De beaux désastres / Beautiful Disaster: illustrer nos contradictions

L’artiste visuel Patrick Lonergan lancera l’exposition De beaux désastres / Beautiful Disaster à la microbrasserie Brasseurs sur demande ce samedi 1er juin. Les œuvres exposées sont des collages numériques qui explorent, avec une pointe d’ironie, les contrastes et paradoxes du monde dans lequel nous vivons.

Dans cette exposition, l’artiste originaire de Québec se penche sur notre relation avec la nature en créant des paysages qui intègrent des éléments artificiels. Il en résulte des œuvres au rendu un peu décalé, qui font sourire, mais « qui tendent aussi un miroir » et lève le voile sur nos propres incohérences.

Patrick Lonergan explique s’être beaucoup intéressé à la notion de liberté individuelle dans sa démarche. Une liberté qu’il oppose aux responsabilités collectives de chacun et chacune. Il questionne notre conception de la liberté qu’il estime en quelque sorte faussée. Faussée par les pièges qu’elle renferme.

Pour illustrer cette idée, l’artiste se sert de plusieurs symboles dont celui de l’automobile qui revient beaucoup dans son travail. Pour lui, la voiture, loin d’être synonyme de liberté, contribue plutôt à une forme d’enfermement. « Collectivement la voiture est une sorte de piège », constate-t-il. Elle nous rend dépendant aux énergies fossiles et freine, d’une certaine façon, le développement des villes.

Un militantisme qui évolue

Patrick Lonergan explique s’être intéressé dès ses premiers pas dans le monde des arts visuels à des sujets très engagés. La consommation de drogue et les jeunes en situation d’itinérance étaient au cœur de ses premières œuvres exposées. Il visait alors à choquer le public pour faire réfléchir.

Il se dit toujours militant aujourd’hui, mais il suit désormais des chemins différents, parfois moins directs, pour parler d’enjeux qui le touche.

« Ça sert à rien de faire un grand doigt d’honneur à ton public, vaut mieux y aller avec humour de façon plus sinueuse. »

Travailler le papier

Les œuvres que l’on retrouve dans De beaux désastres / Beautiful Disaster mélangent le collage et le numérique. Pour construire les paysages naturels et urbains présentés dans l’exposition,  l’artiste a puisé des images dans toutes sortes de périodiques imprimés. Des vieux magazines Reader’s Digest et Playboy, entre autres.  Il a découpé les images qui lui parlaient le plus pour ensuite les prendre en photo et les superposer les unes au autres.

Ce dernier explique qu’il préfère la photographie au scan car elle permet de créer des effets de texture, des jeux de lumière et de profondeur. Bien qu’il travaille beaucoup avec des outils numériques, l’artiste entretient un intérêt profond pour l’imprimé : « le papier est toujours resté mon médium principal ». Passionné de cinéma, il s’est beaucoup intéressé à cet univers graphique. Cet attachement aux affiches de film et de concert est omniprésent dans la composition de ses oeuvres.

Vernissage

L’exposition sera présentée à la microbrasserie Brasseurs sur demande tout le mois de juin et juillet. Un vernissage aura lieu le 1er juin. Ce sera l’occasion de découvrir le travail de l’artiste dans une ambiance festive et ludique.

« Les gens auront l’impression d’entrer dans un monde nouveau, mais en se rendant rapidement compte que c’est un monde qui nous ressemble. »