nationale de hockey (LNH). On retrouvera derrière celui-ci des baies vitrées où seront présentées sa carrière et celles de deux autres joueurs noirs des As de Québec, Stan Maxwell et Herb Carnegie.

L’artiste qui réalisera ce monument, financé entièrement par la Ville de Québec et « J’ai ma place », sera sélectionné au cours des prochains mois.

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