Prévention des incendies : protéger les siens et ses voisins | 3 mars 2022 | Article par Monlimoilou

Dans des quartiers centraux comme Limoilou, les risques de propagations des flammes sont encore plus grands car les bâtiments sont collés les uns sur les autres. Sur la photo, un brasier survenu sur la 10e Rue en mai 2020.

Crédit photo: Jean Cazes

Prévention des incendies : protéger les siens et ses voisins

Installer un avertisseur de fumée chez soi, c'est non seulement penser à sa sécurité et celle de notre maisonnée, c'est aussi penser à notre voisinage. Plus vite nous serons avertis d'un incendie, plus vite pourrons-nous protéger nos proches, nos voisins et nos biens. Nous avons recueilli quelques conseils de prévention auprès du Service de protection contre l'incendie de la Ville de Québec.

« Pour la sécurité des gens, sa sécurité, celle de sa famille, celle de nos voisins, c'est important d'avoir des avertisseurs de fumée qui sont fonctionnels dans tous les logements, à tous les étages. Les avertisseurs de fumée doivent être âgés de moins de dix ans. C'est l’élément de sécurité principal », explique Alexandre Lajoie, pompier et officier médias-prévention au Service de protection contre l'incendie de la Ville de Québec (SPCIQ).

En 2021, dans La Cité-Limoilou, il y a eu environ 150 incendies qui ont causé des dommages dans l’arrondissement. D'autres interventions des pompiers s'ajoutent à ce nombre. Celles-ci ne sont toutefois pas prises en compte dans cette donnée, car il s'agissait, par exemple, de feux de cuisine lors desquels « les dommages étaient limités au chaudron », dit M. Lajoie.

Sauver des vies

« Les avertisseurs de fumée, c'est eux qui vont sauver la vie (des gens) lorsqu'il y a des incendies. C'est eux qui vont être témoin de notre sécurité, qu'on soit éveillé, endormi, occupé, distrait... C'est eux qui vont nous aviser qu'il y a un incendie chez soi », enchaîne M. Lajoie.

Si jamais on est absent, le bruit de l'avertisseur peut aussi se faire entendre chez nos voisins. Il arrive que certains citoyens appellent les services d'urgence pour signaler un bruit d'alarme dans un logement avoisinant. Les pompiers seront alors déployés sur place, raconte Alexandre Lajoie.

Au centre-ville, les risques de propagation sont encore plus marqués. Il est donc important de réagir rapidement en cas de feu.

Dans des quartiers centraux, « le risque est d'autant plus grand. On ne parle pas de maisons unifamiliales ou bungalows avec des voisins distants. Dans le quartier Limoilou, oui il y a des maisons, mais il y a principalement des bâtiments résidentiels de deux ou trois étages avec des logements à chaque étage. Souvent, ce sont des bâtiments qui sont attachés, qui sont collés, les uns aux autres. Il n'est pas rare que des incendies qui se déclarent dans Limoilou se propagent aux logements adjacents (…), parfois même dans d'autres bâtiments », explique M. Lajoie.

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L'entraide

Alexandre Lajoie remarque un esprit d'entraide dans les quartiers centraux. Lorsqu'ils ont évacué leur logement en flammes, des personnes cognent à la porte de leurs voisins pour les aviser du danger. Les policiers, parfois arrivés avant les pompiers, vont aussi avertir le voisinage, raconte-t-il.

« C'est un espèce d'effort collectif. Au début, on ne réalise pas ça, mais un incendie, ça se propage de manière exponentielle dans les premières minutes, les premières secondes. C'est incroyable (…)! Dans l'espace de 3-4-5 minutes, on peut avoir un logement complet qui est en feu, d'où l'importance que les gens, au début, s'entraident pour évacuer rapidement. »

« Si on n'a pas d'avertisseur de fumée, parfois, avant que l'incendie ne soit détecté et que le 911 puisse être avisé, ça va prendre plus de temps. Donc, (le feu) va faire plus de dommages au bâtiment et aux bâtiments voisins. Là, on perd tous nos objets, tous nos biens », explique M. Lajoie

« Même si l'incendie n'est pas si gros que ça, qu'il est au dernier étage », l'eau utilisée par les pompiers pour éteindre les flammes « va descendre » et faire des dommages, ajoute-t-il.

« Plus un incendie est détecté rapidement, plus il va être contrôlé rapidement, moins il va y avoir de dommages au bâtiment ou à nos biens », insiste le porte-parole.

Changer les piles et l'appareil

On retrouve sur le marché plusieurs types d'avertisseurs de fumée. Du point de vue de l'alimentation, il existe des appareils à pile que l'on doit changer régulièrement et d'autres à pile au lithium intégrée d'une durée habituelle de dix ans.

Peu importe le type de pile, on doit changer l'appareil aux dix ans, insiste le pompier. Pour les piles à remplacer, il est important de bien placer les batteries afin que l'appareil soit fonctionnel et changer ces dernières aux six mois, soit aux changements d’heure.

D'autres modèles électriques sont aussi offerts. Ceux-ci, branchés sur le système électrique du bâtiment, doivent aussi être changés à chaque décennie, précise Alexandre Lajoie.

Quant aux types de détection, il existe des modèles à ionisation (plus sensibles), photoélectriques (moins sensibles aux vapeurs et à la fumée, donc idéal pour la cuisine) ou à lumière stroboscopique (pour les personnes malentendantes).

Des questions? Les citoyens et citoyennes peuvent en premier lieu contacter le service 311 de la Ville de Québec pour plus de renseignements.

Dans la cuisine

Une bonne partie des incendies sont attribuables à des erreurs de cuisson.

Selon le pompier, dans la province, quelque 28­ % des incendies débutent dans la cuisine, dit-il en citant des statistiques du ministère de la Sécurité publique du Québec.

« Parmi les 1250 incendies de cuisine, plus de 40 % sont dus à une distraction, et ce sont les appareils de cuisson (four, cuisinière et autres équipements de cuisson) qui sont à l’origine de ces incendies dans 84 % des cas », précise la Sécurité publique dans ces données de 2019.

« Soit que les gens se sont endormis, qu'ils écoutent la télévision, qu'ils sont en télétravail, qu'ils s'occupent des enfants ou qu'ils sont sur leur cellulaire (…). C'est pour ça que l'avertisseur de fumée, même si on est éveillé, va nous servir de témoin, va nous aviser », conclut M. Lajoie.

Ce texte a été commandité par la Ville de Québec. Les revenus d’annonceurs financent le fonctionnement de Monquartier et sa production d’information hyperlocale indépendante.