20 ans derrière la cravate pour 1, 2, 3 GO! Limoilou

Le mardi 12 mars dernier, près de 75 personnes étaient réunies au campus de Québec de l'Université du Québec à Trois-Rivières pour célébrer le 20e anniversaire de l'Initiative 1, 2, 3 GO! Limoilou. Camil Bouchard, célèbre auteur du rapport Un Québec fou de ses enfants et père de l'Initiative 1, 2, 3 GO! était invité d'honneur.

20 ans derrière la cravate pour 1, 2, 3 GO! Limoilou | 15 mars 2024 | Article par Simon Bélanger

Camil Bouchard, auteur du rapport Un Québec fou de ses enfants, prononçait une allocution pour souligner le 20e anniversaire de l’Initiative 1, 2, 3 GO! Limoilou.

Crédit photo: Simon Bélanger - Monlimoilou

Le mardi 12 mars dernier, près de 75 personnes étaient réunies au campus de Québec de l’Université du Québec à Trois-Rivières pour célébrer le 20e anniversaire de l’Initiative 1, 2, 3 GO! Limoilou. Camil Bouchard, célèbre auteur du rapport Un Québec fou de ses enfants et père de l’Initiative 1, 2, 3 GO! était invité d’honneur.

La communauté limouloise s’est déplacée du côté de Fleur de Lys, dans Vanier, mardi soir, pour rendre hommage aux 20 ans de l‘Initiative 1, 2, 3 GO! Limoilou. Commerçants, résidents, enfants, parents et personnes impliquées depuis les débuts de l’organisme ont pu boire un verre pour souligner le travail accompli au quotidien pour les enfants de Limoilou et des environs.

Marc Bergeron, psychoéducateur et coordonnateur d’1, 2, 3 GO! Limoilou depuis son lancement en 2004, a rendu hommage à ceux et celles qui ont contribué au développement du projet et qui continuent aujourd’hui de s’y impliquer.

Sarah Magnan, actuelle présidente de l’Initiative 1, 2, 3 GO! Limoilou a renvoyé les compliments à M. Bergeron.

«C’est très difficile de ne pas parler de Marc quand on parle de l’Initiative. La majorité des gens qui sont là ce soir, je suis convaincu que c’est Marc qui vous a appelé directement, que vous êtes là parce que vous appréciez cet homme de cœur qui s’implique dans sa communauté, qui répond toujours présent, qui est là pour défoncer des portes quand il faut prendre soin des tout-petits », a souligné Mme Magnan.

D’ailleurs, Sarah Magnan décrit Marc Bergeron comme «l’oncle des enfants du quartier», celui «qui arrive avec le minibus et les jeux qu’on n’a pas nécessairement à la maison, avec un regard bienveillant, autant pour les parents que pour les enfants.»

«Grand-papa de Limoilou»

En entrevue avec Monlimoilou au cours de la soirée, Marc Bergeron s’est lui-même plutôt octroyé le nom de «grand-papa de Limoilou».

« Ce qui me rend le plus fier, c’est quand je me promène sur la rue dans Limoilou et que je croise les parents et qu’ils me saluent. Je les salue, je suis capable de les reconnaître. Je m’adresse à leurs enfants et je suis capable de les reconnaître. Eux aussi reconnaissent le monsieur du minibus. Ça, ça me sourit », se réjouit M. Bergeron, qui jouera bientôt son rôle de grand-papa pour la première fois avec sa famille proche.

Le projet était né de la volonté de Centraide Québec de favoriser l’émergence de la capacité d’agir du Vieux-Limoilou pour contrer les effets de la pauvreté sur la très petite enfance et les familles.

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Avant de s’impliquer dans le lancement d’1, 2, 3 GO! Limoilou, Marc Bergeron s’est d’abord laissé inspirer par le travail accompli par Camil Bouchard.

Marc Bergeron, coordonnateur de l’Initiative 1, 2, 3 GO! Limoilou depuis 2004.
Crédit photo: Simon Bélanger - Monlimoilou

Naissance d’1, 2, 3 GO! dans le bureau du PM

En 1991, ce dernier, qui était chercheur en psychologie communautaire, avait été approché par le ministre de la Santé du gouvernement Bourassa, Marc-Yvan Côté. Le ministre travaillait alors sur une réforme et voulait trouver un moyen de réduire les listes d’attente à la protection de la jeunesse.

