La série Limoilou dans les années 1960 revisite le passé du quartier à travers des images d’archives tirées de diverses sources. Aujourd'hui, elle met en lumière la rue Cadillac, et celui qui lui a donné son nom.
La photo historique de cet article illustre l'intersection des rues de l'Espinay et Cadillac, en octobre 1963. Soulignant l'activité de « Défilé des pompiers », cette vue en direction nord provient d’une série du fonds du collectif de photographes du Soleil, Photo moderne. Ce fonds constitue une partie de l’impressionnante collection de négatifs de Jocelyn Paquet¹.
La scène comparative en fin d'article date du 8 novembre dernier. Dans cette perspective d'époque, il apparait que la photo d'archive a été prise d'un balcon d'un immeuble avoisinant. Cet immeuble de trois étages se trouvait en marge du terrain qui avait fait office de dépotoir sur les rives de l'ancienne rivière Lairet. Ce bâtiment a été démoli peu de temps après en vue d'aménager le parc Cartier-Brébeuf dont on soulignera cet été le 50e anniversaire.
Tel qu'identifié dans l'Annuaire Marcotte de 1963, l'épicier et boucher Henri Blouin, au rez-de-chaussée de l'immeuble sur la gauche, a fait place de nos jours au dépanneur Marché de l'Espinay. En septembre dernier, un incendie possiblement criminel a affecté ce bâtiment du 94, rue de l'Espinay.
Un peu de toponymie à propos de la rue Cadillac
En remplacement de rue De La Galissonnière, c’est en 1955 qu'on a donné son nom à la rue Cadillac. Il rappelle le souvenir du Français Antoine Laumet dit de Lamothe Cadillac (1658-1730). Ce dernier était « un personnage coloré de la Nouvelle-France », souligne-t-on dans la section Toponymie du site de la Ville de Québec :
« Ingénieux, querelleur et vantard, il s'invente, comme plusieurs de ses contemporains, une illustre généalogie. Débarqué en Acadie vers 1683, Cadillac arrive à Québec en 1691 où le gouverneur Frontenac le fait lieutenant dans les troupes de la marine. En 1694, il est nommé commandant du fort Michillimakinac, sur les Grands Lacs. Piètre commandant, il est en revanche très adroit dans la traite des fourrures. [...] En 1704, on accorde à Cadillac la propriété du poste de Détroit sur lequel il régnera en véritable despote. [...] Quelques années plus tard, Pontchartrain l'expédie en Louisiane avec les fonctions de gouverneur. Rappelé en 1717, Cadillac retourne finir ses jours en France. »
Jocelyn Paquet et les Archives du Photographe
Jocelyn Paquet a été le gestionnaire des Archives du Photographe, fondées à l'origine sous le nom de studio Henri-Georges Pasquier, en 1993. Au fil du temps, des millions d'images, photos et négatifs, provenant de plusieurs fonds, ont nourri cette collection. Aujourd'hui retraité, Jocelyn Paquet demeure actif sur Facebook, où ses publications autour des archives passionnent ses abonné.e.s.
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