Les stations de surveillance de la qualité de l’air annoncées avant l’été sont en place depuis la mi-octobre et jusqu’au 9 décembre. La conférence de presse de cette annonce, jeudi, réunissait les représentants de la Ville de Québec et du Port de Québec à l’hôtel de ville.
Qualité de l’air : deux mois d’échantillonnage sur un « petit kilométrage carré »
Les stations de surveillance de la qualité de l’air annoncées avant l’été sont en place depuis la mi-octobre et jusqu’au 9 décembre. La conférence de presse de cette annonce, jeudi, réunissait les représentants de la Ville de Québec et du Port de Québec à l’hôtel de ville.
Le 2 juin, l’annonce initiale promettait des résultats « avant la fin de l’automne », a répondu le maire Bruno Marchand, questionné jeudi sur l’échéancier. Il a « poussé et repoussé les limites à la limite », a-t-il dit aux médias de langue anglaise.
« Ça a pris un tour de force, beaucoup de magie et de génie de la part de nos équipes », avait-il dit en amorce de la conférence de presse. Le contexte était « vraiment compliqué », en raison de « difficultés d’approvisionnement ».
Résultats en mars sur la qualité de l’air
Pendant deux mois, les huit stations en fonction depuis le 14 octobre permettront la cueillette et l’analyse de particules et métaux (une trentaine, dont le nickel). Le travail vise la synchronisation de la fréquence d’échantillonnage.
Comme l’a expliqué le directeur de la division Prévention et contrôle environnemental
Ville de Québec, Mattieu Alibert, les filtres captent des particules dites « PM10 ». Ce sont celles dont le diamètre est inférieur à 10 micromètres. Ils captent aussi les particules totales (PST). Aux deux jours, on récolte les échantillons aux différentes stations. Le tout est envoyé dans des laboratoires pour analyse.Si l’échantillonnage n’est pas quotidien, c’est qu’il « n’y a pas assez d’équipement disponible », a ajouté M. Alibert. La Ville pourrait décider d’en acquérir pour une seconde campagne d’échantillonnage. Elle a opté pour la location pour cette première campagne. L’équipement pour une station d’échantillonnage se chiffre dans les 100 000 $, a confirmé Mario Girard, président et directeur général du Port de Québec, qui en possède. Il a réitéré jeudi sa collaboration pour dévoiler les données provenant des équipements du Port.
« Une première caractérisation provenant de ce réseau étendu de stations de qualité de l’air » émergera du rapport d’une firme indépendante. L’opération doit permettre de mieux comprendre l’apport potentiel de sources de métaux et particules, et de planifier la suite.
Puisqu’il peut falloir jusqu’à trois mois, suivant les échantillonnages, pour obtenir les résultats des laboratoires, ce rapport doit être livré en mars 2023. Qu’en sera-t-il du temps de réaction de la Ville de Québec à la lumière des résultats à venir? Ça ne prendra pas « des années », a assuré Bruno Marchand en réponse à cette question des journalistes.
« Ça peut prendre des semaines, des mois… et ça va prendre des partenaires. »
La Ville collabore avec Limoil’Air
L’équipe de la Ville de Québec est en contact avec RevolvAir, partenaire de Limoil’Air, pour l’installation de capteurs. Raymond Poirier, porte-parole du projet de sciences citoyennes et président du conseil de quartier du Vieux-Limoilou, s’en réjouit.
« Il va sans dire qu’il y avait et qu’il y a toujours une grande ouverture de l’initiative citoyenne Limoil’Air à poursuivre et bonifier sa collaboration avec l’administration municipale dans le cadre de ses études et ses analyses. Parallèlement, les stations additionnelles prévues sur des édifices municipaux nous permettront de bonifier notre réseau, et de couvrir des zones qui, actuellement, pourraient bénéficier d’une meilleure couverture d’analyse. »
Entre ceux installés chez les citoyen.ne.s dans le cadre de Limoil’Air et ceux qu’ajoute la Ville de Québec, sans compter les équipements du Port de Québec, on arrive à quelque 80 capteurs actifs. Ils sont concentrés dans un « très petit kilométrage carré », a-t-on souligné en conférence de presse.
Retenu par d’autres engagements, le ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) Benoit Charrette a réitéré la collaboration de son ministère dans le communiqué de l’annonce.
« C’est d’ailleurs dans ce contexte qu’une station de mesure a été ajoutée. Nous accompagnons également la Ville et lui offrons un soutien scientifique et technique. Ce travail d’équipe est important et permettra de renseigner adéquatement les citoyennes et les citoyens sur la qualité de l’air ambiant de La Cité-Limoilou. »
Jackie Smith doute du Port de Québec
La cheffe de Transition Québec et conseillère municipale de Limoilou a réagi à l’annonce de jeudi par des doutes à l’endroit du Port de Québec.
« Considérant l’historique de mauvaise foi du Port de Québec, nous ne pouvons lui faire confiance et s’attendre à ce qu’il nous fournisse le véritable portrait de la situation. Ce sont les propres stations de la ville qui doivent être au sein de la communauté. Le Port de Québec ne nous fournira pas lui-même la preuve qu’il est en faute. »
Elle « déplore la complaisance du maire de Québec avec un acteur qui empoisonne l’air de ses citoyens ». « Il doit immédiatement exiger au Port les meilleurs pratiques environnementales en matière d’entreposage et de transbordement », dit-elle par voie de communiqué.
Il faut, insiste-t-elle « des données publiques observables en temps réel et à l’année longue ».
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