Retirer le Vieux-Limoilou de Beauport-Limoilou est une « incohérence », selon Julie Vignola. La députée bloquiste s’oppose au redécoupage électoral proposé par la Commission de délimitation des circonscriptions fédérales.
Ce mercredi, Julie Vignola déposera un mémoire lors d’une audience publique de la Commission, à Québec. Dans ce document, elle expliquera les raisons qui justifient son opposition.
À l’heure actuelle, Beauport chevauche deux circonscriptions fédérales. La Commission affirme vouloir corriger une « erreur historique ». Pour ce faire, elle prévoit de rétablir l’intégralité de cet arrondissement dans le même comté. Concrètement, elle veut notamment repousser la limite Est de Beauport-Limoilou jusqu’à la rivière Montmorency. De plus, le Vieux-Limoilou s’annexera à la circonscription de Québec.
Un redécoupage « illogique »
Aux yeux de Julie Vignola, cette proposition est « illogique ». On ne répare pas une erreur avec une autre erreur. D’autant plus que la réunification n’est pas complète. De nombreux Beauportois, au nord du boulevard Louis-XIV, continueront de voter, dans le comté voisin, à l’Est.
« La justification de réunir Beauport tombe caduc, avec le manque de justification de diviser Limoilou. »
Un calendrier de consultations « inadéquat »
La Commission a rendu publique sa révision de la carte électorale, le 29 juillet, pendant les vacances de la construction. La population avait ensuite jusqu’au 31 août pour s’inscrire au processus consultatif.
La députée du Bloc québécois estime que le calendrier est « inadéquat ». D’ailleurs, en discutant avec les citoyens, elle constate que la grande majorité d’entre eux ne sont pas au courant du redécoupage. Chose certaine, quand on leur annonce la nouvelle, peu de gens sont chauds à l’idée de voir la circonscription de Beauport-Limoilou amputée du Vieux-Limoilou.
« Ça ne fait pas l’affaire de grand monde de voir partir le Vieux-Limoilou vers Québec », observe Julie Vignola.
Présentement, cette dernière étudie la loi et ses règlements. Parmi ceux-ci, la Commission doit, entre autres, considérer l’histoire de la circonscription et l’attachement des citoyens à leur réalité.
« Est-ce que les citoyens peuvent quand même déposer un mémoire, une lettre ou une pétition, pour dire qu’ils ne sont pas d’accord avec la proposition, et de retourner à la table à dessin ? », se questionne Mme Vignola.
« S’il n’y a aucune autre alternative, ça démontre à quel point le calendrier de la consultation est inadéquat. »
Mobiliser la population
Dernièrement, Julie Vignola tente de mobiliser les Limoulois sur la question. Elle en a aussi parlé aux conseillers municipaux Jackie Smith (Limoilou) et Claude Villeneuve (Maizerets-Lairet).
En fait, ces changements ont des impacts sur la politique municipale, provinciale et fédérale. De nombreux citoyens devront discuter avec deux députés. Mme Vignola, elle-même, vit déjà cette situation avec ses collègues du provincial Jean-François Simard (Montmorency) et du fédéral Caroline Desbiens (Beauport–Côte-de-Beaupré–Île d’Orléans–Charlevoix).
« Ce n’est pas toujours l’idéal », convient-elle.
« Diviser Limoilou en deux comme ça amène des difficultés pour les organismes. On serait beaucoup plus gagnants de ne pas avoir à vivre ces difficultés. »
Rien de coulé dans le béton
Cela dit, tout n’est pas joué encore. La Commission dit que rien n’est coulé dans le béton.
À l’automne, le sujet refera surface à la Chambre des communes. Un moment est prévu à cet effet dans le calendrier des travaux du parlement canadien. Plusieurs députés y manifesteront leur opposition.
« À ce moment-là, je pourrai déposer une pétition de la part des citoyens du Vieux-Limoilou », précise Julie Vignola.
Pour plus de détails sur la Révision de la carte électorale canadienne, il faut se rendre sur le site Internet du redécoupage des circonscriptions fédérales de 2022.