L’anniversaire de mes vingt ans

Auteur de D’Irlande, de Limoilou et d’ailleurs, Denys Hawey partage pour nos lecteurs et lectrices ses souvenirs de jeunesse. Aujourd'hui, l'auteur rend hommage à un vieil ami venu fêter avec lui, il y a bien longtemps, son anniversaire. Sa date demeure inscrite dans la mémoire collective.

L’anniversaire de mes vingt ans | 18 septembre 2022 | Article par Monlimoilou

Le bar Tahiti de l’un des restaurants Marie-Antoinette.

Crédit photo: Collection personnelle de Charles Breton-Desmeules

Auteur de D’Irlande, de Limoilou et d’ailleurs, Denys Hawey partage pour nos lecteurs et lectrices ses souvenirs de jeunesse. Aujourd’hui, l’auteur rend hommage à un vieil ami venu fêter avec lui, il y a bien longtemps, son anniversaire. Sa date demeure inscrite dans la mémoire collective.

Je me souviens que le 11 septembre 1974 était un dimanche, une journée superbe et ensoleillée. J’avais convenu, comme ça m’arrivait souvent, d’aller faire une randonnée à vélo avec mon ami de toujours, Claude Martin. Nous avions choisi de nous rejoindre au pied de la côte menant à l’Île d’Orléans. Notre objectif était évidemment d’en faire le tour.

Claude avait passé sa jeunesse à l’île d’Orléans, plus précisément à Saint-Jean. Son grand-père, Herménégilde Lachance, avait été capitaine de fleuve. Il demeurait directement sur le bord du fleuve, tout près du quai du village de Saint-Jean.

La mère de Claude, Bibiane, avait passé sa vie à Saint-Jean. Elle y avait rencontré un jeune homme venu enseigner au village. Bibiane et Jean-Marc Martin, l’enseignant venu d’ailleurs, s’étaient mariés à Saint-Jean et s’y étaient installés.

Quelques années plus tard, Jean-Marc s’était fait offrir un emploi plus prometteur en ville, à Québec, à la nouvelle école de la paroisse de Saint-Albert-le-Grand, dans Limoilou. C’est d’ailleurs là que Claude était né en 1954.

Mon ascension à la vingtaine avec mon ami au bar Tahiti

Pour revenir à ce dimanche du 11 septembre 1974 au cours duquel Claude et moi avions fait le tour de l’Île à vélo, au retour, nous nous étions laissés au coin de la Canardière pour retourner chacun chez soi.

Il faisait encore beau et chaud en fin de journée. Il n’y avait personne à la maison. J’étais un peu déçu : le jour de mon anniversaire et de celui de mon jumeau Richard, personne à la maison! Même pas la grand-mère Cendrine! Probablement qu’une de ses filles avait profité de cette belle journée pour inviter Cendrine à souper chez elle.

Mes parents, Denise et Pierre, étaient très probablement allés au golf. Comme ça leur arrivait souvent, ils avaient dû aller manger au resto avec des amis après leur partie… Puis, mon jumeau Richard était assurément chez Line, sa copine, où la famille Rouleau soulignerait avec panache l’accession de Richard à la vingtaine.

Honnêtement, je trouvais que je faisais pitié! J’étais là, seul, en train de me préparer deux vulgaires hot-dogs, alors que je célébrais mes vingt ans. Je n’acceptais pas de commencer une décade aussi importante dans la vie d’une façon aussi lamentable.

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J’avais engouffré mes hot-dogs. Puis j’avais appelé mon ami Claude pour lui faire part de ma déception. Claude était, lui aussi, seul et il venait de se taper deux tristes hot-dogs, comme moi.

C’était alors que nous avions convenu de nous rejoindre au bar Tahiti du resto Marie-Antoinette, sur la 1re Avenue, à la limite de Québec et de Charlesbourg. Il m’arrivait souvent d’aller y prendre un verre avec mes coéquipiers de hockey et avec mes amis.

Au moins, ce soir-là, mon pote Claude m’accompagnait pour célébrer mon accession à la vingtaine. Les zombies – le drink Signature du bar Tahiti, à base de rhum et de grenadine – aidant, j’avais entrepris de raconter à Claude mes intentions de découvertes du monde à court terme. J’avais soif de voir d’autres contrées, d’autres mondes. Mais, en même temps, je dois avouer qu’il m’importait de le raconter, comme pour me convaincre moi-même que je pouvais avoir le courage de mes ambitions.

C’était donc au bar Tahiti Bar, avec mon ami Claude, que nous avions fomenté notre prochain voyage ensemble en Floride, au soleil, au mois de décembre suivant. Par la même occasion, j’en avais aussi profité pour lui expliquer que je voulais partir en Europe, au cours de l’été suivant, puis que j’irais certainement aussi, à court terme, visiter l’Ouest canadien.

Avouons cependant que les deux dernières destinations constituaient seulement, lors de cette soirée bien arrosée de zombies, des déclarations d’intention faites par un ti-cul qui n’avait encore jamais quitté son Limoilou natal pour plus de quelques jours.

Nous nous étions donc attardés davantage à la planification de notre premier séjour dans le Sud, en Floride. Tel que convenu, au terme de notre première session universitaire, nous étions partis pour la Floride en début de notre première nuit de congé des vacances de Noël, dans la rutilante et très européenne Renault 12 GTS 1970 de Claude.

Comme mon frère

Aujourd’hui, avec toutes les expériences que nous avons vécues ensemble au cours de notre vie – et que nous vivons encore ensemble alors que nous en sommes à près de 70 ans d’âge – je ne me gêne pas pour lui dire qu’il est, comme mon jumeau Richard, notre frère et que nous l’aimons comme tel.

J’en profite pour souhaiter, avec un petit délai, un joyeux anniversaire de naissance, en même temps que moi, le 11 septembre, à mon chroniqueur préféré, Jean Cazes.

Legs pour ses deux enfants et leurs propres enfants, D’Irlande, de Limoilou et d’ailleurs a fait l’objet d’un article sur Monlimoilou. L’histoire de famille et la vie de jeunesse de Denys Hawey, qu’il raconte en 426 pages enrichies de photos, est disponible exclusivement à la Librairie Morency.

Le présent texte fera partie d’un recueil de nouvelles à paraître en formats papier et numérique sous le titre Mes entrailles bénies – Anecdotes de jeunesse à Limoilou.

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