Troisième lien : le centre-ville n’est pas une friche

Les conseils de quartier du Vieux-Limoilou, de Saint-Sauveur, de Saint-Roch, de Saint-Jean-Baptiste, de Maizerets et de Lairet ont récemment rédigé une lettre ouverte concernant le projet de tunnel Québec-Lévis. Dans celle-ci, ils réclament plus de considérations quant aux problématiques liées à la santé, à l'environnement et à la qualité de vie qui pourraient être exacerbées par ce mégaprojet. La lettre, dans son intégralité, est ici relayée.

Troisième lien : le centre-ville n’est pas une friche | 13 septembre 2021 | Article par Conseil de quartier du Vieux-Limoilou

Vue aérienne du centre-ville de Québec, prise depuis l'Observatoire de la Capitale en 2017

Crédit photo: Jean Cazes

Les conseils de quartier du Vieux-Limoilou, de Saint-Sauveur, de Saint-Roch, de Saint-Jean-Baptiste, de Maizerets et de Lairet ont récemment rédigé une lettre ouverte concernant le projet de tunnel Québec-Lévis. Dans celle-ci, ils réclament plus de considérations quant aux problématiques liées à la santé, à l’environnement et à la qualité de vie qui pourraient être exacerbées par ce mégaprojet. La lettre, dans son intégralité, est ici relayée.

Nous sommes résidentes et résidents du centre-ville de Québec.

Nous représentons des conseils de quartier qui, chacun, ont pris position au fil des derniers mois quant au projet de tunnel Québec-Lévis et à ses conséquences potentielles pour « nos » quartiers : Lairet, Maizerets, Saint-Jean-Baptiste, Saint-Roch, Saint-Sauveur, Vieux-Limoilou. 

Ce projet nous préoccupe, nous inquiète.

Nos quartiers ne sont pas des terres en friche, ce sont les milieux de vie de plusieurs dizaines de milliers de personnes, ce sont des ensembles urbains déjà fragilisés par la présence d’industries, d’un port, de liens autoroutiers, ou encore d’un incinérateur.

Le « troisième lien » autoroutier ne pourra qu’exacerber ces problèmes déjà bien présents dans nos quartiers où l’air est déjà saturé de particules fines ou polluants.

Le « troisième lien » autoroutier amènera une hausse importante de la circulation automobile, du transport par camion, de la pollution sonore.

Le « troisième lien » autoroutier va anéantir des années d’efforts investis par des citoyennes et citoyens, des organismes, des acteurs sociaux afin d’y améliorer la qualité de vie – des milliers d’heures d’efforts investies à agir sur la qualité de l’air, à verdir, à réduire la circulation automobile, à sécuriser nos rues et intersections, à rendre les espaces publics plus conviviaux, à bonifier l’offre en transports actifs… 

Nos quartiers ne sont pas un lieu de transit entre la Couronne-Nord et la Rive-Sud de Québec : ce sont des milieux de vie dans lesquels des dizaines de milliers de personnes vivent, élèvent leurs famille, vieillissent, cohabitent au quotidien avec leurs voisins et voisines. Nous avons le droit d’y vivre dans des environnements de qualité, dans des conditions saines, qui ne nous rendent pas malades et qui sont sécuritaires.

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Cela, sans compter qu’en pleine crise climatique, les experts du GIEC nous apprennent que les phénomènes météorologique tels que les canicules ou les sécheresses, comme celles que nous avons vécues dans le dernier mois, sont appelées à s’intensifier : de ce fait, nous ne pouvons plus nous permettre d’accepter aveuglément des projets qui contribuent à augmenter la capacité autoroutière et les émissions de GES. 

C’est pourquoi nos conseils de quartier ont adopté, depuis l’annonce du projet par le gouvernement du Québec en mai 2021, une série de résolutions s’opposant au tunnel Québec-Lévis tel que présenté actuellement et qui n’a été l’objet d’aucune consultation auprès de la société civile.

En conséquence, nous interpellons les candidates et candidats aux élections actuelles et à venir : n’appuyez pas ce projet dans sa forme actuelle. Ce projet aura des impacts majeurs au centre-ville – sur l’environnement, sur le bâti, sur la santé, sur le transit automobile, sur le camionnage, sur la qualité de l’air. Ces impacts ne sont ni connus, ni mesurés.  

Le temps n’est pas aux chèques en blanc, par respect pour celles et ceux qui seraient impactés, au premier chef, par ce projet.

Fabien Abitbol, vice-président, conseil de quartier de Saint-Jean-Baptiste
Marie-Hélène Deshaies, présidente, conseil de quartier de Maizerets
Myriam Nickner-Hudon, présidente, conseil de quartier de Saint-Sauveur
Frédérique Lavoie, présidente, conseil de quartier Saint-Roch
Raymond Poirier, président, conseil de quartier du Vieux-Limoilou
Jean-François Vallée, président, conseil de quartier de Lairet

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