Bilan 2023 : «année charnière» pour Claude Villeneuve

S'il avoue que la courbe d'apprentissage était «abrupte» à sa première année comme conseiller municipal de Maizerets-Lairet, Claude Villeneuve pense que son district a trouvé son «erre d'aller» en 2023.

Bilan 2023 : «année charnière» pour Claude Villeneuve | 12 décembre 2023 | Article par Simon Bélanger

Pour Claude Villeneuve, 2023 a été une année «charnière» sur plusieurs dossiers, comme la qualité de l’air, la mise sur pause du tramway ou la vision des quartiers de la Canardière.

Crédit photo: Simon Bélanger - Monlimoilou

S’il avoue que la courbe d’apprentissage était «abrupte» à sa première année comme conseiller municipal de Maizerets-Lairet, Claude Villeneuve pense que son district a trouvé son «erre d’aller» en 2023.

«Quand t’es conseiller dans Maizerets-Lairet, il faudrait que tu sois un spécialiste de la gestion des matières résiduelles, que tu sois un spécialiste de la qualité de l’air. Il y a des dossiers, d’un point de vue technique, qui sont vraiment complexes. C’est super intéressant, mais la première année, j’avais beaucoup de choses à apprendre», se souvient Claude Villeneuve.

En novembre 2021, M. Villeneuve remportait ses élections et obtenait la confiance des électeurs de Maizerets-Lairet. En très peu de temps, il allait aussi ajouter la fonction de chef de l’opposition officielle à l’Hôtel de Ville de Québec, en tant que chef du parti Québec d’abord. Cette nouvelle identité a succédé à Équipe Marie-Josée Savard,  parti portant le nom de la candidate défaite à la mairie, face à Bruno Marchand.

Un peu plus de deux ans après son arrivée en politique municipale, Claude Villeneuve estime que 2023 a été une «année charnière» pour son district sur différents dossiers.

Qualité de l’air

Claude Villeneuve avoue que la publication du rapport Mon environnement, ma santé, en mars 2023, a marqué un tournant pour la population de son district. Ce rapport sur la qualité de l’air était attendu depuis plusieurs années.

«Tout d’un coup, on a une base scientifique sur laquelle travailler. Pendant toutes ces années où parlait de qualité de l’air, c’était des rapports, des études. […] Il n’y avait pas de geste concret pour améliorer la qualité de l’air. […]. Là, on a certain nombre de recommandations, qui interpellent différents acteurs : le ministère des Transports, la Ville, le Port», illustre le conseiller municipal.

Il espère que, maintenant que les sources de pollution sont connues, on trouve le moyen que chacun fasse son travail.

Tramway

Sujet incontournable s’il en est un, le projet de tramway a encore une fois fait couler beaucoup d’encre. Cette fois-ci, la décision du gouvernement Legault de mettre le dossier dans les mains de la Caisse de dépôt et de placement du Québec a alimenté les discussions.

Pour Claude Villeneuve, ce retrait du dossier des mains de la Ville de Québec, c’est l’équivalent «d’une mise en tutelle». Il avoue n’avoir «aucune confiance» envers CDPQ-Infra pour faire le bon choix pour Québec, comme l’institution a des objectifs de rendement.

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« La CDPQ n’a pas eu le mandat de faire une consultation. Elle a eu le mandat de faire une analyse. Nous [la Ville], on n’est vraiment pas dans le coup », déplore l’élu.

Il se range toujours dans le camp des partisans du tramway. Pour lui, il s’agit non seulement d’un projet de transport collectif, mais aussi d’aménagement urbain. Claude Villeneuve rappelle d’ailleurs son importance pour le quartier Maizerets, alors que le tramway devait circuler sur le chemin de la Canardière. Le projet comprenait notamment une place publique devant prendre forme devant l’église Saint-Pascal.

Claude Villeneuve, devant l’église Saint-Pascal.
Crédit photo: Simon Bélanger - Monlimoilou

Il estime que le projet a possiblement souffert d’un déficit dans la façon dont il a été vendu à la population de la périphérie de Québec. Claude Villeneuve croit que le maire aurait dû aller encore davantage à la rencontre des gens.

« Je me fais critiquer que je fais de la politique là-dessus. Les gens trouvent que le maire s’est fait faire un coup de Jarnac par le gouvernement et ils ne veulent pas qu’on l’accable là-dessus. Quand Bruno Marchand est arrivé, il a dit qu’on allait parler aux gens, qu’on irait à la rencontre du monde, qu’il allait lui vendre le projet », explique le chef de l’opposition.

Pour lui, les activités de participation publique auraient dû être plus nombreuses dans des secteurs comme Beauport, Charlesbourg, Neufchâtel, Val-Bélair ou Lac-Saint-Charles, là où se concentre davantage l’opposition au projet. Il croit également qu’il aurait été utile de savoir plus rapidement à quoi ressemblerait le réseau d’autobus une fois le tramway implanté.

Quartiers de la Canardière

Plus tôt ce mois-ci, la Ville de Québec dévoilait sa version préliminaire de la vision d’aménagement des quartiers de la Canardière. Ce projet, qui couvre essentiellement les secteurs de Maizerets et du Vieux-Moulin (Beauport), inclut des projets en logement, en économie, en mobilité durable et en environnement.

Dans ce dossier, l’optimisme de Claude Villeneuve est palpable.

