La Table citoyenne Littoral Est joue son rôle

À sa première année comme organisme communautaire, la Table citoyenne Littoral Est a mis en lumière des enjeux qui, autrement, auraient passé sous le radar.

La Table citoyenne Littoral Est joue son rôle | 26 mai 2023 | Article par Thomas Verret

La Table citoyenne Littoral Est dresse un bilan positif de sa première année en tant qu’organisme communautaire.

Crédit photo: Table citoyenne Littoral Est

À sa première année comme organisme communautaire, la Table citoyenne Littoral Est a mis en lumière des enjeux qui, autrement, auraient passé sous le radar.

Une trentaine de personnes ont participé, la semaine dernière, à l’assemblée générale annuelle de la Table citoyenne Littoral Est. L’heure était au bilan. Les derniers mois se sont avérés occupés pour l’organisme.

« Comme table composée exclusivement de bénévoles, on est quand même assez fiers de ce qu’on a réalisé », affirme la présidente du conseil d’administration, Marie-Hélène Deshaies.

Les quelques 50 bénévoles ont démontré de quel bois ils se chauffent.

« On a été audacieux dans nos moyens d’action et de mobilisation. Dans notre capacité aussi à rendre visible les enjeux qui auraient probablement été peu ou pas discutés dans l’espace public. »

Moments marquants

La conférence de janvier en marge du premier conseil de ville constitue un bon coup de la Table citoyenne Littoral Est, en terme de visibilité médiatique. L’organisme y a décrié les impacts anticipés du projet InnoVitam.

« Nous avons permis que les questions soient posées par rapport à la zone d’innovation et ses impacts en matière de gentrification, sur la pression immobilière qui existe déjà dans le quartier. »

En outre, la communauté du Centre social autotogéré a continué de croître. Des réunions se tiennent chaque mois. De nouvelle personnes se joignent au noyau en place pour s’informer, s’impliquer.

« Le Centre social autogéré, il y a deux ans, ça ne disait rien à personne. Alors que maintenant, c’est une idée qui s’est installée. »

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D’ailleurs, ce dossier chemine.

« Ça se travaille actuellement pour aller demander un financement à la Ville, qui permettrait de réaliser un plan d’affaires, spécifie Mme Deshaies. C’est en train de se structurer. »

La question de l’accès au fleuve a également fait l’objet de plusieurs actions. L’idée de convertir l’autoroute Dufferin-Montmorency en boulevard urbain fait des petits. Les appuis s’accumulent. Cette volonté fait notamment consensus parmi les élus municipaux, tous partis confondus.

« Ça aussi, c’est un élément important, estime Marie-Hélène Deshaies. Ça l’avait déjà été discuté par le passé, mais ça l’était moins et je pense que c’est revenu. »

Cependant, la Table citoyenne Littoral Est « reste dans l’ignorance » concernant le projet InnoVitam.

« La Ville n’est pas plus transparente qu’elle ne l’était auparavant. Surtout avec la deuxième mouture qui n’est pas accessible. »

Priorités

La Table citoyenne Littoral Est conserve toujours les trois mêmes priorités : le Centre social autogéré, l’accès au fleuve et la forêt urbaine, ainsi que l’enjeu du logement.

Vision

De plus, l’organisme continuera de proposer des choses pour l’avenir des quartiers du Littoral Est.

« Il y a une vision qu’on porte, où l’on essaie d’intégrer à la fois les questions environnementales et sociales, de justice, d’égalité et de défense des droits. »

Avec tous les changements qui s’opèrent dans le secteur, les instances décisionnelles ne doivent jamais oublier une chose, ajoute Mme Deshaies.

« Les gens qui résident dans le quartier doivent pouvoir continuer d’y vivre. »

Préoccupations

La Table citoyenne Littoral Est porte cette préoccupation à l’attention des deux paliers gouvernementaux, et surtout de la municipalité, qui se veut « un acteur important ».

« Quand la Ville propose des choses, elle doit les réfléchir en fonction des inégalités sociales. »

Il y a, entre autres, la montée de l’itinérance qui préoccupe beaucoup de monde.

« Il faut qu’on réfléchisse à la question du logement. Et ça ne s’améliora pas si l’on tend vers de grands projets de nature économique, sans penser à la question sociale. »

Les grands promoteurs font miroiter de belles perspectives, sans nécessairement en faire profiter la population, avance-t-elle. La fermeture de Medicago est un exemple récent.

« Ce dont on a de besoin, ce sont des entreprises qui ont des racines dans le quartier. Pas des grandes entreprises qui décident de fermer du jour au lendemain et de s’en aller ailleurs. Ce n’est pas ça qui fait grandir un quartier et qui procure une qualité de vie. »

La fermeture imminente du Carrefour Saint-Pascal-de-Maizerets secoue également la communauté. Le fait de voir la survie d’organismes locaux compromise attriste les résidents.

« Certains vont se relocaliser dans d’autres quartiers et risquent de ne pas revenir. Il y a d’autres organismes qui vont disparaître simplement. Ça, c’est vraiment une perte nette. Et en plus on a perdu la place Maizerets (NDLR : en raison des travaux du tramway). On essaie d’avancer, mais ce n’est pas facile quand on perd des morceaux comme ça », regrette la présidente de la Table citoyenne Littoral Est.

Sentiment d’appartenance

Tout n’est pas noir non plus. L’engagement des gens à la Table citoyenne Littoral Est représente le signe d’un attachement profond envers leur milieu de vie.

« Ça se sent, indique Marie-Hélène Deshaies qui réside dans le quartier Maizerets depuis 20 ans. Je trouve qu’il y a un sentiment d’appartenance qui s’est développé. On le voit par d’autres initiatives. Ça se travaille ça aussi dans le temps », dit-elle.

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