<em>Limoiloustalgie</em> ou le retour aux sources de l'auteur Michel Roberge | 13 avril 2022 | Article par Jean Cazes

Limoiloustalgie, de l'auteur Michel Roberge.

Crédit photo: Éditions Noir Québec

Limoiloustalgie ou le retour aux sources de l'auteur Michel Roberge

Comme l'ont fait avec générosité André Lévesque et Denys Hawey, Michel Roberge témoigne du quartier Limoilou où il a grandi, dans un livre numérique agrémenté d'une expérience multimédia : Limoiloustalgie.

Originaire du Vieux-Limoilou et toujours résident de Québec, l'auteur de Limoiloustalgie a bien voulu parler de lui et de son oeuvre hypermédiatique à Monlimoilou.

Plusieurs romans depuis 2015

Michel Roberge
Crédit photo: Michel Roberge

Michel Roberge détient un baccalauréat en histoire de l’Université Laval. Il a eu une carrière de plus de 40 ans dans le domaine des archives et de la gestion documentaire.

Membre de l’Union des écrivaines et des écrivains du Québec (UNEQ), il publie depuis 2015 des romans, particulièrement des romans policiers. Par exemple, Chronomeurtres met en scène un personnage principal natif du quartier, angoissé par le temps qui passe. Il croit avoir trouvé la solution pour figer dans un temps présent éternel – et dans la béatitude – la trotteuse qui agit sur la durée de l’existence de ses semblables.

La vie quotidienne d’une famille ouvrière modeste

« Limoiloustalgie est né à la suite d’un retour aux sources 60 ans plus tard : force de constater que ces souvenirs d’enfance sur différents aspects de la vie quotidienne d’une famille ouvrière modeste sont toujours présents dans les quelques rues qui constituaient son univers de jeune garçon de six ans.

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Et dire que de 1951 à 1957, il s’en passait des choses qu’il ignorait dans la galaxie plus ou moins près de chez lui. À preuve un certain nombre éphémérides que l’auteur a colligées et qui, plusieurs années plus tard, devinrent des champs d’intérêt au cours de ses futures études classiques et universitaires et de la pratique de son métier. »

Comme l'exprime aussi Michel Roberge sur son blogue, son dernier ouvrage « offre une expérience de lecture en format PDF dynamisée par l’inclusion d’un grand nombre d’hyperliens » enrichie de « vidéos disponibles sur YouTube au gré des réminiscences évoquées sur une époque ».

« Publier en autoédition comporte des défis, entre autres celui de rejoindre un lectorat », nous confie-t-il par ailleurs.

Extrait de l'introduction de Limoiloustalgie

La 6e Rue. « Assis sur la deuxième marche de l’escalier, menant au numéro 498 où j’ai habité jusqu’en 1957. »
Crédit photo: Michel Roberge

« Québec, printemps 2021 – J’ignore comment je me suis retrouvé ici en cette magnifique journée ensoleillée de mai.

Au cœur de la paroisse Saint-Charles de Limoilou, autrefois gérée par les pères capucins.

Dans le quartier qui fut d’abord une ville formée des villages d’Hedleyville, de New Waterford et d’autres faubourgs à compter de 1893 avant d’être fusionnée en 1908 avec la municipalité de Stadacona jusqu’à son annexion à la ville de Québec deux années plus tard.

Sur la 6e Rue, entre la 4e et la 8e Avenue. La seule rue du quartier dont une des extrémités suit une trajectoire courbe à la jonction d’une avenue. Une rue où de nombreux arbres matures de diverses essences continuent d’apporter leur contribution, pendant l’été, à la climatisation naturelle du milieu ambiant.

Assis sur la deuxième marche de l’escalier au garde-corps en fer forgé, qui caractérise les rambardes de l’architecture de ce quartier confortable, menant au numéro 498 où j’ai habité jusqu’en 1957 avec mes parents et ma sœur née en 1955. Malheureusement, en raison de mon bas âge, je n’ai pas de souvenirs précis de l’arrivée de celle-ci sinon, à partir de quelques photos de l’album familial.

Le seul édifice à deux niveaux et demi, dans un pâté de maisons en rangées composées de trois logements en hauteur, et son réseau de ruelles donnant accès aux cours arrière.

À moins de 200 mètres de l’église majestueuse, fréquentée assidûment par mes parents, où j’ai été baptisé, fait ma première communion et ma profession de foi et ai été confirmé. Comme mon père. Un lieu de culte maintenant converti en centre de création des arts du cirque.

À deux minutes à pied des écoles primaires Saint-Maurice, sur la 8e Avenue, et Saint-Charles, sur la 4e Avenue, où j’ai appris à lire, à écrire, à compter, à dessiner, à réaliser des travaux manuels… et à subir le poids d’une religion omniprésente. Comme ce fut le cas pour mon père.

Deux bouquins aux couvertures colorées déposés sur les genoux, mille petites choses du quotidien d’une époque révolue me reviennent à l’esprit, sans ordre logique : des images, des odeurs, des saveurs, des mots, des sonorités, des perceptions, des constats, des gestes, des lieux, des événements. Des activités d’un monde ouvrier dans un contexte familial, culturel, religieux, socio-économique et politique d’après guerre. Aux portes d’une révolution qu’on dira tranquille, inimaginable dans ces années-là, qui transformera radicalement ces conditions de vie et plus généralement celles de la société québécoise avec son ouverture sur le monde.

Je me laisse entraîner par un florilège de souvenirs d’un passé suranné, vécu dans un univers en lente expansion géographique au gré des années de mon enfance. Même si parfois le temps nous ment ou nous trompe et que l’émotion a souvent tendance à flouer nos réminiscences. »

L’ouvrage illustré et complété par plusieurs hyperliens est disponible en format PDF dans la boutique en ligne sécurisée des Éditions Noir Québec que Michel Roberge a créées en 2017 ou dans celle du réseau des librairies indépendantes leslibraires.ca

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