Qualité de l’air : données pas toujours… données

Administratrice du conseil de quartier du Vieux-Limoilou, Marjorie Ramirez le représente au Comité de vigilance des activités portuaires. On y suit notamment les dépassements du taux de nickel dans l’air. Or certaines données dont on dispose à ce sujet datent d’avril 2022, a-t-elle expliqué mercredi soir à l'assemblée du conseil de quartier. Pour en avoir de plus récentes, il lui faudrait... débourser.

Qualité de l’air : données pas toujours… données | 16 février 2023 | Article par Suzie Genest

Crédit photo: Google Maps

Administratrice du conseil de quartier du Vieux-Limoilou, Marjorie Ramirez le représente au Comité de vigilance des activités portuaires. On y suit notamment les dépassements du taux de nickel dans l’air. Or certaines données dont on dispose à ce sujet datent d’avril 2022, a-t-elle expliqué mercredi soir à l’assemblée du conseil de quartier. Pour en avoir de plus récentes, il lui faudrait… débourser.

Il y a un délai – jusqu’à un an – pour que les données soient mises à jour sur le site web où elles sont publiques. Afin d’exercer leur rôle, les membres du Comité de vigilance des activités portuaires (CVAP) ont demandé plusieurs fois à recevoir « les feuilles Excel » présentant ces données, a relaté Marjorie Ramirez. Le Groupe de travail sur les contaminants atmosphériques et les médias les avaient obtenues, a-t-elle souligné. Or pour eux, la transmission n’était pas possible, en raison de « changements de format dans les graphiques ».

« On nous a dit de faire la demande à Info-Air. Quand on arrive sur le site, il y a une tarification. Pour chaque demande, il faut payer 206 $. »

Le conseil de quartier du Vieux-Limoilou a décidé de solliciter de la Ville de Québec un montant pour un « petit projet ». Il veut obtenir les données « dans des délais raisonnables, de façon régulière et garantie ». « Un montant de 2472 $ » couvrirait des demandes mensuelles pour l’obtention et la transmission diligente de ces données de la station de mesure de la rue des Sables. Cela permettrait à Mme Ramirez d’exercer son rôle au CVAP et au conseil de quartier de poursuivre son propre travail dans le dossier de la qualité de l’air.

« Ubuesque »

Selon la conseillère en consultations publiques Anne Pelletier, qui accompagne le conseil de quartier du Vieux-Limoilou, la Ville de Québec pourrait obtenir ces données. « La Ville aussi est intéressée à obtenir ces données éventuellement », a-t-elle indiqué. Il serait donc insensé que la municipalité verse au conseil de quartier une somme pour des données qu’elle pourrait elle-même lui transmettre. 

Le conseil de quartier a néanmoins maintenu sa demande. Si le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs ne transmet pas les données ou si la Ville ne les demande pas, il veut les obtenir, a martelé son président, Raymond Poirier.

« Pour faire notre travail avec diligence et sérieux, il faut avoir à un certain point ces données-là. Il faut que ces données-là soient accessibles à l’ensemble des acteurs. […] On vigile la qualité de l’air sans des données sur la qualité de l’air. »

Soulignant « le caractère totalement ubuesque de la chose », un autre administrateur du conseil de quartier, Pascal Marier-Dionne, a renchéri : « Même pour se faire dire un gros non, ça vaut la peine. »

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