Nous réactualisons les articles de Réjean Lemoine qui ont particulièrement retenu l’attention de 2010 à 2014. Dans une série initialement rédigée avant sa controversée démolition au profit du Centre Vidéotron, il relate l'histoire de ce qui allait devenir l'Hippodrome de Québec. En voici la première partie.
Le Palais central de l’Exposition provinciale : 1- Origines et inauguration
Nous réactualisons les articles de Réjean Lemoine qui ont particulièrement retenu l’attention de 2010 à 2014. Dans une série initialement rédigée avant sa controversée démolition au profit du Centre Vidéotron, il relate l’histoire de ce qui allait devenir l’Hippodrome de Québec. En voici la première partie.
Concours international d’architecture pour un bâtiment phare
En 1898, la Compagnie de l’exposition provinciale de Québec s’installe sur le site actuel d’ExpoCité. L’entreprise privée achète alors une immense propriété agricole pour y tenir une exposition annuelle, foire agricole qui se tenait auparavant au XIXe siècle sur les plaines d’Abraham.
Confronté aux difficultés financières de la Compagnie, le maire de Québec Napoléon Drouin décide en 1911 de municipaliser l’exposition provinciale en achetant les terrains pour 200 000 $. Dès lors seront intimement liés le développement du quartier Limoilou, annexé à la ville deux ans plus tôt, et la mise en valeur de l’exposition.
Le maire Drouin décide de remplacer par des constructions permanentes une vieille estrade en bois érigée temporairement sur le site pouvait recevoir 2500 personnes mais qui menaçait de s’effondrer.
En 1914, Napoléon Drouin lance un concours international d’architecture pour la construction du Palais central en vue d’en faire le bâtiment phare du site. Huit propositions sont soumises par des architectes de Toronto, New-York, Montréal et Québec. Le Montréalais Adolphe Brassard remporte le premier prix, mais son projet n’est pas retenu, l’opinion publique et la presse ayant milité pour l’engagement d’un architecte de Québec.
Le maire Drouin relance donc le projet à l’été 1915 en confiant à Georges-Émile Tanguay la préparation des plans du Palais central après avoir autorisé à l’architecte à visiter d’autres lieux d’exposition dans de grandes villes américaines. L’architecte avait déjà dessiné l’Hôtel de Ville de Québec et les casernes de pompiers de la rue Dalhousie, de Limoilou et de Saint-Sauveur. En septembre, le conseil municipal autorise la construction du nouveau bâtiment en accordant à l’entrepreneur Joseph Gosselin un contrat de 105 000 $.
« Le plus beau et le plus complet du genre en Amérique »
Après 22 mois de chantier, le Palais central sera inauguré par le nouveau maire Henri-Edgar Lavigueur lors de l’exposition de 1917. Le bâtiment compte une immense estrade avec trois galeries qui peut accueillir 7 500 personnes pour des courses de chevaux ou d’automobiles. Son immense façade et ses deux tours jumelles illuminées vont devenir l’emblème de l’exposition. Sur les quatre étages de cette façade, on retrouve des restaurants, des salles d’exposition et de concert et les bureaux administratifs des dirigeants de l’exposition. De plus, le bâtiment possède sur le toit un réservoir d’eau potable de 5 600 gallons et une station électrique pour son illumination.
La revue des ingénieurs de l’époque, Canadian Engineer, souligne dans son numéro de janvier 1917 le caractère exceptionnel et original de l’édifice. Elle fait remarquer la prouesse technique que constitue la disposition des galeries permettant l’accès et l’évacuation rapide de milliers de personnes. La qualité du design de la façade constitue également une innovation architecturale. L’auteur de cet article affirme « que le Palais central est l’édifice le plus beau et le plus complet du genre en Amérique ».
Surveillez le dimanche 24 janvier la suite de la série historique Le Palais central de l’Exposition provinciale : une architecture monumentale en péril.
Du même auteur, d’une série précédente : Histoire de la patinoire de la rivière Saint-Charlesc.
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