Camil Bouchard voyait les choses différemment.

« On a décidé que non, on ne ferait pas ça. On ferait un groupe de travail pour les jeunes. En une journée, nous avons décidé que notre mission, c’était une mission préventive. Non pas de s’occuper des listes d’attente, mais de se préoccuper qu’il n’y en ait plus qui arrivent sur les listes d’attente», s’est souvenu M. Bouchard, au cours de son allocution mardi dernier.

Un an après, Camil Bouchard publiait le rapport Un Québec fou de ses enfants. Il a connu une importante visibilité médiatique.

«Le titre a été très accrocheur, parce qu’on parlait d’amour. Quand on est fou de quelqu’un, c’est parce qu’on l’aime », estime-t-il.

Une recommandation importante du rapport passait par le soutien à l’action communautaire, qui devait quand même s’incarner par un soutien financier. M. Bouchard et son équipe ont rencontré de nombreux représentants de grandes corporations à Montréal. Ils ont notamment obtenu 6 M$ d’un représentant d’un holding auquel appartenait la compagnie de tabac Imperial Tobacco.

« À l’époque, il n’y a personne qui n’a rien dit », rigole-t-il à l’idée de savoir que l’industrie du tabac a financé les débuts de l’Initiative 1, 2, 3 GO!

M. Bouchard a aussi voulu présenter le projet au premier ministre du Québec en 1994, Daniel Johnson fils. Alors qu’il se trouvait avec ses collègues dans la salle d’attente, ceux-ci se demandaient bien quel nom donner à leur projet.

«La secrétaire sort du bureau de M. Johnson et dit “c’est à vous!”. Et on dit “1, 2, 3 GO!, on y va”! C’est comme ça qu’est né le nom », explique-t-il.

C’est d’abord dans des quartiers de Montréal que le projet voit le jour. Quelques années plus tard, sous l’impulsion de Marc Bergeron, qui avait découvert ce projet, celui-ci a été implanté dans Limoilou avec l’appui de Centraide.

Jackie Smith, cheffe de Transition Québec et conseillère municipale de Limoilou, explique que l’Initiative 1, 2, 3 GO! Limoilou a joué un rôle important pour elle et ses enfants.
Crédit photo: archives (Simon Bélanger)

Le minibus

Plusieurs projets sont nés de l’Initiative 1, 2, 3 GO! Limoilou, comme les matinées de cirque ou le projet Grandir en forêt, qui a maintenant fait des petits dans de nombreux services de garde du Québec.

Mais le principal élément d’identification d’1, 2, 3 GO! Limoilou est sans doute le minibus, qui se balade à travers les parcs de Limoilou et des environs.

«Le minibus, c’est notre carte de visite, reconnaît Marc Bergeron. C’est comme ça qu’on est vu et reconnu dans le milieu par les tout-petits», sourit-il.

Pour Camil Bouchard, cet outil représente surtout un moyen d’aller directement vers les gens.

« L’idée d’approcher les gens, l’idée d’aller chez eux, […] c’est fabuleux. Il faut aller vers les gens. Autrement, on élargit l’écart entre ceux qui connaissent et ceux qui ne connaissent pas », croit-il.

Minibus de l'Initiative 1,2,3 GO! Limoilou
Le minibus 1, 2, 3 GO! Limoilou.
Crédit photo: Élisa Marchildon

Finalement, qu’est-ce qui conduit Marc Bergeron à continuer de s’impliquer dans ce projet, après 20 ans?

« Si on était tous fous d’un enfant, peut-être qu’on aurait beaucoup moins de problèmes dans leur développement futur, parce que l’enfant se sentirait aimé, valorisé, apprécié et soutenu dans son développement. C’est ce qui me motive encore aujourd’hui», explique le «grand-papa de Limoilou».

Le site Internet de l’Initiative 1, 2, 3 GO! Limoilou a fait l’objet d’une importante mise à jour, mais n’est pas encore accessible.

Le calendrier des activités est publié à chaque mois sur les pages Facebook et Instagram de l’organisme.

Cet article bénéficie du soutient de l‘Initiative de journalisme local, financée par le gouvernement du Canada.

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