Les patinoires de mon enfance | 20 mars 2022 | Article par Monlimoilou

La patinoire du parc Marchand, dans le secteur Lairet, en 1969.

Crédit photo: Archives de la Ville de Québec

Les patinoires de mon enfance

Auteur de D’Irlande, de Limoilou et d’ailleurs, Denys Hawey partage pour nos lecteurs et lectrices ses souvenirs de jeunesse, incluant ceux des hivers et patinoires dans Lairet, où il a grandi.

Jouer dehors en hiver, c’était ce qui nous faisait accepter nos journées d’école au primaire. La patinoire de la paroisse devenait le lieu de rassemblement de tous les jeunes en hiver.

En 1960, nous avions six ans. Ma première patinoire avait été celle dans la cour de notre maison à Sainte-Odile. Mon jumeau Richard et moi passions notre temps à y patiner et à y jouer au hockey.

La patinoire de la cour

Mon père, que nous avons toujours appelé par son prénom, Pierre, était aussi tout le temps accaparé par ses multiples emplois, mais il trouvait le temps de nous faire une belle patinoire dans la cour.

Le soir, après être revenu de la piste de courses où il travaillait comme vendeur de billets de gages, Pierre s’habillait en esquimau et il sortait arroser la patinoire qu’il avait délimitée avec des gros madriers ayant auparavant servi à couler le ciment du solage de la maison.

Pierre maîtrisait l’art de « faire la glace ». Il profitait des soirées extrêmement froides et il savait doser l’épaisseur des couches de glace. Il devait y aller de légères couches d’eau qu’il laissait prendre en glace superposées les unes sur les autres. Si on mettait trop d’eau, ou qu’on l’étendait trop brusquement avec une mauvaise pression du boyau, la qualité de la glace laissait à désirer. Ça faisait ce qu’on appelait de la « fausse glace », soit de la glace qui s’écaillait comme de minces morceaux de verre brisés. Et on n’aimait pas patiner sur une surface inégale.

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Richard et moi passions tout nos soirées de semaine sur la patinoire à tenter d’abord de nous tenir debout sans patiner sur la bottine de nos patins trop grands hérités de nos vieux cousins.

Les vendredis après-midi, nous revenions rapidement de l’école pour mettre notre équipement rudimentaire et pour jouer au hockey avec nos voisins, organisés en équipes. Entre les « parties », nous entrions nous reposer dans le sous-sol que nous avions aménagé en « chambre des joueurs ».

Il est même arrivé que nous disputions des compétitions « interparoissiales » Sainte-Odile vs Saint-Albert. Les Gamache, Jean et Jacques de Saint-Albert, entretenaient, eux aussi, une patinoire dans leur cour. Nous organisions des compétitions que nous prenions très à cœur, alternant d’un domicile à l’autre.

La patinoire paroissiale de Sainte-Odile

Les samedis et dimanches, nous étions impatients de nous habiller en joueurs de hockey, avec trois couches de vêtements et nous nous rendions très tôt à la patinoire paroissiale, dans la cour d’école, patins aux pieds sur le trottoir ensablé.

Pour jouer une partie officielle par jour qui durait à peine une heure, nous passions le reste de la journée sur les bancs de neige, le long des bandes de la patinoire.

Nous regardions les autres parties de hockey. Mais ce n’était que pour sauter rapidement sur la glace, entre les périodes, et pour patiner et lancer notre rondelle sur la bande, pendant quelques minutes, afin de pratiquer nos « slapshots », que nous appelions « snapshots ».

C’était l’époque des Bobby Hull et Stan Mikita, à qui on prêtait l’invention de ce type de lancer ainsi que des bâtons à palette recourbée. Nous passions des heures dans le sous-sol à amincir et à courber la palette de nos bâtons Sherwood et Victoriaville, que nous avions préalablement plongés dans l’eau bouillante.

Legs pour ses deux enfants et leurs propres enfants, D’Irlande, de Limoilou et d’ailleurs a fait l’objet d’un article sur Monlimoilou. L’histoire de famille et la vie de jeunesse de Denys Hawey, qu’il raconte en 426 pages enrichies de photos, est disponible exclusivement à la Librairie Morency.

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