L'Association forestière des deux rives (AF2R) a entamé cet été un projet pour lutter contre trois espèces de plantes exotiques envahissantes à la Baie de Beauport.
L’Association forestière des deux rives lutte contre les plantes envahissantes à la Baie de Beauport
L’Association forestière des deux rives (AF2R) a entamé cet été un projet pour lutter contre trois espèces de plantes exotiques envahissantes à la Baie de Beauport.
Soutenu par le Fonds d’action Saint-Laurent et le gouvernement provincial, le projet vise à protéger les espaces naturels de la Baie de Beauport, un milieu riche en biodiversité. Cette initiative s’échelonnera jusqu’à l’automne 2028.
Restauration des écosystèmes
Ainsi, le but est de contrôler trois espèces exotiques envahissantes : le roseau commun, la renouée du Japon et le nerprun cathartique.
« Cette campagne permettra de restaurer les espaces naturels de la Baie de Beauport tant en milieux ouverts que boisés afin de préserver la biodiversité du milieu », soutient l’AF2R dans un communiqué.
Le projet a débuté par des mesures de colonie et se poursuit jusqu’en septembre par une campagne d’arrachage de renouées du Japon, « une menace pour l’écosystème du fleuve Saint-Laurent », selon l’AF2R.
Une équipe se chargera également cet été de bâcher les deux colonies de roseau présentes à la Baie de Beauport. Ces dernières resteront couvertes jusqu’en 2028. Des équipes mobilisées sur le terrain travailleront ensuite à la végétalisation du site. L’organisme lancera un appel aux bénévoles, pour assurer une gestion durable des résidus, en plus de mener « des activités de sensibilisation et de mobilisation » lors des sorties d’arrachage prévues en 2024.
Pour la directrice générale, Julie Molard, « ce projet n’est pas seulement une lutte contre les espèces envahissantes ».
« C’est aussi un modèle de gestion environnementale basée sur la collaboration et le respect de la biodiversité. »
L’Association forestière des deux rives (AF2R) indique que cette stratégie repose sur une approche scientifique. L’organisme appuie ses actions sur un rapport technique concernant l’inventaire des plantes exotiques envahissantes à la Baie de Beauport effectué en septembre 2022 par le Bureau du Nionwentsïo et le Conseil de la Nation huronne-wendat. Mandatée par l’administration portuaire de Québec (APQ) depuis l’automne 2023 pour réaliser un plan de lutte aux plantes envahissantes à la Baie de Beauport, l’AF2R avait d’ailleurs émis des recommandations s’appuyant sur ces documents de référence en octobre de la même année.
Le travail entamé dernièrement à la Baie de Beauport met en lumière « les défis posés par les espèces envahissantes », avance Frédérique Fortin, chargée de projets en milieux naturels et aménagés.
« Ce projet à la Baie de Beauport est une opportunité cruciale pour appliquer nos connaissances en pratique et voir un impact tangible sur la restauration de ces écosystèmes vitaux. »
Les trois espèces envahissantes à la Baie de Beauport…
La renouée du Japon a été introduite volontairement en Amérique du Nord dans les années 1900 comme plante ornementale. Elle figure maintenant parmi les 100 espèces les plus envahissantes au monde, selon l’Union pour la conservation de la nature. Cette plante à croissance rapide atteint de 2 à 3 mètres durant l’été.
La renouée s’implante sur les berges des cours d’eau, les milieux humides, les rives du Saint-Laurent et les espaces anthropisés, où les perturbations contribuent à sa dispersion. Ses rhizomes vigoureux étouffent la végétation native et fragilisent les berges des cours d’eau, augmentant le risque d’érosion.
Les rives semblent particulièrement affectées par la colonisation de cette espèce, « qui menace de générer des changements à long terme sur la structure et le fonctionnement des écosystèmes ».
Le roseau commun, espèce introduite au Québec dans les années 1900, a d’abord colonisé les rives du Saint-Laurent, puis s’est répandu à travers la province. Colonisant les zones humides, cette espèce à la croissance dense et rapide réduit la diversité d’espèces végétales et les habitats aquatiques, affectant la faune qui en dépend. Le roseau commun modifie en outre la structure du sol et l’hydrologie du territoire qu’il occupe.
Quant au nerprun cathartique, ses baies toxiques et sa capacité à former des buissons denses entravent la régénération de plantes indigènes dans les forêts et les écosystèmes naturels. L’AF2R précise que « l’individu unique présent à la Baie de Beauport présente une opportunité de traiter la problématique en amont ».
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