Auteur de D’Irlande, de Limoilou et d’ailleurs, Denys Hawey partage pour nos lecteurs et lectrices ses souvenirs de jeunesse. Aujourd'hui, l'auteur évoque des parallèles entre la vie de quartier à Limoilou et celle qu'il a vécue dans la capitale britannique.
À Londres, comme à Limoilou
Auteur de D’Irlande, de Limoilou et d’ailleurs, Denys Hawey partage pour nos lecteurs et lectrices ses souvenirs de jeunesse. Aujourd’hui, l’auteur évoque des parallèles entre la vie de quartier à Limoilou et celle qu’il a vécue dans la capitale britannique.
Ma conjointe, Réjanne, dit souvent que des veines passent dans notre vie. On ne les voit pas toujours. Mais celles qu’on voit peuvent nous amener à changer diamétralement le cours de notre vie.
Quand j’étais jeune, était-ce sous l’influence de l’origine de mon patronyme anglophone, j’étais obnubilé par les Îles britanniques. Je me souviens encore du volume de l’encyclopédie dédiée au Royaume-Uni acheté par mes parents. Il m’envoûtait.
Plus tard, j’ai réalisé que mes amis du quartier Limoilou me demandaient constamment d’où je venais. Comme si je n’étais pas originaire du quartier!! Puis, en 1961, les Beatles sont arrivés. On chantait les paroles de ces têtes aux cheveux déjantés : « Chi love zyou yè! ». C’était au son! Nous chantions toutes leurs chansons au son, sans savoir vraiment le sens des paroles.
Je me souviens que ma tante, Jacqueline Hawey, m’avait rapporté un long-jeu des Beatles de son séjour à New York. C’était leur première visite ratée en Amérique. Ils allaient se reprendre une ou deux années plus tard avec succès, grâce à leur apparition au « Ed Sullivan Show ».
« Comme sur la 3e Avenue »
Mon admiration pour la bête « Britannica » ne s’est jamais vraiment estompée. Si bien que, des années plus tard, je me suis arrangé pour aller travailler à Londres. Moi, le ti-cul de Limoilou, je m’étais retrouvé aux premières loges pour voir, chaque matin, de mon bureau sur Pall Mall, la garde royale réaliser sa relève à St. James’s Palace.
Pendant les trois années de mon séjour dans la capitale britannique, j’ai soudainement réalisé que les sons que je baragouinais à partir des chansons des Beatles avaient un sens et qu’elles étaient dites dans un anglais compréhensible.
Bien que vivant dans une mégalopole à forte densité, j’avais trouvé une maison dans un quartier à échelle humaine, comparable à mon Limoilou. Quand je revenais chez moi par train de banlieue, en fin de journée, dans le quartier de Grove Park, arrondissement de Chiswick, j’avais l’impression d’être sur la 3e Avenue à Limoilou.
Il m’arrivait d’aller prendre une bière au local pub, à côté de ma petite station de train. Les gens me saluaient. J’étais The French guy from Canada. D’autres fois, à l’épicerie par exemple, on m’accueillait avec un beau « Que puis-je faire pour toi, me Love? » ou encore « Bonsoir, Sweetheart! »
J’avoue que les premières fois, j’étais resté bouche bée. Je n’étais pas familier avec cette pratique populaire typiquement anglaise qui consiste à interpeler les gens par des petits mots affectueux. Souvent, on m’appelait du nom de ma conjointe, car elle fréquentait régulièrement les commerces du coin. Il arrivait qu’on ajoute un item à mes achats en me disant que « your Misses » l’avait demandé.
Bref, après avoir posé mes valises dans différents environnements, j’ai fini par réaliser que, quel que soit l’endroit où nous nous établissons, il est toujours possible de se faire un milieu intéressant et de côtoyer des gens sympathiques. Il n’en tient qu’à nous d’adopter des comportements qui les attirent.
Legs pour ses deux enfants et leurs propres enfants, D’Irlande, de Limoilou et d’ailleurs a fait l’objet d’un article sur Monlimoilou. L’histoire de famille et la vie de jeunesse de Denys Hawey, qu’il raconte en 426 pages enrichies de photos, est disponible exclusivement à la Librairie Morency.
Un recueil de nouvelles paraîtra sous peu en formats papier et numérique sous le titre Mes entrailles bénies – Anecdotes de jeunesse à Limoilou.
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