Au Centre Mgr Marcoux lundi soir, les candidat.e.s aux élections provinciales de quatre partis ont débattu autour de six grands thèmes, devant plus de 110 personnes. L’événement, animé par Aude Brassard-Hallé, était organisé par un groupe citoyen du Grand Limoilou, avec la collaboration de CKRL et de Monlimoilou.
De la soupe toxique au désert alimentaire : retour sur le débat dans Jean-Lesage
Au Centre Mgr Marcoux lundi soir, les candidat.e.s aux élections provinciales de quatre partis ont débattu autour de six grands thèmes, devant plus de 110 personnes. L’événement, animé par Aude Brassard-Hallé, était organisé par un groupe citoyen du Grand Limoilou, avec la collaboration de CKRL et de Monlimoilou.
Le débat réunissait Denise Peter du Parti conservateur du Québec (PCQ), Michaël Potvin du Parti québécois (PQ), Charles Robert du Parti libéral du Québec (PLQ), Sol Zanetti de Québec solidaire (QS). La candidate de la Coalition avenir Québec (CAQ) Christiane Gamache avait décliné l’invitation, après s’être laissée désirer.
De l’indépendance dans l’air
Suivant les mots de présentation, « la soupe toxique » de Limoilou a mis la table. Quelles solutions adopter pour des changements réels et concrets dans la qualité de l’air et de vie?
Tou.te.s ont dénoncé la hausse la norme de nickel permise dans l’air ambiant. Sol Zanetti a questionné la caquiste absente qui « écoutait peut-être » le débat, puisqu’elle était dirigeante au Conseil exécutif national pour l’Est-du-Québec. La proposition de la conservatrice de relocaliser le transbordement de nickel sur la Rive-Sud n’a pas plu à ses adversaires.
« Le fait que les gens de Lévis aiment le 3e lien n’est pas raison pour leur garrocher les déchets », a illustré le libéral Charles Robert.
Ce dernier et Michaël Potvin souhaitent qu’on redonne de l’indépendance à la Direction de la santé publique et au ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. Pour Sol Zanetti, c’est l’indépendance du Québec qui permettra de faire face aux « multinationales » en cause, de Limoilou à Rouyn-Noranda. Charles Robert et Michaël Potvin souhaitent miser aussi sur la concertation avec les parties prenantes, dont ces entreprises. Pour Potvin, cette bataille doit rallier les partis d’opposition comme celui au pouvoir.
Des enclavements et des déplacements
Le PCQ est « le seul parti qui veut stopper le tramway », a rappelé Denise Peter. Elle souhaite la gratuité du transport collectif. Si elle a affirmé que le système de transport en commun à Québec « marche très bien », Sol Zanetti, lui, a émis un doute, vu la congestion des autobus aux heures de pointe.
Le solidaire et le péquiste se sont entendus sur le réaménagement en boulevards urbains des autoroutes Laurentienne et Dufferin-Montmorency. Toutefois, Michaël Potvin a mis en doute le service rapide par bus du solidaire, qui permettrait de connecter les secteurs moins bien desservis de la ville, tel qu’expliqué par Sol Zanetti. Ce dernier souhaite favoriser l’indépendance par rapport à l’auto solo.
Michaël Potvin, lui, « déteste qu’on mette en opposition automobilistes et transports en commun », a-t-il dit.
Seule pour défendre le 3e lien, Mme Peter a remis en question l’état et la sécurité des ponts. Il faut les rénover et les entretenir, ont martelé les trois autres candidats.
Terrains à développer dans Maizerets
Pour Sol Zanetti, les besoins en logement et ceux mis en lumière par la Table citoyenne Littoral Est doivent guider le développement des terrains de la zone d’innovation dans Maizerets.
Le PCQ est « pour la participation des citoyens » et l’idée du centre social autogéré, a renchéri Denise Peter.
Ni pour ni contre le projet Innovitam, Michaël Potvin a dit préférer voir « les opportunités » qu’offrent les terrains. Il croit possible d’y faire cohabiter entreprises et développements cohérents avec la démarche de la Table.
Selon Charles Robert, le projet Innovitam est « parti du pied gauche » parce qu’on n’a pas inclut les instances citoyennes dès le départ. S’il doute de la décontamination proposée par Sol Zanetti en raison des coûts, le solidaire, lui, se demande comment la communauté d’affaires, en mal de main-d’œuvre, voit l’arrivée de nouvelles entreprises.
Habiter et demeurer à Limoilou
En misant sur une allocation aux individus le PCQ entend investir « dans les gens au lieu d’investir dans le béton », a illustré Denise Peter à propos du logement. Il. Une posture à laquelle n’ont pas adhéré ses vis-à-vis.
