La pêche à l’éperlan au port de Québec

Auteur de D’Irlande, de Limoilou et d’ailleurs, Denys Hawey partage pour nos lecteurs et lectrices ses souvenirs de jeunesse. Aujourd'hui, l'auteur se remémore un loisir ludique et familial naguère très populaire en ville : la pêche à l'éperlan.

La pêche à l’éperlan au port de Québec | 17 juillet 2022 | Article par Monlimoilou

La pêche à l’éperlan au port de Québec en 1963.

Crédit photo: Pêche à l'éperlan, 1963, Neuville Bazin, Office du film du Québec, BAnQ

Auteur de D’Irlande, de Limoilou et d’ailleurs, Denys Hawey partage pour nos lecteurs et lectrices ses souvenirs de jeunesse. Aujourd’hui, l’auteur se remémore un loisir ludique et familial naguère très populaire en ville : la pêche à l’éperlan.

Je me plais à souligner que mon père – que j’ai toujours appelé par son prénom, Pierre – était une « fleur de macadam ». Il a toujours vécu en ville, dans le quartier Limoilou.

Comme ses parents, dans sa jeunesse, Pierre n’avait pas connu les plaisirs de la nature, telle la pêche. Il avait plutôt été occupé à faire des petits boulots, dès son plus jeune âge.

Pas surprenant donc qu’il en ait été de même en ce qui me concerne. Je ne me souviens pas avoir été initié à la pêche ou à d’autres activités aquatiques, si ce n’est la chasse aux grenouilles et aux rats sur la rivière Lairet qui coulait (à peine) près de chez moi.

Ça n’empêchait cependant pas Pierre d’être fasciné par les gens qui, de septembre à la fin novembre, s’attroupaient sur les quais du port de Québec pour pêcher l’éperlan.

Un jour, comme dans « le bon vieux temps »?

Après le souper, Pierre nous proposait souvent d’aller en ville et de marcher le long des quais du port pour voir les pêcheurs et pour assister à leur pêche miraculeuse. Nous marchions jusqu’à ce qu’il reconnaisse un ami et qu’il s’arrête pour constater sa quantité de prises. C’était soit « Menan » Tremblay, qui ne manquait pas une soirée, soit son autre ami qu’il surnommait « Ti-Mé ».

Ils nous racontaient leurs « pêches miraculeuses ». C’était toujours hier, ou l’avant-veille, mais jamais au moment où nous nous arrêtions pour en discuter.

Déjà, vers 1967, on entendait les pêcheurs parler du bon vieux temps révolu, à l’époque où l’éperlan pullulait dans le fleuve, à la hauteur de Québec.

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Quand j’ai été en âge de passer des nuits avec des amis à pêcher l’éperlan, nous devions nous éloigner et prendre la direction de Charlevoix pour espérer en prendre quelques-uns.

Il est à espérer que les efforts consentis depuis plusieurs années par des organismes préoccupés par la régénération des rivières – qui servaient jadis de frayères pour des espèces pratiquement disparues du fleuve comme l’éperlan ou le bar rayé – porteront leurs fruits. Autrement dit, qu’ils réussiront à relancer la pêche urbaine pour permettre bientôt aux jeunes « fleurs de macadam » de Limoilou de s’amuser à pêcher l’éperlan sur les quais du port de Québec.

Legs pour ses deux enfants et leurs propres enfants, D’Irlande, de Limoilou et d’ailleurs a fait l’objet d’un article sur Monlimoilou. L’histoire de famille et la vie de jeunesse de Denys Hawey, qu’il raconte en 426 pages enrichies de photos, est disponible exclusivement à la Librairie Morency.

Le texte qui précède fera aussi partie d’un recueil de nouvelles à paraître en formats papier et numérique : « Mes entrailles bénies – Anecdotes de jeunesse à Limoilou ».

Voir le souvenir précédent :

Le chœur en folie, la suite

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