Planter des arbres, apprivoiser des mots chez VITAM

Un groupe du centre de recherche en santé durable VITAM a pris part jeudi dernier à une activité de plantation, avec Nature Québec et Taïga Arboriculture. Le groupe réunissait des étudiant.e.s, des chercheurs et chercheuses, des membres de l’équipe de direction et du personnel.

Planter des arbres, apprivoiser des mots chez VITAM | 19 septembre 2022 | Article par Suzie Genest

Crédit photo: archives (gracieuseté - VITAM)

Un groupe du centre de recherche en santé durable VITAM a pris part jeudi dernier à une activité de plantation, avec Nature Québec et Taïga Arboriculture. Le groupe réunissait des étudiant.e.s, des chercheurs et chercheuses, des membres de l’équipe de direction et du personnel.

Il y a déjà plusieurs arbres matures sur le terrain de VITAM. À proximité cependant, on trouve les stationnements des Galeries de la Canardière. Le secteur possède l’un des plus faibles taux de canopée dans la ville. VITAM voulait verdir davantage pour contrer l’îlot de chaleur voisin et s’impliquer dans sa communauté, résume la technicienne en communication en santé durable Anne-Marie Cardinal. Le centre a donc demandé et obtenu une subvention de la Ville de Québec dans le cadre du programme pour des projets de verdissement sur des terrains non municipaux. 

En mai, VITAM avait orchestré l’événement Vivre et vieillir à Québec, qui conjuguait art, culture et science.

« Pas une tour d’ivoire »

Jean-Pierre Després devant l'immeuble du centre VITAM
Jean-Pierre Després, directeur scientifique, VITAM
Crédit photo: Gracieuseté - VITAM

Installé depuis 2021 au 2480, chemin de la Canardière, VITAM souhaite tisser des liens dans son quartier, insiste son directeur scientifique Jean-Paul Després. « Ce n’est pas une tour d’ivoire! », illustre-t-il. On y travaille au développement et à la mobilisation de connaissances pour la promotion et l’amélioration de la santé. De façon « intersectorielle et socialement responsable », la communauté de VITAM mène des travaux dans plusieurs pôles de recherche.

« La santé durable qu’est-ce que c’est? C’est bien plus que la gestion de la maladie…  »  Le directeur scientifique s’interrompt pour alerter une collègue qui marche à proximité, car une voiture avance vers elle. « Vous savez, il y a des villes dans le monde où le piéton a priorité sur le cycliste qui a priorité sur l’automobile. Ça ne veut pas dire que les autos n’ont pas leur place. Mais ici, ils sont rois et maîtres! »

Faire davantage de place aux autres modes de déplacement rejoint ses valeurs en matière de santé durable, mentionne-t-il. Faire davantage de place aux citoyen.ne.s aussi.

« J’ai dirigé la recherche en cardiologie pendant 20 ans à ce qu’on appelait alors l’Hôpital Laval. J’ai dit : je saute la clôture! Parce qu’il y a un fossé immense entre tout ce savoir et ce dont les citoyens ont besoin. On a un système de gestion de la maladie où tout vient d’en haut. Alors que vous comme citoyenne, vous avez des choses à dire, vous avez vécu des choses. Vous avez besoin d’être écoutée par des gens qui ont de l’expertise […] La méthode scientifique, ce n’est pas juste des appareils de laboratoire. C’est toute l’expertise qu’on peut avoir dans les analyses de systèmes, les sciences humaines, les sciences sociales. »

Un Lab « avec par et pour » les aîné.e.s

Aujourd’hui lundi débutaient au centre VITAM des ateliers d’écriture pour des citoyen.ne.s de 65 ans et plus, avec l’artiste Marie Lemieux. Elle leur propose d’apprivoiser les mots pour s’exprimer sur ce qui les habite et les touche. « Des textes d’auteurs, des jeux de mots, des exercices d’écriture, des photographies, de la musique, des objets ou oeuvres d’art serviront de déclencheurs pour stimuler la rédaction », mentionne l’invitation. Chaque participant.e aura à la fin des dix semaines un recueil et prendra part à un récital. Il est toujours possible d’y prendre part.

« Il y a une thématique par semaine. Il reste de la place dans son groupe, Marie espérait avoir d’autres inscrits », explique Anne-Marie Cardinal.

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Ces ateliers découlent d’un des projets de recherche en cours, VITA-Lab, sous la direction de Thierry Belleguic et Émilie Dionne. Il vise « la transformation de l’imaginaire social du vieillissement ». Y collaborent « des chercheur(-euse)s pluridisciplinaires, des artistes pratiquant différents médiums, des citoyen(ne)s, des soignant(e)s, des usager(-ère)s, ainsi que plusieurs partenaires organisationnels et communautaires ». On y approche la recherche sur le vieillissement « avec, par et pour » les aîné.e.s, en intégrant arts et culture à la science.

« Ma maman est très âgée, elle a presque 90 ans. Si vous voulez l’allumer… On va chanter ensemble une chanson des Beatles. Elle sait tous les mots. Elle n’est plus capable de parler, mais quand je chante une chanson de Paul McCartney avec elle, elle la chante! C’est ça, la santé durable. […] On a besoin de mettre les projecteurs sur les enjeux du quotidien qui touchent la santé mentale et physique des gens », dit Jean-Pierre Després.

On peut s’attendre à voir émerger de VITAM d’autres projets qui approchent la santé hors du cadre habituel, laisse-t-il entrevoir. « Mais on ne le fera pas tout seuls. On va le faire avec les citoyens et les communautés. »

Au sujet des ateliers d’écriture, on peut contacter Marie Lemieux par courriel, à l’adresse marie.lemieux@videotron.ca

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