«Je ne sais pas pendant combien de temps je vais être conseiller municipal, mais ce document-là, cette vision-là qui est adoptée par la Ville, je pense qu’on va encore y référer dans 20 ans. […] Dans les centaines, voire les milliers de décisions d’aménagement qu’on va avoir à prendre dans les prochaines années, si on veut tendre vers quelque chose de beau, quelque chose de vivant, quelque chose de vert, c’est ça qu’il faut faire», se réjouit le conseiller de Maizerets-Lairet.

Il s’enthousiasme aussi à l’idée de développer un corridor de verdure, partant des friches de la 41e Rue jusqu’au Domaine de Maizerets.

«Je ne sais pas si on peut parler de projet de société, mais c’est un projet de quartier, de tendre vers ça. C’est un projet sur une génération», affirme-t-il.

Revalorisation commerciale

Pour les deux quartiers de son district, Claude Villeneuve espère que les prochaines années soient sous le signe de la revalorisation commerciale.

Dans Lairet, il espère que la vision de développement de la 1re Avenue, qui devrait être présentée en 2024, permettra de développer une offre intéressante sur cette artère.

«Sur la 1re Avenue, les gens ont des ambitions. C’est une belle avenue commerciale. […] Dans Lairet aussi, on mérite d’avoir des boutiques qui répondent à nos besoins et qui répondent à tous les types de clientèles», souhaite M. Villeneuve.

Trouver l’équilibre dans l’opposition

Claude Villeneuve rappelle que le contexte dans lequel il se trouve a changé. Au départ, son parti avait une majorité d’élus. Il croit donc que les relations avec l’administration Marchand se faisaient «dans la cohabitation et la collaboration».

Petit à petit, le parti Québec forte et fière, du maire Bruno Marchand, a recruté des conseillers élus avec Équipe Marie-Josée Savard. Puis, à la fin de l’été, Jean-François Gosselin et Bianca Dussault, élus sous la bannière de Québec 21, mais devenus indépendants, ont rejoint l’équipe du maire. Ce nouveau mouvement assurait une majorité à Bruno Marchand.

« Avec le temps, on s’est retrouvé dans un rôle où on jouait un rôle d’opposition plus classique, parce que c’est notre façon de peser sur les décisions, c’est d’être plus dans la critique », explique Claude Villeneuve.

Le chef de Québec d’abord reconnait qu’il faut «du doigté» dans les prises de position. Il apprend en plus à gérer une équipe.

Claude Villeneuve reçoit autant de messages le qualifiant de « yes man du maire » que d’autres lui disant qu’il est toujours « en train de chialer ou de critiquer ».

«Dans le doute, on essaie de se dire c’est quoi l’intérêt de la ville. Québec d’abord, c’est ça qui est dans le nom.  Des fois, on va être plus en mode collaboration avec le maire. Des fois, on va être plus en opposition», soutient Claude Villeneuve.

S’il se montre critique face à un dossier, c’est dans la façon du maire Marchand de faire avancer ses projets de mobilité durable, notamment dans le réseau cyclable. Sans s’opposer au développement du réseau, il croit que des gens seront pénalisés.

Pour Claude Villeneuve, Bruno Marchand désire que sa place de maire dans l’histoire se définisse par la mobilité durable.

« Je pense que c’est correct que ce soit ça. […] Ce n’est pas une hérésie. Par contre, je trouve que dans la façon d’avancer, il y a une détermination dans ce dossier-là qui n’existe dans aucunt autre dossier, qui va laisser du monde en chemin », exprime M. Villeneuve.

Il donne en exemple la difficulté pour les personnes non-voyantes de faire la différence entre le béton du trottoir et l’asphalte, sur la nouvelle piste cyclable de la 8e Avenue, près de l’école Saint-Paul-Apôtre, même s’il avoue n’avoir eu que de bons commentaires de la part des utilisateurs. L’exemple de la transformation de la rue Saint-Vallier Ouest en sens unique lui vient aussi en tête, avec les parcours d’autobus déviés vers d’autres rues du quartier Saint-Sauveur.

«Le maire, son choix d’aller vers la mobilité durable tous azimuts, à toute vitesse, ça n’aidera pas son projet à être accepté par tout le monde. Et ça polarise», soutient Claude Villeneuve.

2025 : « une envie d’y aller», mais rien de confirmé

Interrogé sur ses ambitions lors des élections municipales de 2025, Claude Villeneuve confirme avoir reçu « le feu vert » de son équipe et de sa conjointe pour se présenter à la mairie de Québec.

«Ce n’est pas un mystère de dire que mon intention serait d’y aller, mais je n’ai pas encore fait une année complète avec deux enfants, je n’ai pas encore évalué», explique le père de deux filles.

Il dit quand même prêt à écouter si quelqu’un d’autre de son équipe ou de la société civile souhaitait tenter sa chance. Il avoue qu’il n’est «absolument pas émotif ou sensible par rapport à ça».

En attendant de faire son choix, sa semaine sera remplie par les comités pléniers autour du budget de la Ville de Québec. La dernière séance du conseil municipal a lieu mardi prochain.

Pour les Fêtes, il restera cette année à Québec avec sa famille.

Pour les années à venir, il espère que la mise à l’arrêt du tramway ne casse pas l’élan que la Ville a depuis environ 15 ans.

«Avec le 400e et Régis Labeaume, on s’est remis à parler de fierté. À Québec, on a recommencé à se dire qu’on méritait des grosses affaires. Je ne voudrais pas que ce si s’est passé avec le tramway cette année, ça vienne fermer ce 15 ans d’optimisme qu’on a eu », souhaite Claude Villeneuve.

Cet article bénéficie du soutien de l‘Initiative de journalisme localfinancée par le Gouvernement du Canada.

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