40 ans du CFCMA : les métiers d’art, un domaine à (re)découvrir!

Qu'est-ce qu'il y a derrière la porte rouge du 299, 3e Avenue? Dans ce bâtiment mystérieux, on forme des artisans depuis 40 ans.

40 ans du CFCMA : les métiers d’art, un domaine à (re)découvrir! | 16 octobre 2024 | Article par Thomas Verret

Le coordonnateur du Fab Lab, Claude-Olivier Guay, et le directeur exécutif du Centre de formation et de consultation en métiers d’art (CFCMA), Louis-Simon Pilote. Pour célébrer le 40e anniversaire du CFCMA, l’événement-spectacle CHAUDE BOUCANE s’y tient le 19 octobre en soirée à l’extérieur. Pour l’occasion, le Théâtre Rude ingénierie a mis en scène un parcours déambulatoire, afin de permettre aux gens de découvrir les métiers d’art tels qu’ils se pratiquent aujourd’hui en 2024. Il y aura notamment une démonstration d’une technique d’enfumage de la céramique.

Crédit photo: Thomas Verret

Qu’est-ce qu’il y a derrière la porte rouge du 299, 3e Avenue? Dans ce bâtiment mystérieux, on forme des artisans depuis 40 ans.

En effet, le Centre de formation et de consultation en métiers d’art (CFCMA) – un campus satellite du Cégep Limoilou – existe depuis 1984.

Le CFCMA abrite l’École de joaillerie de Québec et l’École nationale de lutherie.
Crédit photo: Thomas Verret

La technologie dans les métiers d’art

À l’intérieur, on découvre le Fab Lab, un laboratoire d’appareils à commande numérique. Les étudiants y font en autres de l’impression 3D à l’aide d’une fraiseuse à commande numérique, ce qu’on appelle une CNC. Ils peuvent aussi utiliser des découpeuses laser et une imprimante 3D à résine (à filament).

« On s’intéresse beaucoup à l’introduction des nouvelles technologies dans les métiers d’art traditionnels », nous explique le directeur exécutif du CFCMA.

« Pas pour remplacer l’être humain, mais plutôt pour l’épauler dans sa quête du métier », précise Louis-Simon Pilote.

Le CFCMA veut ainsi profiter de son 40e anniversaire pour montrer le visage des métiers d’art, « à un moment où tout est en train de changer, de se transformer », avec toutes ces avancées technologiques.

Cela donne lieu à beaucoup d’innovations, de créations, dans les différents ateliers partenaires du CFCMA, dont à l’École de joaillerie de Québec, où on travaille sur de nouveaux alliages de métaux. Il y a également beaucoup de recherche qui se fait, comme à l’École nationale de lutherie, par exemple, « où des gens font de la recherche en acoustique ».

« On a souvent une idée rétrograde, je dirais, des métiers d’art, l’idée que ce sont des fermières qui font des pantoufles, mais ce n’est pas ça du tout. On est dans l’air du temps », jure M. Pilote.

« On est dans un monde complètement différent de ce que le commun des mortels s’imagine. »

Publicité

« C’est un monde extrêmement vigoureux. Et la scène des métiers d’art à Québec est particulièrement vigoureuse, avec un écosystème vraiment très fort », souligne M. Pilote.

Une fraiseuse à commande numérique. Cette machine travaille sur trois axes. Elle permet la gravure du bois en bas-relief. On peut l’utiliser avec divers matériaux; des métaux non ferreux tels que l’aluminium ou l’acier inoxydable, et même des plastiques.
Crédit photo: Thomas Verret
Les gens de la communauté peuvent d’ailleurs louer les équipements du Fab Lab, comme cette imprimante 3D à résine (à filament).
Crédit photo: Thomas Verret

Le savoir-faire des enseignants, « une grande richesse »

Les étudiants du CFCMA suivent des cours normaux, comme n’importe quel parcours au cégep, et fréquentent une école-atelier, où ils côtoient des professeurs, qui sont eux-mêmes des artisans professionnels. Des gens qui rayonnent dans le milieu, qui sont connus, des experts pour maîtriser la matière, comme le sculpteur Jean-Robert Drouillard ou la céramiste Véronique Martel à la Maison des métiers d’art de Québec.

« C’est une des richesses du programme (…) de mettre en contact les étudiants avec des gens qui ont des vraies pratiques en ce moment », soutient Louis-Simon Pilote.

« De notre côté, le Centre de consultation et de formation en métiers d’art, on s’assure que les artisans qui sont en première ligne pour travailler avec nos étudiants comprennent la pédagogie. On leur donne des outils, un plan de perfectionnement, ils peuvent s’inscrire à des ateliers. C’est ça notre rôle », mentionne le directeur exécutif du CFCMA.

Outre l’École de joaillerie de Québec, l’École nationale de lutherie et la Maison des métiers d’art de Québec, l’Institut québécois d’ébénisterie est un autre partenaire. L’École de cirque de Québec, basée à l’église Saint-Charles-de-Limoilou, est également dans le giron du CFCMA, qui coordonne la formation technique en arts du cirque.

« Les étudiants y suivent une formation avec les mêmes paramètres qu’au cégep, avec de la philo, du français, littérature… et y apprennent les arts du cirque. »

Toutes ces formations coordonnées par le CFCMA sont des programmes techniques d’une durée de trois ans.

Dans le cas de l’École de cirque de Québec, elle donne aussi un diplôme d’études d’établissement (DEE), qui n’est toutefois pas sous la juridiction du CFCMA.

Des programmes « vraiment uniques »

Au Québec, il existe seulement un autre centre de formation du même genre, soit l’Institut des métiers d’art, qui est rattaché au Cégep du Vieux-Montréal. Le CFCMA est donc une institution publique d’enseignement collégial tout à fait unique dans l’est de la province. Cette année, elle regroupe un total de 230 étudiants, incluant bon nombre d’étudiants internationaux provenant de la France.

Au CFCMA, on apprend non seulement à manipuler la matière, mais également à la penser et à la mettre en place.

De plus, on y apprend la mise en marché et la gestion pour devenir un travailleur autonome.

« Ultimement, on forme des gens pour qu’ils puissent en vivre, c’est ça l’objectif », indique M. Pilote.

Formations offertes

  • Céramique, construction textile et sculpture à la Maison des métiers d’art de Québec.
  • Joaillerie à l’École de joaillerie de Québec.
  • Ébénisterie artisanale à l’Institut québécois d’ébénisterie.
  • Lutherie-violon et lutherie-guitare à l’École nationale de lutherie.
  • Arts du cirque à l’École de cirque de Québec.

Lire aussi :

Voir grand au Cégep Limoilou

« Voir grand », c'est le message derrière la nouvelle campagne publicitaire du Cégep Li[...]

Lire sur Monlimoilou

Pour en savoir plus ...

Soutenez votre média

hearts

Contribuez à notre développement à titre d'abonné.e et obtenez des privilèges.

hearts
Soutenir