Avec 5 % de logements sociaux et 95 % de logements privés, le Québec est « en-deçà des États-Unis », a fait valoir Michaël Potvin. Pour Charles Robert, il faut agir rapidement, réfléchir à long terme, « repenser la façon de voir l’urbanité ». Le PLQ veut investir « massivement » dans le logement social et abordable. QS s’engage à en « créer 50 000 dont 25 000 la première année » a indiqué Sol Zanetti. Il veut réglementer les augmentations de loyer, protéger les résidences pour aînés, mettre un moratoire sur les rénovictions.
Denise Peter ayant affirmé que l’agente de campagne du solidaire exploitait un Airbnb, cette dernière a expliqué par texto avoir sous-loué son propre appartement alors qu’elle était en voyage pour trois semaines. Sol Zanetti a déploré la « cheap shot » de la conservatrice.
La santé à proximité
Comment (re)donner l’accès à des services de santé? Les CLSC sont au cœur de la solution pour QS, le PQ et le PLQ. Charles Robert a parlé d’un meilleur arrimage de ceux-ci avec les Groupes de médecine familiale (GMF). Il a évoqué les nouvelles technologies, les rendez-vous téléphoniques et virtuels également. Il faut aussi, dit-il, des cliniques mobiles, surtout dans les secteurs urbains.
Michaël Potvin a mis l’accent sur les soins à domicile et les aîné.e.s qui peinent à se déplacer. Le système de santé doit devenir un meilleur employeur et il faut investir dans les organismes sociaux, a-t-il ajouté, citant l’exemple de la Clinique de pédiatrie sociale.
La décentralisation est la solution, selon la conservatrice. Le PCQ « veut investir dans les patients au lieu du béton », a-t-elle dit sur un air connu. Le parti propose aussi le recours au privé « avec sa carte soleil » au bout d’un certain délai d’attente au public. Une meilleure reconnaissance pour les immigrants diplômés et les super infirmières aiderait à désengorger le système, a-t-elle ajouté.
Sol Zanetti a soulevé la difficulté d’obtenir « un rendez-vous au sans-rendez-vous » en naviguant entre les différentes plateformes sur le web, qui n’est pas accessible à touts. Il souhaite des « CLSC ouverts 24/7 avec des médecins dedans » et qu’on puisse « parler au téléphone avec des êtres humains ».
Charles Robert a alors évoqué le manque de personnel. Pour le solidaire, la fin des agences privées de personnel, du temps supplémentaire obligatoire, des ratios soignant-patients plus sécuritaires peuvent ramener de la main-d’œuvre dans le milieu de la santé.
Michaël Potvin a répété que le système de santé devait devenir un meilleur employeur et prôné une « défiscalisation » pour que les 60 ans et plus qui le veulent puissent travailler à nouveau.
Priorités des candidat.e.s, questions du public
Au sixième bloc, les candidat.e.s ont pu soulever un enjeu prioritaire pour eux, avant de répondre à des questions du public.
Denise Peter a choisi « le coût de la vie » et évoqué la plateforme conservatrice en matière de réduction d’impôts et taxes. Sol Zanetti a parlé des places abordables en garderie et de la « prestation poupon » mensuelle proposée par QS. Charles Robert a élaboré sur la vie de quartier et Michaël Potvin, sur l’« indépendance d’un peuple ».
La première question du public portait sur la crise climatique. Michaël Potvin a fait valoir que selon un expert en environnement, le PQ avait le meilleur plan à cet effet. Celui de QS est d’injecter « des milliards en transports en commun entre et dans les villes », de soutenir les agriculteurs et d’améliorer la gestion des matières résiduelles, a dit Sol Zanetti. Charles Robert a déploré un « discours qui est antagonisant par essence » pour les acteurs de la vie économique, alors qu’il faut agir en concertation.
La seconde question portait sur la sécurité alimentaire. Le libéral souhaite soutenir les banques alimentaires, s’attaquer à « la spirale de l’inflation » et à la capacité des commerçants à offrir des prix attractifs et compétitifs. Le péquiste a parlé de valorisation des artères commerciales et d’une allocation selon les tranches de revenus.
Pour la conservatrice, il faut réduire la taxe sur l’essence et l’impôt; selon le solidaire, cela entraînera une réduction des services. Lui souhaite augmenter le salaire minimum, intervenir sur la crise du logement, réduire les coûts du transport en commun, mettre en place une assurance dentaire universelle, améliorer l’accès aux soins en santé mentale.
Le débat rediffusé le jeudi 22 septembre à 9 h à CKRL 89,1 est aussi disponible en balado sur SoundCloud.
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