Plus de 400 000 employés de la fonction publique font la grève ce matin partout à travers le Québec. Les professionnels des milieux scolaires et hospitaliers expriment leur grogne à l'égard de la dernière offre gouvernementale déposée par la présidente du Conseil du trésor, Sonia Lebel.
Premier jour de grève dans les écoles et hôpitaux
Plus de 400 000 employés de la fonction publique font la grève ce matin partout à travers le Québec. Les professionnels des milieux scolaires et hospitaliers expriment leur grogne à l’égard de la dernière offre gouvernementale déposée par la présidente du Conseil du trésor, Sonia Lebel.
Au Cégep Limoilou, des centaines de personnes débraient au coin du boulevard des Capucins et du chemin de la Canardière. Les personnes présentes réclament de meilleures conditions de travail.
Frustration
Tous les membres du personnel scolaire et de soutien font entendre leur mécontentement en cette matinée froide du lundi 6 novembre.
Le moral est bon sur place, somme toute, même si les négociations sont au point mort.
« On a une belle ambiance, les gens sont mobilisés. En même temps, les gens se mobilisent parce qu’ils sont fâchés des offres gouvernementales, de la manière dont les négos ne progressent pas. Ça n’avance pas. Ce sont vraiment des offres ridicules », peste le président du Syndicat des professeures et des professeurs du Cégep Limoilou, Robin Cormier.
Le conseiller pédagogique à la formation continue du Cégep Limoilou, Luc Archambault, n’entend pas à rire non plus, loin de là.
« Il faut encore s’asseoir pour négocier. Ce que je trouve déplorable, c’est qu’encore une fois, le gouvernement attend à la dernière minute avant de le faire. »
Selon lui, cette façon de procéder est « inadmissible ». Le gouvernement doit absolument mettre de l’eau dans son vin. Il en va « du bien commun » dans la province.
« On dirait qu’ils veulent que les syndicats fassent la grève pour économiser, pour ensuite s’asseoir et négocier. Je trouve ça inacceptable, de prendre la population en otage. Ç’a des conséquences sur tout le monde, nous aussi on a des enfants, raison de plus pour s’entendre de bonne foi. »
On est donc très loin d’un rapprochement actuellement. Le Front commun syndical annonce d’ailleurs trois journées supplémentaires complètes de grève, du 21 au 23 novembre.
La question salariale et les conditions de pratique figurent au cœur des revendications, et ce, autant dans les écoles que dans les hôpitaux.
« C’est clair qu’avec l’inflation, les salaires constituent un élément central des demandes de nos membres », confirme M. Cormier.
« Il y a le fait aussi que les tâches s’alourdissent. Les gens veulent qu’on libère du temps pour donner du service. Ils veulent avoir le temps de bien faire leur job, prendre le temps, pour améliorer les conditions de réussite en fin de compte », ajoute le président du Syndicat des professeures et des professeurs du Cégep Limoilou.
Le conseiller pédagogique à la formation continue considère pour sa part que les revendications des membres sont tout à fait « légitimes ».
« On voit aussi ce que le gouvernement a proposé comme offres aux autres corps de métiers. Je pense notamment aux policiers qui se sont faits offrir 21 % d’augmentation. Donc on se dit que les offres sur la table présentement ne répondent pas à nos attentes », indique Luc Archambault.
Pour les générations futures
Ce dernier expose ainsi la nécessité de rendre plus attractifs les métiers de l’éducation. Non seulement la profession d’enseignant, mais également de tous les professionnels de ce milieu : psychologue, travailleur social, agent d’administration, conseiller pédagogique, aide pédagogique individuel, etc.
« Ces gens-là sont indispensables. Si on n’est pas capable d’attirer les jeunes dans la profession, c’est un cul-de-sac », prévient M. Archambault.
« Il faut que ça soit attractif. Un psychologue, par exemple c’est beaucoup plus intéressant d’aller travailler au privé qu’au public puisque ce n’est pas les mêmes conditions », se désole-t-il.
« Nous ce qu’on veut, c’est d’être en mesure d’attirer les jeunes, de leur permettre de croître rapidement. Moi je suis proche de ma retraite, je le fais pour les prochaines générations. »
Des jeunes solidaires à la cause
À leurs côtés, on retrouve quelques étudiants venus les soutenir.
C’est le cas de Jacob Murray, exécutant de l’Association générale des étudiantes et des étudiants du Cégep Limoilou (AGEECL). Cette organisation poursuit un mandat de solidarité envers les syndicats des enseignants et du personnel de soutien.
Cela dit, sa présence s’explique également et avant tout par sa « conviction personnelle ».
« Je suis ici parce que les conditions des professeurs et du personnel de soutien, c’est aussi les conditions des étudiants et étudiantes », fait valoir le jeune homme.
« Si les personnes qui nous offrent l’éducation, qui contribuent à nous offrir un milieu propice à celle-ci, n’ont pas des bonnes conditions, c’est sûr que ça va se traduire dans la qualité de notre expérience au cégep », soutient-il.
« Notre solidarité est mur à mur à ce niveau-là. On souhaite que les personnes qui participent à notre éducation aient des conditions de travail décentes et un salaire qui va avec aussi. »
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