La fermeture de Medicago m'a ramené à celle de la Ferme SMA, en mars 2007, après plus d'un siècle d'existence. J'étais alors le principal collaborateur bénévole pour Québec Urbain. Cette histoire m'avait particulièrement touché aux plans patrimonial et social. Je m'y intéressais dans la perspective de mise en valeur récréo-touristique de ses installations à la limite de Maizerets.
Retour en 2007 : souvenirs de la ferme SMA
La fermeture de Medicago m’a ramené à celle de la Ferme SMA, en mars 2007, après plus d’un siècle d’existence. J’étais alors le principal collaborateur bénévole pour Québec Urbain. Cette histoire m’avait particulièrement touché aux plans patrimonial et social. Je m’y intéressais dans la perspective de mise en valeur récréo-touristique de ses installations à la limite de Maizerets.
À quelques reprises, je m’étais prononcé sur ce dossier dans le blogue fondé par le photojournaliste Francis Vachon.
« À mes yeux, comme j’avais écrit le 30 mars 2007, il s’agit d’une véritable catastrophe pour ce coin de la ville qui aura décidément (et plus que jamais) besoin d’un sérieux coup de main de nos nouveaux décideurs locaux ».
En réaction à un autre billet commenté en date du 20 avril, un lecteur, Patrick, avait souligné :
« Ce que je trouve le plus triste dans tout ça, c’est qu’on désinstitutionnalise des gens qui se ramassent en société sans point de repère et souvent aux crochets, alors qu’il travaillaient à cette ferme et donc, évitaient d’être un fardeau tout en gardant cette partie de notre histoire en vie. Bravo les bien-pensants qui ont eu cette idée. »
Ce à quoi j’avais néanmoins nuancé en précisant que dans les faits, avant la fermeture, « bien peu d’entre eux besognaient à la Ferme SMA (on parle de « plateaux de travail ») », contrairement à la réalité d’une autre époque…
L’histoire de la ferme SMA et la mobilisation citoyenne
Toujours dans Québec Urbain, j’avais également cité un article de la Terre de chez nous, aujourd’hui disparu du Web :
« Acquise en 1893 par les sœurs de la Charité, la ferme, baptisée Bourg-Royal, a longtemps servi à approvisionner l’Asile des aliénés de Québec, devenu par la suite Saint-Michel-Archange (S.M.A). Les patients y trouvaient aussi une occupation. Avec le temps, cette mission a peu à peu perdu de son importance. »
Manon Boulianne, Michèle Pageau et Marie-M. Beaudry ont coécrit La ferme SMA des Sœurs de la Charité de Québec : une initiative pionnière en agriculture urbaine. Ce cahier a été publié en 2015. On peut y lire en introduction :
« [La ferme Saint-Michel-Archange, mieux connue sous le nom de ferme SMA] est l’œuvre des Sœurs de la Charité de Québec. Celles-ci ont développé des pratiques d’agriculture urbaine et d’insertion sociale qui possèdent une valeur patrimoniale significative, mais qui demeurent méconnues. […] Le travail réalisé par les Sœurs de la Charité de Québec fait partie des premières initiatives d’autoproduction agricole à vocation sociale en milieu urbain de la région, donc bien avant les jardins collectifs et communautaires des dernières décennies. »
Après la ferme SMA, et bien avant Medicago, l’avenir de ce qui reste des terres des Sœurs de la Charité de Québec a fait régulièrement l’actualité. Leur vocation agricole menacée fut la source d’une mobilisation citoyenne majeure. Celle-ci semble avoir porté fruit. Une brochure produite par les AmiEs de la Terre de Québec y fait référence :
« En 2022, l’achat des terres par le gouvernement provincial, dans l’objectif d’en faire un « agroparc », semble assurer l’avenir de l’agriculture dans ce précieux terroir. »
Sur l’aventure Medicago…
En août 2018, sujet d’un article de Véronique Demers, le lancement de la construction de l’usine de la pharmaceutique avait été salué par la Ville lors d’une séance d’information. Présente dans l’assistance, la conseillère municipale de Maizerets–Lairet Geneviève Hamelin y avait souligné l’importance de la construction de Medicago pour le quartier « en cours de revitalisation. […] Il pourrait y avoir potentiellement un développement résidentiel [autour] ».
On connaît la suite : le 3 février dernier, on annonçait la fin de Medicago. Raisons évoquées? Les nombreux obstacles liés à la commercialisation de son vaccin à base de plantes contre la COVID-19. Malgré tout, « Bruno Marchand a toujours espoir de sauver l’entreprise Medicago, mais la forme reste à déterminer », selon ce qu’a rapporté Radio-Canada il y a trois semaines.
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