L’Hôte Dauphine : des logements transitoires pour les jeunes dans Limoilou

La Maison Dauphine prévoit de construire un complexe d'hébergement transitoire à Limoilou. Accessibles dès 2025, les 27 logements sociaux se destinent à des jeunes de 18 à 35 ans en situation d'itinérance qui pourront y vivre avec leur animal de compagnie.

L’Hôte Dauphine : des logements transitoires pour les jeunes dans Limoilou | 1 novembre 2023 | Article par Anne Charlotte Gillain

Ce complexe d’hébergement transitoire comptera quatre étages et près d’une trentaine de logements.

Crédit photo: La Maison Dauphine

La Maison Dauphine prévoit de construire un complexe d’hébergement transitoire à Limoilou. Accessibles dès 2025, les 27 logements sociaux se destinent à des jeunes de 18 à 35 ans en situation d’itinérance qui pourront y vivre avec leur animal de compagnie.

L’Hôte Dauphine vise à sortir les jeunes de la rue à long terme.

« L’Hôte Dauphine comprend 16 studios, 11 3/2, deux salles de cours et des bureaux pour des intervenants », décrit Claude Marin, directeur général de La Maison Dauphine.

Ce projet bénéficie d’un soutien financier des gouvernements fédéral et provincial, ainsi que de la Ville de Québec. Le coût de réalisation est évalué à 5,8M$.

Ouverture projetée

Début 2025, les premiers jeunes y seront accueillis. Ces derniers vont résider dans ces logements pendant une période d’environ 15 mois. Le complexe d’hébergement transitoire en question devrait se situer dans le quartier Limoilou, mais la localisation exacte de L’Hôte Dauphine n’a pas été dévoilée pour le moment.

L’OBNL possède un hébergement d’urgence depuis des années, dans le Vieux-Québec. Entre 10 et 12 personnes de la rue y sont hébergées tous les jours.

Passé ce délai, l’organisme voudrait cependant assurer un certain suivi. Des pourparlers sont actuellement en cours avec d’autres organismes de placement en logement tel que Clés en Main.

« Sortir les jeunes de la rue reste le but initial, mais on veut aussi s’organiser pour qu’ils s’intègrent en appartement dans le privé ou d’autres organisations », ajoute M. Marin.

Avec le temps, certains jeunes se redirigent vers l’hébergement d’urgence de La Maison Dauphine.

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« D’année en année, on voit réapparaître des jeunes. Ils s’habituent à nos services d’hébergement d’urgence, mais pas à vivre dans un appartement », observe le DG de la Maison Dauphine.

L’organisme a déjà tenté une expérience pour accompagner des jeunes dans la recherche d’un logement.

« Pour beaucoup d’entre eux, ça prend entre un et trois mois pour trouver un domicile, mais ils sont évincés à nouveau. Les raisons sont multiples : un manque de bonne gestion ou encore un manque de planification budgétaire », relève Claude Marin.

En fin de compte, la Maison Dauphine reconnait avoir certaines obligations et responsabilités vis-à-vis de ces jeunes.

« La responsabilité vient avec un pouvoir d’agir. Ces jeunes-là ne sont pas juste des victimes dans la vie. Certes, ils ont vécu des choses difficiles, mais aujourd’hui qu’est-ce qu’on fait pour améliorer leur sort », résume M. Marin.

Un logement transitoire éducatif

L’Hôte Dauphine se présente ainsi comme un véritable milieu éducatif.

Souvent, plusieurs de ces jeunes ont également un animal de compagnie comme un chien, par exemple.

L’Hôte Dauphine va accepter les chiens dans ces nouveaux logements sociaux, mais avec un encadrement au préalable pour les jeunes.

« Notre formation de toilettage déménagerait à cet endroit-là dans l’une des salles de formation. On va leur donner des cours pour leur apprendre à s’occuper adéquatement d’un animal et adopter un comportement sécuritaire. On veut sensibiliser les jeunes là-dessus », explique le directeur de La Maison Dauphine.

L’apprentissage en question va donc se concentrer sur la façon d’entretenir un logement avec un animal de compagnie.

« Quand ils vont quitter leur logement, on va pouvoir les référer en disant que ce jeune-là est capable de bien s’occuper de son animal », ajoute Claude Marin.

D’autres cours vont être enseignés en fonction de certaines facettes de la vie quotidienne.

« Les leçons porteront sur la résolution de conflits, la procédure à suivre pour faire des demandes au propriétaire, le budget à établir, la manière de faire l’épicerie et de se faire à manger avec des cuisines collectives », énumère-t-il.

Des formateurs sont responsables de ces cours. Quant aux intervenants, ceux-ci vont intégrer la matière acquise comme en aidant le jeune à prévoir son budget.

En attente de financement

Selon M. Marin, un montant de 330 000 $ par année est nécessaire pour le personnel d’intervenants réguliers qui va s’occuper de ces gens.

« Le nerf de la guerre, c’est l’aspect financier. On attend encore la confirmation. Au Sommet de l’itinérance, les gouvernements se sont entendus, mais il reste la question des ressources humaines. Là, on est encore un peu dans le brouillard », indique-t-il.

Spectacle-bénéfice annuel

La Maison Dauphine présente la 5e édition de son « Open House » au Palais Montcalm, le 21 novembre prochain, à 20 heures. Plus de 100 places sont disponibles.

La soirée regroupe une belle brochette d’invités. Des prestations de Brigitte Boisjoly, Jean Ravel, Annie Villeneuve et Philippe Tremblay sont notamment attendues. L’actrice Guylaune Tremblay sera la maîtresse de cérémonie.

Cet événement est une bonne occasion de récolter de l’argent pour financer les services de l’organisme.

« Ça va nous aider, entre autres, à acheter plein d’affaires dont on a besoin pour mettre l’Hôte Dauphine en opération, comme du mobilier », précise Claude Marin.

Sur le site web de La Dauphine, il est possible d’ailleurs en tout temps de faire une contribution financière à l’organisme. 

Cet article a été produit par Anne Charlotte Gillain, journaliste de l’Initiative de journalisme local

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