« 1001 boutons » : une murale collective pour célébrer les arts traditionnels

Collaboration spéciale : Marianne Richer

Le Centre de valorisation du patrimoine vivant Ès TRAD lance officiellement sa programmation estivale avec la réalisation d’une murale collective confectionnée à partir de boutons recyclés. Ouverts au grand public, plusieurs ateliers prendront place cet été afin que chacun puisse mettre la main à la pâte. L’initiative vise à renouer avec les traditions patrimoniales tout en privilégiant une approche écoresponsable.

Depuis 1981, Ès TRAD travaille continuellement à faire rayonner les cultures d’ici et d’ailleurs en aménageant des espaces propices au partage des arts traditionnels. L’organisme promeut les échanges interculturels et interdisciplinaires. Ceux-ci agissent comme vecteurs de savoir-faire. De cette vision est né le projet 1001 boutons, auquel se consacre présentement l’équipe du Centre de valorisation du patrimoine vivant.

La couture, un art en déclin

« Toute petite fille, j’ai souvent joué dans les collections de boutons de mes grands-mères », confie Cassandre Lambert-Pellerin. Alors que l’adhésion à un mode de vie éco-responsable est un phénomène relativement récent, les concepts de réutilisation et de conservation sont quant à eux bien ancrés dans le patrimoine culturel, comme le rappelle la directrice des communications chez Ès TRAD.

La transmission de pratiques ancestrales, comme la couture, semble toutefois perdre de son lustre au fil des ans. Plusieurs ignorent aujourd’hui comment enfiler une aiguille. Face à ce constat, l’organisme s’est donné pour mission de trouver une façon ludique de montrer comment coudre un bouton, tout en travaillant à la confection d’une œuvre collective d’envergure.

Une récolte fructueuse

Pour entamer la réalisation d’un tel projet, l’équipe d’Ès TRAD a fait appel à la population afin de récolter le plus grand nombre de boutons en l’espace de quelques semaines. Du 16 mai au 12 juin, plusieurs coins de la ville ont servi de points de dépôt. L’objectif était d’offrir une deuxième vie à des boutons usagés.

« On souhaite montrer qu’on peut s’amuser et être créatif en partant avec des choses qu’on a déjà sous la main. C’est donc dans cette perspective-là que les gens vont pouvoir participer à notre grande œuvre collective. »

Chapeauté par l’entente territoriale entre la ville de Québec et le Conseil des arts et lettres du Québec, le Centre de valorisation du patrimoine vivant bénéficie de la contribution de plusieurs partenariats en amont. Neuf Cercles de Fermières de Québec ont notamment soutenu l’initiative en récoltant une multitude de boutons ne serait-ce que parmi leurs membres.

La Remise culturelle, une ressource incontournable en matière de récupération de matériel dédié à la création artistique, a également joué un rôle essentiel dans la mise sur pied du projet. En plus de faire office de point de dépôt dans le cadre de la collecte de boutons, l’organisme à but non lucratif a fourni une quantité importante de fils et de tissus. Ceux-ci seront utilisés lors de la création de la murale.

Ateliers de création

Le premier atelier se déroulera le 24 juin à la maison Gervais-Beaudoin, en parallèle aux festivités prévues pour la Fête nationale. Des artisan.es revêtant pour l’occasion le titre de « porteur.e.s de tradition »  guideront sur place les participant.es, qui pourront dès lors s’affairer à la confection de l’œuvre collective.

« L’idée, c’est vraiment de placer les boutons en remplissant des formes qui sont déjà tracées pour venir créer une œuvre qui ressemble un peu à du pointillisme », explique Mme Lambert-Pellerin.

« On veut montrer à quel point on peut faire des belles choses avec la récupération de matériaux. Il y aura donc, à travers les ateliers, un volet exposition. Les œuvres, réalisées par des artistes de Québec, mettent justement de l’avant les matières recyclées. »

Les activités de création se poursuivront au Grand Marché de Québec du 21 au 23 juillet. L’œuvre finale y sera par la suite exposée jusqu’à la fin de l’été.

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