Regards sur la nature limouloise (6) : les escargots de la ruelle des… Escargots

Le sixième article de cette série fait référence à une charmante petite bête. Bénéficiant déjà d'un fort capital de sympathie, notre escargot jaune ou à motifs a récemment inspiré un artiste qui fait la fierté des Limoulois et Limouloises.

Regards sur la nature limouloise (6) : les escargots de la ruelle des… Escargots | 12 juin 2021 | Article par Jean Cazes

Après une rare averse de ce printemps très sec, dans la ruelle des Escargots. 23 mai 2021.

Crédit photo: Jean Cazes

Le sixième article de cette série fait référence à une charmante petite bête. Bénéficiant déjà d’un fort capital de sympathie, notre escargot jaune ou à motifs a récemment inspiré un artiste qui fait la fierté des Limoulois et Limouloises.

Ce nouveau sujet « nature » constitue en quelque sorte une suite logique à notre reportage sur Juan Manuel Velazquez Lopez, alias « Shout Gtns » mettant aussi en lumière sa nouvelle murale.

L’escargot des jardins : une histoire nord-américaine remontant aux Vikings

« Ils ressemblent à des petits bijoux de couleur qu’on aurait accrochés aux feuilles ou aux branches », souligne affectueusement Pierre Gingras. En période de sécheresse, les escargots tombent dans un genre d’hibernation, choisissant alors souvent le tronc des arbres.
Crédit photo: Jean Cazes

Il existe au Québec une centaine d’espèces d’escargots terrestres. Parmi celles-ci, l’escargot des bois (Cepaea nemorasis) et l’escargot des jardins (Cepaea hortensis) attirent particulièrement l’attention.

Le péristome brun de l’escargot, encerclé en rouge.
Crédit photo: Darius Baužys | Dreamstime.com

D’origine européenne, les deux se ressemblent beaucoup, avec leur « coquille brune, orangée, rouge, jaune ou olive » pouvant être « rayée d’une à cinq bandes noires ou cannelle en forme de spirale », explique-t-on dans le site du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs consacré aux espèces envahissantes.

Mais Cepaea nemorasis et Cepaea hortensis se différencient par ailleurs  principalement par leur péristome :

« Chez l’escargot des bois, cette structure est toujours brune, tandis que celle de son cousin est blanche. De plus, l’escargot des bois est plus gros que le petit escargot des jardins. »

C’est donc bel et bien l’escargot des jardins qui a établi des colonies un peu partout sur le territoire limoulois! Plus abondante dans le sud du Québec, l’espèce Cepaea nemorasis est mieux documentée. Pourtant, cette dernière n’aurait été introduite par ici qu’à la fin des années 1990 dans la région de Rigaud, alors que Cepaea hortensis l’aurait été bien avant. Dans son article publié en 2011 dans La Presse, Pierre Gingras raconte :

« Cet escargot [des jardins] était déjà présent en terre québécoise quand Jacques Cartier y a mis les pieds pour la première fois. Il semble en effet que son introduction remonte au temps des Vikings [vers l’an mille]. Ces peuples nordiques transportaient fréquemment avec eux l’escargot des jardins lors de leurs périples en mer. L’animal peut vivre durant des mois en dormance, assurant ainsi au besoin un approvisionnement en nourriture aux marins. »

Sur les mœurs particulières de ces gastéropodes terrestres, le journaliste et biologiste ajoute en reprenant l’exemple de l’escargot des bois :

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« [Il] peut vivre dans divers milieux, autant ouvert que forestier. […] Il entre en dormance pour hiverner. […] L’animal est hermaphrodite mais a besoin d’un congénère pour se reproduire. En Europe, il peut se reproduire deux fois par année avec une moyenne globale de 33 jeunes viables. Les œufs sont déposés dans une petite dépression creusée dans le sol et recouverte de terre après la ponte. »

Amis d’une bestiole sympathique

Contrairement à ce qu’on leur reproche en Europe, nos escargots n’ont rien de dévastateurs dans nos jardins, soutient Larry Hodgson, le célèbre « jardinier paresseux », dans sa publication Mettre les escargots au travail.

S’il se fait moins tendre à l’égard des limaces, « ces mollusques […] attirés par le feuillage encore vert et en santé de nos plantes », il en va tout autrement pour nos vedettes qui seraient bénéfiques dans nos jardins :

« [Il] ne mange presque jamais le feuillage vert, préférant les végétaux morts, jaunissants ou en décomposition. […] Ces deux escargots […] ne sont pas des mangeurs de plantes vertes, mais des vidangeurs. Et c’est aussi le cas des autres escargots terrestres canadiens. Autrement dit, les escargots font le ménage à notre place! Il est alors inutile (et illogique!) d’éliminer les escargots : laissez-les tranquilles et vous aurez moins de ménage à faire! », ajoute l’horticulteur de Québec.

Juan Manuel Velazquez Lopez, alias « Shout Gtns ». 23 mai 2021.
Crédit photo: Jean Cazes

Revenons enfin sur la magnifique murale de la ruelle des Escargots (galerie de photos ci-bas, 9 juin 2021), localisée derrière la Conserverie du quartier et débouchant sur la 8e Rue.

Eh bien, notre talentueux artiste mexicain/limoulois, Juan Manuel, continue d’y ajouter sa touche magique au gré de son inspiration et surtout, de sa disponibilité puisque qu’il doit maintenant gérer une abondance de propositions. Un bon moment pour contempler son œuvre en famille? Pourquoi pas, après la pluie qui fera le bonheur des escargots tout comme celui des enfants qui s’amuseront à les observer!

Vous désirez partager vos observations sur nos escargots et la murale qui leur est consacré? N’hésitez pas à nous en faire part sur notre page Facebook.

Lire l’article précédent de cette série : Regards sur la nature limouloise (5) : le pacifique porc-épic.

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