Des résident·e·s de Lairet se disent « très déçu·e·s » du concept retenu pour le réaménagement de la 18e Rue.
Des citoyen·e·s déçu·e·s par le réaménagement de la 18e Rue
Des résident·e·s de Lairet se disent « très déçu·e·s » du concept retenu pour le réaménagement de la 18e Rue.
Le Service d’ingénierie a dévoilé le scénario final du réaménagement de la 18e Rue au Conseil de quartier de Lairet. Cette présentation n’avait rien d’une consultation alors que les appels d’offres sont déjà lancés. Mis devant le fait accompli, l’organisme a donc fait savoir son mécontentement à la Ville de Québec.
« On n’a jamais été sollicité sur les travaux de la rue », déplore l’une des administratrices du Conseil de quartier, Flora Charlet.
Cette dernière fait pourtant partie du groupe de travail créé par la Ville, il y a trois ans, à l’initiative de l’ex-conseillère municipale de Limoilou, Suzanne Verreault, d’équipe Labeaume. Depuis, ce sous-comité a proposé des mesures d’apaisement de la circulation dans ce secteur accidentogène.
Visions discordantes
Le Conseil de quartier et la Ville ne s’entendent pas sur le caractère de la 18e Rue. Les travaux laisseront sensiblement la même place à la voiture sur cette voie considérée de « desserte automobile. »
« Avec l’arrivée de nombreuses familles dans Lairet et le haut de Limoilou, on considère que ça ne devrait pas être une fracture urbaine comme ça », résume Mme Charlet.
Selon les ingénieurs de la Ville, le passage du tramway sur le chemin de la Canardière va augmenter de 30 % le débit automobile sur la 18e Rue. Flora Charlet, qui se spécialise en aménagement du territoire, ne partage pas cet avis. Elle s’attend plutôt à ce que le trafic s’évapore. En d’autres mots, à ce que la réduction de capacité routière entraîne une diminution du nombre de voitures. Ce phénomène urbanistique s’observe à plusieurs endroits dans le monde. Il s’explique par le recours à divers modes de transport au cours d’un même déplacement.
« Toutes les villes qui ont mis en place des infrastructures de tramway ont été surprises à quel point le trafic automobile a diminué en raison de l’intermodalité. »
Piétons et cyclistes, les grands oubliés
Les piétons et les cyclistes ressortent perdants de ce réaménagement, estime le Conseil de quartier de Lairet. Les déplacements actifs y sont « très nombreux » dans le secteur. Traversée, entre autres, par un cégep, une école secondaire et une garderie, cette artère se situe dans un quartier résidentiel. Elle reçoit ainsi « un trafic piéton » important. L’organisme appuie ses dires sur un sondage de 2020 réalisé auprès de l’ensemble des résidents de la 18e Rue. Ses administrateurs auraient voulu que la Municipalité se livre à un exercice semblable pour appuyer ses décisions.
« Notre demande était de quantifier les traversées piétonnes. Ça n’a jamais été fait par la Ville », constate Flora Charlet.
Pas de piste cyclable sur la 18e Rue
Le Conseil de quartier ne cache pas sa déception devant l’absence d’un lien cyclable qui aurait eu pour effet de « diminuer la largeur de la rue » et « la vitesse des automobilistes ». La Ville allègue, quant à elle, que « les trottoirs ne sont pas prévus pour recevoir des cyclistes ». Ceux-ci devront continuer à circuler dans la voie de droite avec les voitures.
En revanche, l’aménagement d’un accotement d’un mètre, de part et d’autre du pont d’étagement ferroviaire du CN, permettra d’éviter qu’un cycliste se retrouve coincé entre une voiture et le mur. Sous le viaduc, les cyclistes peuvent « marcher à côté de leur vélo sur le trottoir », ajoute la Municipalité.
En outre, le CN refera les culées du pont. Pour sa part, la Ville en profitera pour élargir les trottoirs. En fait, c’est ce qu’elle entend faire aux différentes intersections perpendiculaires à la 18e Rue. Le Conseil de quartier salue d’ailleurs cette amélioration. Une saillie est notamment prévue à l’intersection du boulevard Benoît-XV, au coin de la station-service. Les cyclistes utilisent beaucoup cette artère pour accéder à la 3e Avenue. «
La saillie diminuera la traversée d’est en ouest », indique la Municipalité.
Du côté sud, on prévoit modifier « les rayons » de bordure, de sorte, là aussi, à diminuer la longueur de la traversée.
Enfin, la synchronisation des feux de circulation est prévue à 50 km/h sur la 18e Rue, entre la 1re Avenue et la 8e Avenue.
« Cette vitesse correspond aux rôles et la classification de la 18e rue pour assurer sa fonctionnalité », précise la Ville.
De son côté, le Conseil de quartier demandait à ce que la synchronisation soit calculée pour une vitesse de 40 km/h « afin d’éviter que les automobilistes soient encouragés à accélérer dans le but de traverser plusieurs lumières vertes d’affilée ».
Occasion ratée
L’organisme regrette finalement que la Municipalité n’analyse pas des possibilités d’aménagements pour rendre l’artère plus sécuritaire et conviviale. Comme un terre-plein, suggère la résidente de Lairet, à titre de simple exemple.
« Dans tous les cas, c’est ce qui va être réalisé. Il n’y aura pas de changement », se résigne Flora Charlet.
La Ville de Québec entreprendra les travaux de réaménagement de la 18e Rue à l’été 2023.
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2740, 2e Avenue, Québec (Québec), G1L 4Y8
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