Sol Zanetti veut en finir avec la CAQ

La crise du logement, les « ravages » de l'insécurité alimentaire, la vague de violence, la piètre qualité de l'air dans Limoilou et une grève historique qui ne finit plus de finir dans le secteur public : Sol Zanetti revient sur une année 2023 marquée par les enjeux sociaux et économiques dans la circonscription de Jean-Lesage, ainsi qu'à l'échelle du Québec.

Sol Zanetti veut en finir avec la CAQ | 20 décembre 2023 | Article par Thomas Verret

Les députés solidaires de Québec, Sol Zanetti et Étienne Grandmont, n’ont pas fini d’en découdre avec le parti de François Legault.

Crédit photo: gracieuseté

La crise du logement, les « ravages » de l’insécurité alimentaire, la vague de violence, la piètre qualité de l’air dans Limoilou et une grève historique qui ne finit plus de finir dans le secteur public : Sol Zanetti revient sur une année 2023 marquée par les enjeux sociaux et économiques dans la circonscription de Jean-Lesage, ainsi qu’à l’échelle du Québec.

Dans le cadre de son travail, ce dernier porte les revendications et les critiques citoyennes à l’attention du gouvernement provincial.

En entrevue, il évoque d’abord la crise du logement au Québec.

Un gouvernement « déconnecté » des intérêts de la population

À ses yeux, « la CAQ ne veut pas contrôler cette hausse incroyable du coût des loyers ».

Pour lui, le parti de François Legault se range du côté des propriétaires et non des locataires. L’abolition de la cession de bail constitue « le parfait exemple », toujours selon M. Zanetti.

« La cession de bail, ce n’était pas parfait, mais c’était une des seules façons qui permettaient de contrôler un peu les hausses de loyer, de temps en temps, en se passant un bail d’un locataire à un autre », soutient-il.

Dans les derniers mois, les taux d’intérêt ont augmenté considérablement, la propriété devenant « de plus en plus inaccessible », observe l’élu solidaire.

Pour bien des Québécois et Québécoises, les temps sont durs.

« La crise du logement a touché beaucoup de monde. Tout ça a entraîné une augmentation drastique de la fréquentation des banques alimentaires dans Limoilou, à Québec et dans la province en général », s’inquiète Sol Zanetti.

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Depuis l’arrivée au pouvoir, il y a cinq ans, de la CAQ, « 400 000 personnes de plus fréquentent les banques alimentaires », avance le député de Québec solidaire (QS).

« Dans la circonscription, des banques alimentaires ont connu des augmentations de plus de 100 % de fréquentation depuis quatre ans environ. C’est vraiment très préoccupant. C’est l’un des dossiers les plus critiques actuellement. »

L’appauvrissement de la population « crée toutes sortes de problèmes », constate M. Zanetti.

Présentement, QS « se bat » à l’Assemblée nationale afin de convaincre le gouvernement caquiste de poser des actions pour aider les citoyens et les citoyennes dans le besoin.

C’est vrai aussi dans le dossier de la qualité de l’air qui a défrayé les manchettes.

« On n’a pas réussi à faire abandonner le projet du gouvernement d’augmenter la hausse du nickel de cinq fois, il l’a fait », se désole-t-il toutefois.

Le gouvernement du Québec n’a pas sévi non plus davantage contre une papetière bien connue.

« À l’heure actuelle, avec son attestation d’assainissement, la White Birch a le droit de polluer plus que les autres, parce que c’est une vieille industrie, ce qui n’est pas du tout une bonne raison, à mon avis », estime Sol Zanetti.

Le ministère de l’Environnement a d’ailleurs publié cette année des données scientifiques qui « démontrent encore plus l’urgence d’agir », prévient-il.

Même si les caquistes font fi des demandes de sa formation politique la plupart du temps, M. Zanetti considère que les solutions proposées par son parti « font avancer les idées ».

« Et le jour où les gens décideront de mettre en place un autre gouvernement, pis que ça va être nous autres, on va avoir des solutions réfléchies et élaborées par les gens, la base, et qui vont répondre aux besoins de la population. »

Le député de Jean-Lesage croit que QS a fait un pas de plus dans cette direction dernièrement, avec Émilise Lessard-Therrien qui a remporté la course du co-porte-parolat.

« C’est une opportunité qu’on a de se redéfinir et de montrer le visage régional de Québec solidaire. »

Il rappelle au passage que sa formation politique a plus de membres à l’extérieur de Montréal, même si elle peut être vue comme un parti montréalais.

« Là, on a une porte-parole qui vient porter la voix des solidaires de région », s’enthousiasme Sol Zanetti.

Le tandem Grandmont-Zanetti à Québec

L’élu solidaire croit faire du bon boulot dans la Capitale avec son collègue de Taschereau, Étienne Grandmont.

Le duo porte les revendications citoyennes dans une panoplie de dossiers, comme le tramway, de même que la phase 4 de la promenade Samuel-de-Champlain et la transformation souhaitée de l’autoroute Dufferin-Montmorency en boulevard urbain, entre autres.

Il évoque finalement d’autres enjeux criants, comme la grève dans les milieux de l’enseignement et de la santé, sans oublier la lutte aux changements climatiques.

Ces deux dossiers ont marqué la dernière année, avec les inondations qui ont secoué des municipalité comme Baie-Saint-Paul, l’augmentation des incendies et du point de vue de la chaleur, avec « une année record » à ce chapitre.

« Nous faisons pression pour que le gouvernement finance l’adaptation aux changements climatiques des villes. Là encore, il n’a pas l’air d’embrayer assez vite, mais nous, on ne lâchera pas le morceau », assure M. Zanetti.

Même chose dans le cas du bras de fer que se livre le gouvernement et les syndicats dans le cadre des négociations du secteur public.

« Je vais continuer de soutenir les gens de la santé et de l’éducation, parce que c’est important qu’ils aient une voix au parlement, pour être capables de faire face à ce gouvernement, qui n’a pas l’air pressé de régler la grève avec les offres qu’il fait pis qui sont rejetées tout le temps », analyse-t-il.

En 2024, Sol Zanetti promet de revenir à la charge avec son projet de loi visant à réformer le mode de scrutin, « qui attend juste d’être amené en commission parlementaire ».

Dans ce dossier également, il devra « convaincre le gouvernement d’arrêter de tergiverser» et « d’écouter la population, pour une fois », conclut-il.

Cet article bénéficie du soutien de l’Initiative de journalisme local, financée par le gouvernement du Canada.

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