Promenade Samuel-de-Champlain : un flou plane

Il y a quelques jours, Marie-Hélène Deshaies, présidente de la Table citoyenne Littoral Est, a participé à une première rencontre avec le ministre de la Capitale-Nationale, Jonatan Julien, concernant la nouvelle phase de la promenade Samuel-de-Champlain entre Limoilou et Beauport.

« On n’a pas vraiment appris de choses nouvelles », indique Mme Deshaies, également présidente du Conseil de quartier de Maizerets.

En août, M. Julien a promis une phase 4 de la promenade Samuel-de-Champlain entre la Baie de Beauport et les Chutes Montmorency. Ce dernier avait alors révélé qu’un concours d’idéation, impliquant un comité d’experts, allait se tenir à l’automne.

Une conférence de presse devait même avoir lieu aujourd’hui (vendredi) pour préciser les prochaines étapes du projet. Mais dans la foulée de la relance potentielle du 3e lien, la CAQ a mystérieusement annulé son annonce, sans fournir plus d’explications, prétextant simplement « un conflit d’horaire » chez certains élus et partenaires.

La Table citoyenne Littoral Est, qui milite également pour la conversion de l’autouroute Dufferin-Montmorency en boulevard urbain, est amèrement déçue de la tournure des récents événements.

« On est ressorti optimistes (de la rencontre) en pensant qu’il y aurait une annonce. La conférence de presse d’aujourd’hui est reportée mais sans savoir quand », déplore la présidente du conseil d’administration.

Implication citoyenne nécessaire

L’organisme martèle sur toutes les tribunes que les résidents doivent être impliqués dans l’élaboration du concept d’aménagement.

« Ensuite, ça va bénéficier à tout le monde. Par les aménagements, on peut aussi réduire les inégalités », estime Marie-Hélène Deshaies.

L’OBNL milite notamment pour des aménagements qui mettent de l’avant les milieux naturels du secteur.

« On souhaite un bord de fleuve naturel. Notre vision est un peu différente de celle du projet de la phase 3. On voudrait plutôt renaturaliser les berges de Beauport et donner accès aux piétons à travers des sentiers, etc », résume Mme Deshaies.

Démarche participative souhaitée

Toujours selon cette dernière, le projet doit tenir compte des véritables besoins du milieu.

« Il ne faut pas juste consulter les citoyens et retourner prendre les décisions après. Il faudrait réfléchir avec eux à l’aménagement urbain. Des quartiers sensibles et en situation de vulnérabilité se trouvent autour de cette phase-là. Ce sont des quartiers à faible revenu », expose-t-elle.

À ses yeux, le gouvernement provincial doit miser sur une démarche d’urbanisme participatif.

« Dans cette optique, le projet est réellement bâti avec les citoyens et les spécialistes, mais ces derniers travaillent pour les citoyens. On les implique tout le long du projet. L’objectif est d’établir une vision commune », précise-t-elle.

En fin de compte, la phase 4 de la promenade Samuel-de-Champlain pourrait contribuer à l’amélioration de la qualité de vie des gens de Beauport et de Limoilou. Le fait de redonner l’accès au fleuve à la population constitue l’exemple le plus parlant.

« On est pourtant juste à côté et on n’y a pas accès. Pour moi, c’est une question de santé publique. On doit continuer à travailler à leurs côtés et dans ce sens-là », conclut Marie-Hélène Deshaies, déterminée.

Cet article a été produit par Anne Charlotte Gillain, journaliste de l’Initiative de journalisme local.

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