Rebâtir ensemble avec le Festival d’arts Afro-québécois
Le Festival d’Arts Afro-québécois s’installe à la galerie Chez Alfred-Pellan jusqu’au 19 février. Six artistes afro-descendants en arts visuels et musique y exposent leurs œuvres sous le thème « Rebâtir ensemble », à l’occasion du Mois de l’histoire des Noir.e.s. Le Forum Jeunesse Afro-Québécois et l’artiste multidisciplinaire Shazia Ranmal racontent les coulisses de cette quatrième édition.
Valoriser la jeunesse afro-québécoise
Organisateur du festival, le FJAQ promeut la participation citoyenne des jeunes Afro-Québécois dans la province depuis 2013. Sa mission est d’agir en tant qu’interlocuteur pour les institutions et les organismes autour d’enjeux touchant la jeunesse afro-québécoise. Aussi, le FJAQ outille les jeunes afro-descendants concernant l’intégration, tout leur en offrant un soutien au développement socio-professionnel.
« Tout ce qui touche à l’art n’est pas nécessairement valorisé dans le milieu afro-descendant. Le but du Festival d’arts Afro-québécois est de permettre à ces jeunes d’avoir une plateforme pour transmettre leurs créations et alimenter leur portfolio », ajoute Jo Kirby Olongbo, porte-parole du FJAQ.
Coorganisé par la Table de concertation de l’histoire des Noirs et TD, le thème de cette édition est « Rebâtir ensemble ». « L’objectif est de voir comment ces jeunes utilisent leur art pour exprimer leur engagement », explique Jo Kirby Olongbo.
« Le but, c’est de redonner de l’espoir, de pouvoir dire à d’autres : “Moi, je l’ai fait, tu peux le faire”. C’est de ne plus être seul dans son coin, encouragé par sa famille, mais d’avoir un public qui découvre, créer une communauté. Ça permet aussi de donner de l’espoir à la génération qui suit! »
Programmation
L’inauguration du Festival d’arts Afro-québécois a eu lieu en ligne le 12 février, au vu des restrictions. Depuis quatre ans, le festival est accueilli à la galerie limouloise Chez Alfred-Pellan. La nouveauté cette année est dans la diversité artistique exposée.
« On a plus de catégories! L’intuition artistique est différente. Il y a des illustrations en plus, et on n’avait pas de sculptures les années précédentes. »
Parmi les six artistes sélectionnés, Nicki G, Mr. Pöng et AzemCa font partie de la catégorie musique du Festival d’arts Afro-québécois. En parallèle, Ibrahim Assani, Shazia Ranmal, Hypnotik Mind exposent leurs peintures.
Également disponibles en ligne, on peut admirer des portraits, silhouettes de femmes de Shazia Ranmal et Hypnotik Mind ou découvrir l’art minimaliste d’Ibrahim Assani. Le musicien Mr. Pöng met quant à lui en avant le steelpan, instrument de percussion. Pour ce Festival d’arts Afro-québécois, l’artiste-chanteur Nicki G propose sa musique afro-urbaine, tandis que la chanteuse et parolière AzemCa offre ses derniers titres.
Raconter des histoires effacées
Photographie, peinture, collages, sculpture et montages, Shazia Ranmal baigne dans la création artistique depuis toujours. Autodidacte, l’artiste a nourri sa créativité dès l’enfance en jouant avec le matériel de sa mère, elle aussi artiste. « Être aussi proche de l’art, je me suis toujours dit que ça faisait partie de la vie, mais je me suis jamais rendue compte à quel point j’aimais en faire jusqu’à récemment. »
À l’occasion du Festival d’arts Afro-québécois, Shazia Ranmal propose de découvrir un monde lunaire dans lequel des photos de femmes noires s’invitent dans le futur. En quête d’images, d’archives familiales ou d’icônes, l’artiste passe par un long processus de recherche.
« Dans les anciennes images, je me suis rendue compte qu’il n’y avait pas beaucoup de photos d’Africain.e.s ou de Noir.e.s. »
À travers les images sélectionnées, Shazia Ranmal souhaite passer le message de la force de la communauté, du vivre-ensemble, mais aussi des forces individuelles.
« J’essaye de raconter des histoires effacées, mais de les projeter dans un futur imaginaire », décrit Shazia Ranmal. Imaginaire, utopique, positif, l’artiste choisit comme fil conducteur de redonner vie aux images. Sur certaines œuvres exposées, « on peut voir la beauté, nos cheveux, nos habitudes ». Dans ses collages, les femmes sont au premier plan.
« Cette influence féminine a toujours été au-devant ma vie. Les femmes dans ma vie sont super inspirantes. Donc quand je pense à la force et à un monde utopique, oui c’est peut-être un monde de femmes. C’est peut-être subconscient. Mais il y a quelque chose avec la femme noire qu’on devrait mettre de l’avant. »
Shazia Ranmal conclut en invitant le public à soutenir le travail artistique des afro-descendants ou personnes marginalisées à l’année et pas seulement durant le Mois de l’histoire des Noir.e.s.
« J’aimerais préciser qu’on est noir.e.s le reste de l’année et on fait de l’art vraiment cool le reste de l’année aussi! »
Les autres évènements sont virtuels et la programmation est disponible sur le site et la page Facebook de l’organisme.
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581, 3e Avenue, Québec (Québec), G1L 2W4
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