Quand Madame Jardine sur les bancs d’école
Il y a près de 10 ans, une nouvelle joueuse dans le monde du jardinage faisait son entrée dans les écoles de Limoilou. Madame Jardine, personnifiée par Nathalie Raymond, transmet ses connaissances aux plus jeunes. Une véritable passion qui lui a permis d’allier écologie et pédagogie. Portrait d’une femme qui considère « récolte[r] plus que seme[r] ».
Cette ancienne technicienne dentaire ne pensait pas effectuer un revirement de carrière aussi abrupte. Mère à la maison, c’est lorsque son fils est entré à l’école que tout a commencé. Plusieurs parents souhaitaient mettre en place un jardin. Nathalie Raymond, qui possède un potager gros comme un 4 ½ – environ 1000 pieds² – était la personne par excellence pour prendre les choses en main. Afin d’enrôler les enseignants, elle a mis sur pied un atelier « clé-en-main » d’une trentaine de minutes. Les 19 professeurs de l’établissement ont répondu par l’affirmative.
Cela a marqué le début d’un bénévolat de deux ans à l’école de la Grande-Hermine, dans Limoilou. Des ateliers pour les jeunes, des semis et un petit jardin avec les autres parents seront son pain et son beurre durant cette période. Son initiative n’est toutefois pas passée inaperçue. De plus en plus d’écoles ont sollicité ses services. Madame Jardine a ainsi pris son envol :
« Ça va faire 10 ans que je fais ça. Deux ans bénévoles, et huit ans que c’est mon travail ».
Celle qui a débuté avec un atelier de 30 minutes a maintenant une dizaine d’activités dans son arsenal. En plus de travailler avec des élèves du primaire, elle anime aussi des groupes d’adultes.
Le saviez-vous…
Le légume préféré de Madame Jardine est la tomate. Cependant, elle n’en est devenue une adepte que durant sa vingtaine!
Transmettre ses connaissances, une passion
« Ça a été une grande découverte […] J’ai découvert une passion pour travailler avec les enfants. Plus ils ont de la difficulté à embarquer dans le moule […], plus j’ai du fun avec eux. »
Travailler avec des enfants n’est pas donné à tous. Il faut être détendeur de la flamme, d’une bonne dose de patience et d’imagination. Son investissement se retrouve jusque dans sa maison, où elle entrepose les fruits et les légumes pour ses ateliers. C’est là qu’elle prend le temps de couper les aliments. Associée depuis le début avec l’Accommodation Bio, sur la 2e Avenue, elle va y chercher ses produits régulièrement.
Ne pas être admissible aux subventions gouvernementales est un frein à la diffusion d’une programmation pour le milieu scolaire. Malgré tout, Madame Jardine souligne qu’au moins une école vote un montant pour ses activités chaque année. Ainsi, tout.e.s les élèves de première année profitent de ses enseignements sur les plantes.
« La nature, c’est le boss »
« Madame Jardine est parfaite, moi je ne le suis pas », s’amuse Nathalie Raymond. Sa manière de dire que son alter ego aborde des sujets comme l’alimentation, le jardinage et le gaspillage alimentaire sous la lumière du développement durable. Les jeunes générations ont à jongler avec les enjeux environnementaux. Ce fait est palpable dans sa démarche, qui allie épargne et écologie. Au lieu de dire aux enfants d’acheter des produits spécialisés, elle mise sur la multitude de matériaux qui se trouve dans les bacs à recyclage.
Ses idées et son savoir-faire sont des accumulations de son expérience de jardinage, ainsi que des nombreuses formations qu’elle a suivies. Craque-Bitume a d’ailleurs été un vecteur d’apprentissage pour elle, en plus de lui offrir une grande liberté dans sa pratique pédagogique. Bien qu’elle ne travaille pas pour l’organisme officiellement, elle hérite parfois de mandats d’éducation auprès des jeunes. De plus, Madame Jardine est devenue ambassadrice pour l’organisme Croquarium, qui se spécialise dans des ateliers multisensoriels.
Si vous souhaitez accueillir Madame Jardine, vous pouvez la contacter sur sa page Facebook. Sans oublier son entreprise de vente de semis pour lancer votre jardin cette année!
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