Minuit moins une pour le Carrefour Saint-Pascal-de-Maizerets

Claude Villeneuve sonne l'alarme dans le dossier du Carrefour Saint-Pascal-de-Maizerets. Le conseiller municipal du district demande un plan d'urgence au plus vite pour éviter la fermeture de l'édifice du chemin de la Canardière. Si rien n'est fait d'ici le 30 juin, une douzaine de groupes communautaires devont cesser d'y tenir leurs activités en raison de la vétusté du bâtiment.

Minuit moins une pour le Carrefour Saint-Pascal-de-Maizerets | 11 mai 2023 | Article par Thomas Verret

Une douzaine d’organismes se retrouveront sans local, le 30 juin.

Crédit photo: Thomas Verret

Claude Villeneuve sonne l’alarme dans le dossier du Carrefour Saint-Pascal-de-Maizerets. Le conseiller municipal du district demande un plan d’urgence au plus vite pour éviter la fermeture de l’édifice du chemin de la Canardière. Si rien n’est fait d’ici le 30 juin, une douzaine de groupes communautaires devont cesser d’y tenir leurs activités en raison de la vétusté du bâtiment.

Un récent classement patrimonial empêche la Fabrique de la paroisse François-de-Laval d’aller de l’avant avec son projet de logements sur le site du Carrefour Saint-Pascal-de-Maizerets. Celle-ci a donc décidé d’arrêter les dépenses courantes, puisqu’elle n’a pas les moyens d’investir plusieurs centaines de milliers de dollars pour refaire les systèmes de plomberie et de chauffage.

Des conséquences « dramatiques » dans Maizerets

Pour Claude Villeneuve, les conséquences sont « dramatiques » pour le quartier.

« En somme, c’est tout le tissu social de Maizerets qui va subir une déchirure, si jamais les groupes ne peuvent pas continuer à opérer ici ou ailleurs », a-t-il exposé, jeudi matin, à l’occasion d’un point de presse tenu dans le stationnement du Carrefour Saint-Pascal-de-Maizerets.

L’élu interpelle ainsi la Ville de Québec, le CIUSSS de la Capitale-Nationale et se « permet même un clin d’oeil au Centre de services scolaires, qui a des bâtiments dans le secteur ».

« On a besoin d’une intervention qui vient d’en haut, on a besoin d’un signal politique, que les gestionnaires de ces différentes institutions s’en mêlent », a lancé le chef de l’Opposition officielle à l’hôtel de ville.

En mode solutions

À l’aube des vacances estivales, le temps presse, toujours selon les dires de M. Villeneuve.

« À court terme, j’en appelle à une intervention d’urgence pour que les groupes puissent continuer à opérer, que que ce soit ici ou en étant relocalisés. »

Le politicien estime aussi qu’il faut trouver une solution pérenne d’ici l’hiver, afin d’éviter que le Carrefour Saint-Pascal-de-Maizerets ne soit démolit.

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« Ca va nécessiter des investissements plus importants », a-t-il mis en lumière.

Enfin, à ses yeux, cette situation amène à « une réflexion d’ensemble, implicant le secteur privé, pour repenser l’offre des locaux à Québec ».

« Parce que là, ça ne fonctionne pas, a-t-il ajouté. Les paroisses sont en train de se retirer. Et ça, ça a des conséquences, parce qu’il n’y a rien pour les remplacer. »

La Ville pourrait toujours offrir de ses locaux, a-t-il précisé lors de la période de questions réservée aux journalistes.

Il se questionne justement sur le nouveau Centre communautaire Monseigneur-Marcoux, situé juste à côté, sur la rue Adjutor-Rivard. Ce bâtiment flambant neuf, construit grâce à des aides financières de la Ville et des deux paliers gouvernementaux, a déjà atteint le maximum de sa capacité. Qui plus est, ses locaux sont trop chers pour des organismes fonctionnant avec des petits budgets.

« Je trouve ça dommage qu’on ait pas prévu une offre qui permettrait, à tout de moins, de maintenir le service », a déploré Claude Villeneuve.

Cri du coeur des Fermières de Saint-Pascal-de-Maizerets

Cette fermeture menace l’existence même du Cercle des Fermières de Saint-Pascal-de-Maizerets. L’organisme devait d’ailleurs célébrer son 40e anniversaire cette année.

« On est vraiment déçues d’être obligées de fermer », a laissé tomber avec regret la présidente du conseil d’administration, Nicole Chamberland.

Le Cercle des Fermières connaissait pourtant un regain de vie dans les dernières années. En ce moment, l’organisme compte une trentaine de membres, principalement des personnes aînées et des jeunes, qui s’adonnent au tissage, au tricot, à la couture, à l’artisanat.

Les Fermières de Saint-Pascal-de-Maizerets ont même dû « mettre sur pause des recrues », compte tenu de l’état actuel des choses. Ces dernières ne savent pas, non plus, si elles seront en mesure d’utiliser une subvention de 22 000 $ récemment obtenue du programme fédéral Nouveaux horizons pour les aînés (PNHA).

« Notre organisme accueille  beaucoup de personnes seules à la maison, ce qui leur permet « de se désennuyer », « de se sortir de leur isolement », a expliqué Mme Chamberland en compagnie des représentants des médias.

« Nos membres sont atterrées de ne plus pouvoir se voir. Pour eux autres, c’est tout qu’un drame. »

La présidente du Cercle des Fermières de Saint-Pascal-de-Maizerets, Nicole Chamberland.
Crédit photo: Thomas Verret

Enjeu de santé et de sécurité publique

La situation s’avère tout autant critique pour les personnes en situation de dépendance, qui fréquentent l’édifice chaque semaine. Cinq fraternités, dont des groupes d’alcooliques anonymes (AA) et de cocaïnomanes anonymes (CA) se réunissent également dans les anciens locaux du Centre Monseigneur-Marcoux.

De plus, des groupes d’immigrants et de scouts utilisent le Carrefour Saint-Pascal-de-Maizerets comme point de rencontre.

« En fin de compte, c’est ça qui nous pend au bout-du-nez. C’est un enjeu de santé et de sécurité publique, qui touche autant les aînés, les jeunes, les immigrants que les personnes en situation de dépendance, a résumé Claude Villeneuve. Il faut trouver des solutions, ça urge », de conclure le chef de Québec d’abord.

Le conseiller municipal de Maizerets-Lairet, Claude Villeneuve, se dit secoué personnellement par ce drame humain qui se déroule dans l’un des quartiers les plus défavorisés de la capitale.
Crédit photo: Thomas Verret

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