Dans le cadre des élections provinciales, nous vous présentons les différentes candidatures dans Jean-Lesage. Le député sortant et candidat de Québec solidaire (QS), Sol Zanetti, répond à notre questionnaire. On le retrouve à son local électoral, sur la 3e Avenue, à Limoilou.
Pour faire connaissance
Sol Zanetti a un parcours professionnel diversifié, riche en expériences. Le Limoulois a travaillé comme enseignant en philosophie au Campus Notre-Dame-de-Foy, préposé aux bénéficiaires à Robert-Giffard et intervenant en santé mentale dans une clinique de Saint-Sauveur. Ardent militant indépendantiste, M. Zanetti s'est fait connaître comme chef d'Option Nationale. En 2018, il était élu député solidaire de Jean-Lesage.
Quel bilan dressez-vous de votre premier mandat dans Jean-Lesage?
Québec solidaire, à Québec, a été la voix de l'environnement et de l'opposition officielle. On a été de tous les combats. Même à partir de l'opposition, on a obtenu des gains. On a réussi à faire reculer le gouvernement dans plusieurs dossiers. C'est en se mobilisant avec les citoyens qu'on y est parvenus. Sans nous, il n'y aurait pas eu de protection de la vocation des terres agricoles des Sœurs de la Charité.
Nous avons eu l'influence nécessaire aussi pour faire annuler le projet Laurentia. Ce projet d'expansion aurait eu des conséquences écologiques très graves, sur l'écosystème de notre fleuve et sur la pollution atmosphérique de nos quartiers, à cause du camionnage. On a également sonné l'alarme dans le dossier du nickel. On a réussi à en faire un enjeu national. Celui de la qualité de l'air. On a exposé une faille de notre système. La bataille du nickel n'est pas terminée. Ensemble, on va réussir à faire annuler cette norme-là. Pour ça, ça prend du monde qui prend le bord des citoyens. Pas un parti qui prend pour les multinationales, comme la CAQ.
Quel est votre lien avec Jean-Lesage?
J'habite dans Jean-Lesage depuis plusieurs années. Ma fille est née ici. C'est là qu'elle va au service de garde et qu'elle ira à l'école. J'aime la proximité des services et le fait que les liens se tissent facilement dans la communauté. Le quartier est structuré de manière à ce que tu connaisses le monde. Ça créé un voisinage fort. Il y a une identité à Limoilou. C'est quasiment une petite patrie. Il y a une culture que je trouve vraiment fascinante. C'est dans un monde comme ça que je veux vivre.
Pourquoi s'engager avec Québec solidaire?
Les positions du parti sont claires sur le transport en commun, la transition écologique et l'importance des services publics. Je vois en Québec solidaire l'opportunité de bâtir un projet de société souverainiste, crédible. C'est ce qui me motive.
Enjeux locaux et grands projets
Quel dossier jugez-vous prioritaire pour la circonscription?
Il y en a plusieurs. Le plus urgent, c'est la question de la pollution atmosphérique. Il faut régler ce dossier. Ça atteint la santé physique des gens, la santé mentale aussi. C'est la grosse urgence numéro 1. Il y a d'autres enjeux essentiels à la qualité de vie des gens, comme l'amélioration du transport en commun, la crise du logement, l'accès à la nature, au fleuve, et la protection du patrimoine, à Beauport. Ce sont mes priorités pour Jean-Lesage.
Pour ou contre le tramway?
Je suis favorable à la phase actuelle du projet de tramway. On propose aussi de faire une phase 2, dans laquelle on ajoute une ligne qui monte jusqu'au nord de Charlesbourg et une autre jusqu'à l'aéroport. On veut également ajouter des lignes de Service rapide par bus (SRB) pour mieux desservir le Nord de Québec : Vanier, Lebourneuf, Neuchâtel. Tous ces secteurs-là.
Pour ou contre le 3e lien?
Totalement contre. À la place d'une nouvelle autoroute, ce qu'on veux, nous, c'est d'améliorer la connexion Québec-Lévis avec un SRB qui passe sur le pont de Québec, qui fait tout le boulevard Guillaume-Couture, et qui s'en va un peu vers l'Ouest, sur la rive Sud. Ça favoriserait beaucoup le transport en autobus, par rapport à l'automobile. Le SRB serait évidemment connecté au réseau de tramway sur la rive Nord.
Comment améliorer le système de santé au Québec?
Les CLSC doivent redevenir la première ligne au Québec. 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Il faut ramener les médecins dans les CLSC, au cœur des communautés. En mettant tout le monde dans le public, c'est facile à coordonner. Tu fais une porte d'entrée, une porte d'accès : Info-Santé 811. Tout est une question de réorganisation des services dans le système de santé public.
Avec le vieillissement de la population, il faut aussi changer le modèle des CHSLD. On veut effectuer un virage à 180 degrés vers les services à domicile. Les gens vont pouvoir vivre chez eux plus longtemps. Au bout du compte, ça coûte moins cher à l'état et ça demande moins de main-d'œuvre.
Comment mieux soutenir les populations vulnérables?
Plus petites factures, factures moins chères, meilleurs salaires : c'est notre ligne de pensée. On veut baisser les taxes, enlever la TVQ sur les produits essentiels. Ensuite, on veut réduire de 50 % les tarifs du transport en commun. On veut aussi régler la crise du logement, principal facteur d'appauvrissement des ménages.
On veut également établir une assurance-dentaire publique universelle, pour réduire les coûts de dentisterie au Québec. De plus, on veut mettre en place une assurance-pension. On veut finalement augmenter le salaire minimum à 18 $/h. Il faut faire en sorte que la vie arrête de coûter toujours plus cher. C'est notre approche.
Mot de la fin
Qu'est-ce qui fait de vous un bon député?
La proximité avec les gens de Jean-Lesage. Je suis proche des citoyens de la circonscription. Je suis en contact avec le monde qui se rassemble, pour changer le monde à l'échelle locale. Je suis le bras parlementaire de ces gens-là, qui veulent une meilleure qualité de vie, protéger l'environnement et améliorer leur quartier.
Cette entrevue a été éditée par souci de concision et de clarté.