Table citoyenne Littoral Est : un centre social autogéré en discussion

En réponse au projet qui transformerait le garage municipal du chemin de la Canardière en quartier général d'une zone d’affaires, la Table citoyenne Littoral Est propose un centre social autogéré inspiré du Bâtiment 7 à Montréal. À l'issue d'ateliers citoyens dans Limoilou et Saint-Roch se dessine le besoin d’un lieu « d’accueil et de rencontre ».

Table citoyenne Littoral Est : un centre social autogéré en discussion | 9 mars 2022 | Article par Viktoria Miojevic

Le Bâtiment 7 à Montréal, inspiration pour la Table citoyenne Littoral Est

Crédit photo: Christine Marcaout, 2018, page Facebook de Bâtiment 7

En réponse au projet qui transformerait le garage municipal du chemin de la Canardière en quartier général d’une zone d’affaires, la Table citoyenne Littoral Est propose un centre social autogéré inspiré du Bâtiment 7 à Montréal. À l’issue d’ateliers citoyens dans Limoilou et Saint-Roch se dessine le besoin d’un lieu « d’accueil et de rencontre ».

Ce besoin de lieu de rencontre, de partage, d’agriculture urbaine, de locaux pour les organismes communautaires et de diffusion artistique, est ressorti des deux ateliers tenus ces dernières semaines à la Caravane Coop et au Centre Jacques-Cartier, affirme Marie-Hélène Deshaies, porte-parole de la Table citoyenne Littoral Est.

Garage municipal sur de la Canardière
Immeuble municipal du 1252 de la Canardière.

Rappelons que le site du garage municipal fait partie de quinze terrains appelés à se développer en zone d’innovation, à l’initiative du gouvernement provincial. Le gouvernement du Québec souhaite l’émergence de telles zones d’innovation dans différentes régions de la province.

Le projet dans Maizerets et le secteur du Vieux-Moulin repose sur des partenariats avec des institutions d’enseignement et des grandes entreprises de la ville de Québec. Ce projet qu’on désignait comme la Zone d’innovation Littoral Est (ZILE) s’est récemment rebaptisé en InnoviTam. L’organisme constitué dans le cadre du projet porte aussi ce nom.

Un espace « remis aux citoyens »

La volonté des citoyen.ne.s qui gravitent autour de la Table et de ses activités est que « le garage municipal qui concerne trois des quinze terrains soit converti en centre social autogéré », explique Marie-Hélène Deshaies. Elle est appuyée par le conseil de quartier de Maizerets

« Un centre social autogéré, c’est un espace qui est remis aux citoyens. Ça en fait un espace dans lequel les citoyens peuvent développer différents projets pour répondre à leurs besoins et celui de leur communauté. »

Une quinzaine de personnes étaient présentes à chacun des ateliers d’idéation. Bientôt, des ateliers seront animés dans des organismes communautaires.

La Table citoyenne les organise actuellement « pour permettre aux gens de voir ce que ça pourrait être ce bâtiment-là. Il s’agit d’imaginer et de bâtir ce projet » de façon à ce « que les citoyen.ne.s puissent amener leurs idées, leur vision, leur besoin », ajoute Mme Deshaies. L’inspiration provient du Bâtiment 7, une reconversion d’un ancien bâtiment industriel à Montréal.

« Ce projet là pour nous, il doit s’inscrire dans une lutte contre les inégalités. On pense que le projet de Zone Littoral Est va accroître la gentrification. Alors, nous, le projet, on veut qu’il les combatte. »

Isolement, alimentation, arts et communautaire

Le premier atelier s’est déroulé à proximité du garage municipal, à la Caravane Coop. Le second, à l’occasion des mercredis de la transition au Centre Jacques-Cartier. Le contexte, le bâtiment, des informations sur le projet d’innovation et les raisons derrière l’opposition de la Table citoyenne ont amorcé les échanges, partage Marie-Hélène Deshaies.

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Suivant la présentation, un exercice d’idéation avec une grande carte du garage s’est mis en place avec la quinzaine de participant.e.s. Ce moment a permis de réfléchir aux besoins du quartier à l’aide de Post-it, raconte la citoyenne impliquée.

« On parlait des personnes âgées, dans les maisons de chambre. Il faut briser ces silos dans lesquels les gens se rencontrent. En face du garage municipal, il y a une résidence pour personnes âgées. Et les gens ne sortent pas, car il y a absolument rien à faire autour. Tout ce qu’il y a autour c’est un hôpital. (…) C’est une zone déserte. »

En plus d’un « besoin inconditionnel » d’un lieu d’accueil et de rencontre, l’alimentation fait partie des besoins importants du quartier.

« Ça inclut les besoins en termes d’alimentation, d’agriculture urbaine et de mise en relation des petits producteurs avec des gens qui transformeraient ces produits de manière artisanale, puis les consommeraient. »

De là a émergé l’idée de ruches d’agriculture urbaine, de production locale alimentaire et de dons.

Aussi, le fait d’avoir des espaces de création et de diffusion en arts de la scène, cirque, littérature et de lieux d’échange de livres gratuitement est ressorti parmi les besoins.

On a souligné pendant des ateliers le fait que les centres communautaires ont besoin de locaux mais n’en trouvent pas, « que ce soit de manière régulière ou ponctuelle », estime Marie-Hélène Deshaies. À Saint-Roch, le Service en périnatalité pour les femmes immigrantes est toujours en campagne de sociofinancement pour son local, par exemple. Nourrir ensemble, qui sillonne Limoilou et la Basse-Ville, aurait aussi besoin d’un espace.

Ateliers à venir

Deux autres ateliers ont lieu en mars, ce mercredi à 13 h 30 au Patro Roc-Amadour, puis le 30 mars à 19 h à la Caravane Coop. Par la suite, des ateliers plus courts seront organisés dans des organismes communautaires.

« On va diffuser les résultats, et on pourrait créer comme des petites cellules de travail. Les gens seront appelés à s’impliquer », ajoute Mme Deshaies.

Au printemps, on présentera synthèse et évènements pour inviter les citoyen.ne.s à se mobiliser. Comment les citoyen.ne.s intéressé.e.s peuvent-ils joindre le train?

« S’ils ont envie d’avoir des informations, ça va vraiment être de contacter la Table. Il y a aussi l’infolettre qui va informer sur la manière dont les choses avancent. Si le projet les intéresse, de se manifester, le dire autour d’eux et aux conseillers municipaux. »

Prochainement, une lettre d’appui sera diffusée sur les réseaux de la Table citoyenne Littoral Est.

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