Nourrir ensemble, un projet-pilote de livraison d’aide alimentaire en vélo-cargo, avait dû mettre fin à ses activités à l’été 2022. Qu’à cela ne tienne, le projet renaît de ses cendres dans une version 2.0, qui porte pour l’instant le nom de Table ronde alimentaire.
Nourrir ensemble renaît avec de nouveaux projets
Nourrir ensemble, un projet-pilote de livraison d’aide alimentaire en vélo-cargo, avait dû mettre fin à ses activités à l’été 2022. Qu’à cela ne tienne, le projet renaît de ses cendres dans une version 2.0, qui porte pour l’instant le nom de Table ronde alimentaire.
L’organisme Nourrir ensemble proposait, en 2021-2022, la livraison à vélo d’aide alimentaire, pour les personnes ayant des difficultés à se déplacer. Ariane Jacques-Côté, sa responsable et fondatrice, s’était aussi impliquée dans le projet-pilote de récolte de fruits urbains. Il avait commencé avec la récolte de pommettes autour de l’église Mosaïque, dans le quartier Saint-Sauveur.
Malheureusement, pour différents enjeux personnels et administratifs, dont l’incendie de son logement, Ariane Jacques-Côté a dû se résoudre à arrêter les activités de Nourrir ensemble en août 2022.
En compagnie de Catherine Roy, rencontrée lors du projet-pilote de récolte de pommettes, elle revient cependant à la charge, avec un nouvel organisme à but non lucratif. Celui-ci porte le nom de Table ronde alimentaire. Ce nom pourrait cependant changer, pour revenir à l’ancienne identité.
« Ce nouvel organisme est l’héritier de Nourrir ensemble. On a appelé ça la Table ronde alimentaire, mais les gens pensent que c’est une table de concertation. On se fait dire beaucoup que les gens préféraient le nom Nourrir ensemble », indique Ariane Jacques-Côté, toujours impliquée dans le projet.
Elle précise que le nouvel organisme s’inscrit en continuité avec la version 1.0 de Nourrir ensemble.
« Dans la nouvelle version, la mission est plus large. Notre nouvelle mission, c’est de contribuer à co-créer un système alimentaire viable et enraciné dans sa communauté. »
Ainsi, ce nouvel objectif n’est plus surtout axé sur le transport comme avant. La version 2.0 de Nourrir ensemble souhaite embrasser plus large et mener plusieurs projets de front.
Nourrir Limoilou
Avant de repartir en livraison d’aide alimentaire, comme dans l’ancienne version, Ariane Jacques-Côté et Catherine Roy veulent commencer par une étude de cas sur la récupération alimentaire dans Limoilou. Il s’agirait d’une première phase pour le projet plus large de Nourrir ensemble.
« Au début, on allait de façon plus globale dans le système alimentaire. Il y a déjà des concertations de quartier qui travaillent sur l’insécurité alimentaire. On a donc décidé de se concentrer sur la question de la récupération alimentaire », souligne Mme Jacques-Côté.
Son acolyte Catherine Roy est elle-même beaucoup impliquée dans la lutte au gaspillage alimentaire. Elle a notamment été cuisinière pour l’organisme Sauve ta Bouffe.
Quand Catherine et Ariane se sont rencontrées, elles se sont dit qu’elles voulaient faire des projets de récupération alimentaire.
« Il y a beaucoup d’aliments qui sont gaspillés et il y a beaucoup de gens qui ont faim. On voulait trouver le moyen de récupérer les aliments gaspillés pour nourrir le monde », illustre Ariane Jacques-Côté.
Elles ont constaté que, non seulement ce pouvait être compliqué au niveau de la logistique (transformation, entreposage, conservation, distribution, etc.), mais qu’elles manquaient également d’informations. D’où l’étude de cas sur Limoilou.
« Quels sont les aliments gaspillés? Pourquoi ils sont gaspillés? Comment on peut les récupérer? Qu’est-ce qui fait que les projets de récupération marchent? », énumère-t-elle.
