Lune du maïs : une nouvelle murale de MC Grou

Une nouvelle murale est apparue dans le Vieux-Limoilou sur le 10e Rue, entre la 2e et la 3e Avenue. MC Grou, une artiste limouloise, signe cette œuvre imposante et colorée intitulée Lune du maïs.

Le projet se fait en association avec l’organisme Engramme et est subventionné par la Ville de Québec dans le cadre du programme d’œuvres murales et de vidéoprojections architecturales.

Plusieurs commerces du quartier ont aussi commandité la réalisation de la murale.

La lune du maïs

La lune du maïs ou la lune des moissons est la pleine lune qui survient le plus près de l’équinoxe d’automne, une période qui coïncide avec celle de la réalisation de la murale. L’artiste confie vouloir transmettre quelque chose de festif, « une réjouissance collective ».

En partie destinée aux enfants, l’œuvre s’apparente à un « cherche et trouve » au sein duquel se dissémine des éléments distinctifs du quartier.

On y retrouve entre autres des retailles de lames de patin, un élément emblématique de Limoilou présent sur les garde-corps des galeries de nombreux bâtiments. Le toît couronné de l’école de Cirque de Québec, anciennement l’église de Saint-Esprit, apparaît dans un coin supérieur de la murale.

« Ça doit faire environ 20 ans que j’habite dans Limoilou », indique l’artiste qui vit un fort sentiment d’appartenance au quartier.

MC Grou explique vouloir créer une œuvre avec laquelle la communauté peut interagir. « On peut prendre des photos devant comme si on tenait les ballons géants […] ». Cette transformation d’un lieu crée nécessairement une connexion entre l’artiste et les personnes qui côtoient son œuvre au quotidien.

« Mon travail de muraliste existe à cause des gens », affirme MC Grou.

Laisser sa marque

La muraliste n’en est pas à ses premières œuvres dans le quartier. Elle a réalisé plusieurs projets, notamment dans la ruelle arc-en ciel située entre la 2e et la 3e Avenue, autour de la 10e Rue.

« Ce couloir-là s’est construit au fur et à mesure, ce n’était pas vraiment réfléchi d’avance », explique l’artiste.

Bien que MC Grou développe un univers bien à elle avec certains thèmes récurrents, ses murales n’ont pas forcément de fil conducteur qui les relie les unes aux autres. L’important pour elle est de demeurer en interaction avec les gens qui habitent les lieux où se trouvent ses œuvres, de s’adapter à leur vision et leur réalité.

« C’est beau de voir les enfants qui étaient tout petits  [au moment où les murales ont été réalisées] et qui vieillissent […] leur vision et leurs interactions avec les œuvres changent ».

Une période d’effervescence

De plus en plus de projets de murales voient le jour ces dernières années dans les quartiers centraux de Québec. MC Grou s’en réjouit et constate que la municipalité se met au diapason des tendances qu’elle observe dans d’autres villes.

« Je pense qu’à Québec on était un peu en retard … on se réveille, on veut colorer un peu plus la ville et [ça permet de se créer] une identité ».

Sans l’être complètement, la murale et le street art en général ont quelque chose d’éphémère. Les structures qui accueillent les œuvres se dégradent avec le temps. Les murales sont nécéssairement remplacées à un moment.

Pour MC Grou, l’art de rue permet de laisser une trace, une image d’un lieu à un temps donné.

« Ça représente une période pour le quartier […]  un moment dans son histoire ».

Rencontre avec la communauté

Un projet de médiation communautaire en lien avec la réalisation de la murale sera annoncé pour le mois de novembre. Une activité de sérigraphie aura lieu en collaboration avec Engramme.

Celles et ceux qui voudront participer sont invités à apporter un morceau de vêtement ou un tissu à sérigraphier. Il sera possible d’y imprimer un des éléments que l’on retrouve sur la murale. Le lieu et la date de l’événement restent à confirmer.

Plus d’informations sur les projets en cours et les réalisations de MC Grou sont disponibles sur sa page Instagram.