Votepour.ca tient une consultation auprès des organismes de Québec et de la population pour comprendre les barrières d’accès au numérique et à la technologie. Plus communément, on appelle ce phénomène la fracture numérique. Elle se serait accentuée depuis le début de la crise sanitaire.
La pandémie aggrave les barrières d’accès au numérique et aux technologies
Votepour.ca tient une consultation auprès des organismes de Québec et de la population pour comprendre les barrières d’accès au numérique et à la technologie. Plus communément, on appelle ce phénomène la fracture numérique. Elle se serait accentuée depuis le début de la crise sanitaire.
Votepour.ca est un organisme à but non lucratif qui réalise « des activités de sensibilisation, de consultation et de participation citoyennes à la demande de municipalités, d’organisations publiques et locales, ainsi que d’entreprises, dans le but de mieux orienter le développement de projets locaux et d’en favoriser l’acceptabilité sociale », comme le présente son site web.
Selon Marie-Andrée Côté, la chargée de projets de cette consultation, la/les fracture(s) numérique(s) réfère(nt) « aux inégalités relatives à l’accès et aussi à l’utilisation des technologies de l’information et des communications ». Celle-ci va de l’utilisation d’un ordinateur, d’un cellulaire, une tablette, l’internet, des logiciels ou même le fait de ne pas avoir accès aux outils technologiques et à internet.
« Il y a différentes barrières, comme par exemple, des personnes qui n’ont pas accès à une connexion internet fiable et abordable. Parmi ces gens-là, il n’y aura pas l’accès à la maison, mais ces personnes vont à la bibliothèque pour y accéder. »
Même se rendre à la bibliothèque peut être un enjeu pour des personnes en perte d’autonomie, comme des aîné.e.s, rappelle Marie-Andrée Côté. « Pour eux, le fait de ne pas avoir d’accès est encore plus problématique. Ils n’ont pas la possibilité de se déplacer dans ces lieux publics qui offrent l’accès. »
Inégalités sociales
Cette réalité s’est aggravée durant la pandémie, rapporte la chargée de projets, qui constate que « le sujet revenait constamment dans les dernières années », dans ses échanges avec des acteurs du milieu communautaire de Québec. Plus encore, Marie-Andrée Côté explique que les inégalités sociales sont à la source de la fracture numérique et que celle-ci les accentue.
Dans un rapport publié en juin 2021, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) révèle que, selon les recherches consultées, « les populations socialement et économiquement vulnérables sont les plus durement touchées par les inégalités numériques ». À l’échelle du Canada maintenant, « le facteur ayant le plus d’impact sur l’accès à Internet est le revenu, et ce, plus encore que l’âge, le lieu de résidence et le niveau de scolarisation . »
« Au Québec, 12 % des ménages ayant un revenu annuel inférieur à 20 000 $ n’avaient pas de connexion Internet en 2020, alors qu’aucun des ménages ayant un revenu annuel supérieur à 60 000 $ n’était dans cette situation », signale l’INSPQ dans le rapport.
Pour un portrait des personnes qui souffrent de cette fracture numérique, on peut penser aux aîné.e.s ou aux familles qui vivent dans la précarité ou qui ont des difficultés à lire. Ce sera plus difficile d’utiliser la technologie pour ces personnes, ajoute Marie-Andrée Côté.
Cela concerne aussi les familles nombreuses des classes moyennes. « Il peut y avoir un ordinateur à la maison, avec une connexion internet. Mais ils ont pu se retrouver avec un parent en télétravail plus deux, trois enfants qui devaient faire l’école à la maison. »
Comprendre pour agir
Soutenue par la Fondation Lucie et André Chagnon et l’Initiative canadienne pour des collectivités en santé, la consultation de Votepour.ca a pour objectif de faire le bilan de cette fracture numérique à Québec pour ensuite « agir collectivement et efficacement », ajoute Marie-Andrée Côté.
Une première partie de la consultation s’adresse aux acteurs de la ville de Québec comme des organismes communautaires qui agissent contre les inégalités sociales, afin de « mieux comprendre les réalités, les services offerts, les limitations et les citoyens qu’il desservent ».
Des rencontres ont eu lieu dernièrement pour le lancement avec une vingtaine d’organismes des quartiers centraux, dont l’Engrenage St-Roch, Rendez-vous Limoilou, Mobilisation Haute-Ville ou encore le Collectif pour un transport abordable et accessible à Québec (TRAAQ), le Mouvement Personne d’Abord du Québec Métropolitain (MPDAQM) et Action-habitation.
En parallèle, les citoyen.ne.s qui se sentent concerné.e.s par les réalités de la fracture numérique peuvent échanger avec un membre de l’équipe de Votepour.ca, au 581-892-VOTE (8683). Une discussion d’une trentaine de minutes leur permettra de rapporter leurs difficultés.
« Au moment où les gens nous appellent, s’ils ont juste quelques minutes, ça peut être un bon moment pour prévoir un meilleur moment avec eux. Ils peuvent aussi nous poser des questions s’ils ne sont pas certains. Ils pourront nous laisser un message. »
Au mois de septembre, un plan d’action sera envisagé par l’organisme et ses partenaires.
Si vous souhaitez participer à l’enquête, vous pouvez contacter le 581-892-VOTE (8683) ou, si vous faites partie d’un organisme communautaire, consulter ce lien : votepour.ca/fracture.
Aussi, pour lutter contre la fracture numérique, il existe des formations ou un soutien informatique de la Ville de Québec. Les bibliothèques de la Ville de Québec offrent l’accès gratuit à des ordinateurs, du wifi et un service d’information numérique.
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