Auteur de D’Irlande, de Limoilou et d’ailleurs, Denys Hawey partage pour nos lecteurs et lectrices ses souvenirs de jeunesse. Aujourd'hui, il dépeint pour nous le mémorable réveillon familial du temps des Fêtes.
Le Réveillon avec le « Survenant » de Limoilou
Auteur de D’Irlande, de Limoilou et d’ailleurs, Denys Hawey partage pour nos lecteurs et lectrices ses souvenirs de jeunesse. Aujourd’hui, il dépeint pour nous le mémorable réveillon familial du temps des Fêtes.
Noël chez ma tante Jacqueline, la sœur de ma mère, Denise. Jacqueline et sa famille, les Gaudreault, demeuraient sur la 25e Rue de Limoilou, tout près de la 1re Avenue et du Patro Roc-Amadour.
Jacqueline et Denise se tenaient toujours ensemble : des inséparables. Selon tout leur entourage, elles étaient de véritables joyeuses luronnes. Les deux sœurs se fréquentaient quotidiennement et planifiaient toujours leurs activités en commun. L’épicerie était une de leurs activités conjointes obligées. Elles étaient des clientes connues et reconnues chez Jato, à côté du Patro. Elles se criaient des suggestions d’une allée à l’autre en riant comme des enfants.
À l’occasion du Réveillon, nous joignions donc notre petite famille, composée de mon jumeau Richard et moi, à celle, plus nombreuse, des Gaudreault.
Deux belles surprises, et le « hippie » des Gaudreault
Chez les Gaudreault, il y avait Diane, l’aînée, qui avait grandi trop vite à force de prendre soin de ses frères et sœurs. Diane était ma grande cousine. Je l’aimais beaucoup. Elle se sentait pratiquement obligée de prendre soin de mon jumeau et de moi, lorsque nous nous joignions à ses frères, nos grands-cousins.
Normand, Pierre et Jean étaient de vrais boute-en-train. Avec eux, Richard et moi devenions des spectateurs. Les trois grands-cousins avaient tout du type athlétique : de réels sportifs, à l’image de leur papa qui avait fait une belle carrière de hockey dans les rangs professionnels.
Les trois grands-cousins prenaient rapidement l’espace disponible et s’efforçaient toujours de se faire remarquer par leur père que tous ses enfants appelaient « Daddy ». C’était une pratique adoptée par Diane, puisqu’elle avait vécu avec ses parents dans de grandes villes américaines où Armand Gaudreault, leur « Daddy », avait joué au hockey.
Et puis sont apparues deux belles surprises, deux petits bijoux! Manon et Julie étaient arrivées sur le tard, comme pour rétablir une équité des genres dans la famille. Heureusement que nous les avions avec nous les soirs de Réveillon. Qu’auraient été ces soirées sans les deux jolies petites? La magie de Noël ne se serait pas produite pendant ces Réveillons. Surtout que, vers le début des années 1970, tous les autres enfants avaient atteint l’adolescence; les plus âgés étaient déjà des adultes, chacun accompagné de son ami(e).
Tous, sauf Pierre Gaudreault, qui lui, avait décidé de quitter les bancs d’école, qui ne le toléraient pas plus que lui, d’ailleurs. Pierre avait décidé de prendre son baluchon et de quitter avec quelques amis pour aller vivre son « trip » en Californie. Il était parti avec l’allure d’un soldat « américain » : bien rasé, cheveux courts et pantalons pressés.
Plusieurs mois plus tard, l’enfant prodigue revenait à la maison pour célébrer les Fêtes et pour partager avec tous ses proches son enthousiasme pour les révélations qu’il avait eues pendant son rêve Californien…
Pierre était donc en notre compagnie, ou presque, pour le Réveillon. Cheveux hirsutes et barbu, faisant l’éloge thérapeutique des drogues douces et tentant de nous faire apprécier ses découvertes musicales. Nous avions ainsi pu entendre pour la première fois ses groupes américains favoris. Au grand dam de « Daddy », le cantique traditionnel du « Minuit, chrétiens! » de Richard Verreau avait laissé l’espace sonore au très californien « Black Magic Woman » de Carlos Santana!
Quelque temps plus tard, le « hippie » des Gaudreault avait décidé de retourner sur les bancs d’école pour obtenir éventuellement, avec mention, son diplôme en génie mécanique. Il allait devenir un inventeur prospère d’équipements forestiers.
Legs pour ses deux enfants et leurs propres enfants, D’Irlande, de Limoilou et d’ailleurs a fait l’objet d’un article sur Monlimoilou. L’histoire de famille et la vie de jeunesse de Denys Hawey, qu’il raconte en 426 pages enrichies de photos, est disponible exclusivement à la Librairie Morency.
Le présent texte fera partie d’un recueil de nouvelles à paraître en formats papier et numérique sous le titre Mes entrailles bénies – Anecdotes de jeunesse à Limoilou.
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