Phase 2
Une fois l’étude de cas réalisée, l’équipe de Nourrir ensemble se concentrera sur son projet de récupération alimentaire. La première phase fournira les données nécessaires à la réalisation de la deuxième.
« On va aller chercher les surplus alimentaires, avec les vélos-cargos. On va les transformer, les entreposer et les conserver. Après ça, on va les distribuer, d’une manière ou d’une autre », espère Ariane Jacques-Côté.
Elle souhaite aussi soutenir d’autres projets de récupération alimentaire, en trouvant des moyens pour favoriser leur pérennité.
La chargée de projet ajoute que les plus gros organismes, comme Moisson Québec ou la Bouchée généreuse, se déplacent en camion. Ils ne peuvent donc pas aller chercher des ressources alimentaires partout ou dans les plus petits commerces, ce que le vélo-cargo permet.
Ariane Jacques-Côté souhaite d’ailleurs que ce service de livraison d’aide alimentaire dans Limoilou revienne. Les ressources sont effectivement limitées. Il n’y aurait que le comptoir de la Saint-Vincent-de-Paul, dans Maizerets qui offrirait des livraison. Celui-ci est tenu à bout de bras par son président, qui livre lui-même les denrées.
« On veut repartir ça [la livraison en vélo-cargo]. Ça fonctionnait super bien, c’était super utile. Le projet pilote, qui était Nourrir ensemble, version 1.0, ça a montré que c’était vraiment une bonne solution pour transporter l’aide alimentaire, pour rendre accessible l’aide alimentaire aux gens qui ne peuvent pas se déplacer », souhaite Ariane Jacques-Côté.
Fruits urbains
Ce projet qui touche Limoilou s’ajoute à un autre qui se tient simultanément dans Saint-Sauveur et dans Saint-Roch.
Nourrir ensemble est partenaire dans le projet pilote de récolte de fruits urbains dans Saint-Sauveur, comme mentionné précédemment. Le projet est co-porté par le Réseau d’agriculture urbaine de Québec (RAUQ), en collaboration avec l’église Mosaïque. Un premier test a été fait pour récolter les pommettes. Un moratoire interdit actuellement la plantation de nouveaux arbres fruitiers.
« C’est un projet pilote. Le but, ce n’était pas de récolter les pommettes comme tel, mais de déterminer et documenter les meilleures pratiques pour la cueillette et la transformation de pommettes », explique Ariane Jacques-Côté.
Un deuxième volet est organisé avec l’Engrenage Saint-Roch et porte sur la récolte d’amélanches. Un premier test a été réalisé lundi dernier. Plusieurs bénévoles ont alors cueilli des amélanches dans le quartier Saint-Roch. Les fruits ont ensuite été conditionnés par Du potager à l’assiette – réseau solidaire, avant d’être redistribués à des organismes communautaires.
« Il faudrait que les citoyens ou les organismes ou la communauté s’arrangent pour que les fruits soient récoltés, puis consommés par les gens, pour montrer à la ville que les arbres fruitiers, c’est viable et qu’on peut éventuellement lever le moratoire pour la plantation d’arbres fruitiers », ajoute Ariane Jacques-Côté.
Sociofinancement à venir
Pour l’instant, le député de Jean-Lesage, Sol Zanetti, et la députée de Beauport-Limoilou, Julie Vignola, ont contribué à financer le nouvel OBNL qui remplace l’ancienne version de Nourrir ensemble.
D’autres demandes de financement devraient suivre dans les prochaines semaines. Une campagne de sociofinancement sur le site de La Ruche devrait aussi apparaître au mois d’août.
Les gens qui souhaitent aider à la campagne de sociofinancement peuvent proposer des idées de contreparties, en écrivant à l’adresse arianejacquescote@gmail.com.
Les personnes intéressées à donner du temps pour le projet Mangeons les fruits urbains peuvent remplir ce formulaire.
Pour plus de détails sur les projets de la Table ronde alimentaire (ou Nourrir ensemble), vous pouvez consulter la page Facebook.
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