Le centre de ressources pour hommes AutonHommie célèbre cette année son 40e anniversaire. L’organisme situé sur la 3e Avenue offre du support psychosocial à des homme qui traversent des moments difficiles.
40 ans de soutien aux hommes en difficulté
Le centre de ressources pour hommes AutonHommie célèbre cette année son 40e anniversaire. L’organisme situé sur la 3e Avenue offre du support psychosocial à des homme qui traversent des moments difficiles.
André Beaulieu, directeur du centre depuis maintenant 20 ans, explique que les motifs de consultation de la clientèle sont très larges. « Ça peut être lié à une perte d’emploi, une dépression, des difficultés parentales ou encore des problèmes financiers ». Les ruptures conjugales représentent toutefois une grande proportion des situations qui amènent les hommes chez AutonHommie.
« 55 à 60% des hommes qui cognent à notre porte, c’est en lien avec une rupture conjugale. » précise André Beaulieu.
60 à 70% des hommes qui fréquentent le centre y sont référés par le système de santé. Une plus petite partie de la clientèle s’y présente par obligation légale. L’organisme propose généralement des suivis à court terme qui s’étirent sur 10 à 12 semaines.
« On est là pour travailler sur des problèmes qui sont situationnels et transitoires. On essaie de fixer des objectifs très concrets pour que les hommes qui nous consultent retrouvent rapidement une prise sur leur vie ».
Plusieurs groupes d’aide en accès continu sont offerts aux hommes qui fréquentent le centre. Maîtrise de soi, hommes en rupture conjugale, gestion des émotions, pères et DPJ, gestion des situations difficiles : nombreux sont les sujets autour desquels les usagers sont invités à discuter, selon le groupe qu’ils intègrent.
Une offre de services adaptée
Chaque homme qui se présente au centre est d’abord pris en charge par le service d’accueil . « On prend le temps de faire le tour de la situation de la personne pour ensuite l’orienter vers le bon service », précise M. Beaulieu. Deux types de suivi s’offrent alors aux usagers. Des consultations individuelles et des services de groupes d’aide.
« Chez les hommes, les demandes d’aide sont souvent tardives. Parce qu’elles sont tardives, le niveau de désorganisation est souvent plus grand ».
En effet, les usagers cumulent parfois plusieurs problèmes qu’ils traînent avec eux depuis longtemps. Pour certains, il s’agit de traumas qui remontent depuis plusieurs dizaines d’années.
De façon générale, l’intervenant constate que les hommes n’ont pas toujours les bons outils pour exprimer ce qu’ils vivent. Plusieurs présentent des difficultés à cibler et à partager les émotions vécues. « Ils sont moins à l’aise à mettre des mots sur leurs problèmes. Les hommes demandent de plus en plus d’aide, mais c’est encore difficile pour certains d’entre eux ».
Cette réalité tend toutefois à changer. M. Beaulieu remarque que les jeunes hommes sont davantage en mesure de mettre des mots sur leurs émotions. Ils sont plus articulés et ont tendance à venir chercher de l’aide plus rapidement.
Manque de financement
L’année 2023-2024 s’est révélée plutôt difficile pour l’organisme, forcé d’appliquer plusieurs restrictions budgétaires. Selon M. Beaulieu, cette situation s’explique par le manque criant de financement à la mission pour AutonHommie. Le centre demeure en attente du deuxième Plan d’action en santé et bien-être des hommes. Le premier plan ministériel est échu depuis 2022. Sans une source de financement stable, l’organisme dépend de subventions et donations ponctuelles. Il en découle un manque de prévisibilité dans la gestion des ressources et une fragilisation des services offerts.
40 ans à s’ancrer dans la communauté
Fondé en 1984, l’organisme connaît des débuts très modestes. Il se compose à l’époque d’un petit groupe d’hommes ayant vécu des ruptures conjugales. Ces derniers organisent des brunchs pour réfléchir à ce qu’ils vivent et discuter de leurs séparations.
Le centre s’organise tranquillement au fil du temps, mais les personnes qui s’y impliquent demeurent bénévoles. Des groupes de parole voient le jour. « À cette époque, les hommes qui se présentaient n’avaient pas besoin d’être en difficulté pour venir s’exprimer et participer aux rencontres », précise M. Beaulieu.
Des services s’ajoutent progressivement et l’organisme se professionnalise au tournant des années 2000. L’offre de service s’oriente alors davantage vers les hommes en difficulté. Les bénévoles n’animent plus les rencontres de groupes et l’équipe d’intervenants est désormais uniquement formée de professionnels.
Une année de célébrations
Quatre activités auront lieu pour souligner les 40 ans de service d’AutonHommie. Un dîner de la Fête des Pères se tenait en juin dernier. Il s’agissait d’une occasion de souligner le travail d’AutonHommie quant aux enjeux liés à la paternité.
Deux autres activités ont lieu aujourd’hui même au Palais Montcalm en formule 5 à 7. L’exposition Tracer les maux sera présentée par le Collectif national sur la victimisation au masculin. Ce projet alliant littérature et arts visuels vise à mettre en lumière les réalités d’hommes survivants de traumas interpersonnels. Plus tard, le chanteur Corneille présentera une conférence sur la résilience au masculin au cours de laquelle il témoignera de son parcours.
Finalement, une soirée de célébration se tiendra au domaine Cataraqui le 19 novembre prochain, à l’occasion de la Journée québécoise en santé et bien-être des hommes et de la Journée internationale de l’homme.
Plus d’informations sur les services offerts par AutonHommie se retrouvent sur leur site Web.
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