Une 36e Semaine québécoise de la déficience intellectuelle pour dire «J’ai ma place»

Une soirée d'ouverture est organisée le 14 mars au Domaine Maizerets pour lancer la Semaine québécoise de la déficience intellectuelle. « J'ai ma place! » est le thème de cette 36e édition, prévue du 17 au 23 mars. L'objectif premier est de sensibiliser aux réalités et aux enjeux des personnes vivant avec une déficience intellectuelle.

Une 36e Semaine québécoise de la déficience intellectuelle pour dire «J’ai ma place» | 13 mars 2024 | Article par Anne Charlotte Gillain

Depuis mai 2022, Frédérick Demeule (à gauche) Carl Morneau (et porte-parole) sont d’ailleurs deux locataires des Habitations Marie-Clarisse dans Maizerets. Ces dernières sont issues d’un projet d’habitation de l’AISQ adapté aux personnes vivant avec une déficience intellectuelle, mais en leur offrant une certaine autonomie.

Crédit photo: Anne Charlotte Gillain

Une soirée d’ouverture est organisée le 14 mars au Domaine Maizerets pour lancer la Semaine québécoise de la déficience intellectuelle. « J’ai ma place! » est le thème de cette 36e édition, prévue du 17 au 23 mars. L’objectif premier est de sensibiliser aux réalités et aux enjeux des personnes vivant avec une déficience intellectuelle.

Pour cette 36e édition, l’Association pour l’intégration sociale de la région de Québec (AISQ) et la Société québécoise de la déficience intellectuelle (SQDI) sont les deux principaux organisateurs.

La soirée d’ouverture commencera le jeudi 14 mars, dès 17h30, au Domaine Maizerets.

L’événement est gratuit, mais l’inscription est obligatoire.

De nombreuses activités sont également au programme pendant toute la la semaine du 17 au 23 mars. On y retrouve une sortie au Musée national des beaux-arts de Québec ou un match d’improvisation au Centre communautaire Lucien-Borne, par exemple.

« J’ai ma place! »

Cette année, « J’ai ma place! » correspond au thème choisi pour la Semaine québécoise de la déficience intellectuelle en 2024.

« Ça signifie que je veux simplement avoir ma place dans la société », confie Carl Morneau, locataire des Habitations Marie-Clarisse et porte-parole pour la région de la Capitale-Nationale de l’AISQ.

« Trouver sa place dans la société quand on vit avec un handicap intellectuel ou le trouble du spectre de l’autisme, ce n’est pas facile », affirme Gilles Beaulé, porte-parole pour la région de la Capitale-Nationale de l’AISQ.

À ses yeux, l’inclusion sociale est un aspect très important.

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« Avoir sa place, c’est apprendre à être d’abord autonome chez soi et en société. La deuxième étape est celle de trouver un emploi », estime-t-il.

L’exemple des Habitations Marie-Clarisse

L’AISQ propose un service d’Habitation inclusive et milieux de vie. Ce projet encourage l’autonomie et l’auto-détermination des personnes vivant avec une déficience intellectuelle.

Dans nos quartiers, l’une d’entre elles se situe au coin de la rue de la Marie-Clarisse et de la 18e Rue, dans Maizerets.

« L‘édifice compte 106 logements et entre 350-400 locataires », précise Monsieur Beaulé.

Pour lui, on peut parler de mixité sociale. Aux Habitations Marie-Clarisse, on retrouve des locataires avec une déficience intellectuelle de l’AISQ et d’autres personnes qui n’en ont pas.

« L’expérience vécue depuis deux ans aux Habitations Marie-Clarisse est unique au Québec. Ici, il y a cette possibilité de pouvoir vivre avec des gens de tout horizon et de n’importe quel niveau social », estime M. Beaulé.

« Pour les locataires, c’est un endroit sécuritaire aussi. »

De nombreux nouveaux arrivants d’Asie et d’Afrique font partie des autres locataires aux côtés de ceux de l’AISQ.

D’après lui, tout le monde ici a sa place, en faisant référence au thème de la Semaine québécoise de la déficience intellectuelle.

Le projet des Habitations Marie-Clarisse a été lancé en 2020 dans le quartier Maizerets.
Crédit photo: Anne Charlotte Gillain

Avant d’intégrer ces Habitations, toute une préparation est nécessaire pour la vie en logement.

« J’ai dû longtemps me préparer en suivant des formations, comme des cours de cuisine. On nous a appris à faire l’entretien ménager et l’épicerie, à gérer le budget », explique M. Morneau.

« J’avais parfois envie de lâcher, parce que c’était difficile parfois, mais j’y suis arrivé. »

Frédérick Demeule est aussi un locataire aux Habitations Marie-Clarisse.

Plusieurs objectifs avec cette soirée

Ce jeudi 14 mars, cette soirée d’ouverture au Domaine Maizerets donne le coup d’envoi pour la Semaine de la déficience intellectuelle.

Derrière cette soirée-là, les organisateurs ont plusieurs objectifs en tête.

« Le but est de rassembler des personnes qui ont le goût de célébrer formellement cette semaine », relève M. Beaulé.

« Cette dernière vise à sensibiliser les citoyens et citoyennes aux défis quotidiens des personnes vivant avec une déficience intellectuelle, notamment pour s’intégrer dans la société et s’y sentir inclus. »

C’est aussi une occasion idéale pour montrer certains succès, comme ceux de Carl Morneau et Frédérick Demeule, locataires à Marie-Clarisse.

« Ça a changé ma vie d’être ici », reconnait M. Morneau.

« On veut surtout dire à la société : à la lumière de ces témoignages, c’est aussi grâce à vous. Il y a de l’entraide entre les locataires. Tout n’est pas parfait, mais c’est une école d’apprentissage du respect envers chacun », mentionne M. Beaulé.

« Avoir sa place, c’est espérer de rêver de quelque chose de plus grand et d’atteindre cet objectif-là. Il ne faut pas avoir peur et oser », résument Gilles Beaulé, Carl Morneau et Frédérick Demeule.

Toutes les informations  pour la soirée d’ouverture au Domaine Maizerets sont à retrouver sur la page Facebook de l’événement de l’AISQ. La programmation complète de la Semaine québécoise de la déficience intellectuelle est accessible en ligne.

Cet article a été produit par Anne Charlotte Gillain, journaliste de l’Initiative de journalisme local. 

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