Emprises – espaces urbains lancera «un grand projet collectif» : une première réserve foncière de canopée à Québec

Emprises – espaces urbains mettra en place une réserve foncière de canopée à l'automne. La création de cette première fiducie d'utilité sociale foncière de conservation à Québec permettra de constituer une banque de terrains sous-utilisés dans Limoilou, Vanier et la basse-ville, afin de les transformer en boisés protégés.

Emprises – espaces urbains lancera «un grand projet collectif» : une première réserve foncière de canopée à Québec | 4 juillet 2024 | Article par Thomas Verret

Mathieu Caron et Olivier Meyer d’Emprises – espaces urbains. À l’avant de l’édifice de la 10e Rue, on y voit l’aubépine toba, un petit arbre planté dernièrement .

Crédit photo: Thomas Verret

Emprises – espaces urbains mettra en place une réserve foncière de canopée à l’automne. La création de cette première fiducie d’utilité sociale foncière de conservation à Québec permettra de constituer une banque de terrains sous-utilisés dans Limoilou, Vanier et la basse-ville, afin de les transformer en boisés protégés.

Un projet pour et par les citoyens

« Officiellement, légalement, les terrains déposés dans cette fiducie [d’utilité sociale] vont appartenir aux citoyens présents et futurs du territoire », précise le directeur général d’Emprises – espaces urbains. Mathieu Caron y voit « une véritable mesure de contrôle et d’empowerment [d’empouvoirement] des citoyens des quartiers vulnérables », « un levier collectif » permettant de déployer des solutions de verdissement pérennes dans le temps, « dont tout le monde a besoin ». « Planter un arbre à tous les 18 pieds, comme on fait sur le bord des chaussées, c’est bien (…) Mais si on condense tous ces arbres-là à l’intérieur d’un périmètre de 3 000 pi2, la zone de protection des racines est vraiment optimale », explique le cofondateur de l’organisme de la 10e Rue, dont la mission consiste à accroître la valeur sociale et environnementale des espaces urbains sous-utilisés.

« Si on est capables d’avoir des petites zones de vrais poumons dans nos quartiers… les arbres sont protégés à long terme et ces terrains-là ne peuvent pas juste être dézonés pour en faire du condo… ça, c’est optimal pour la qualité de l’air. »

Le DG de l’OBNL indique aussi que différents terrains pourront se retrouver sur la réserve foncière de canopée.

« On est ouverts à toutes les suggestions, toutes les offres de terrains : industriels, la ville, Hydro-Québec, les propriétaires privés, institutionnels, etc. »

Des terrains « en voie d’être promis seront dévoilés à l’automne », mais déjà on sait que la future fiducie d’utilité sociale de conservation prévoit débuter ses activités dans le Vieux-Limoilou, sur un terrain de 3 000 pi2, un don conscenti par des citoyens, pour lequel un plan de reboisement sera conceptualisé et réalisé.

Divers partenaires contribuent à ce projet de réserve foncière de canopée, notamment la Ville de Québec à la hauteur de 250 000$ dans le cadre de l’Accélérateur de la transition écologique. Le coût total du projet est de 336 512$. Cette somme couvre le financement des deux prochaines années.

« Ce qui est important (…) c’est que ça nous permet d’asseoir les meilleurs spécialistes du Québec », souligne Mathieu Caron.

Un projet souhaité dès le jour 1

Quand Raymond Poirier et lui ont fondé Emprises – espaces urbains à l’été 2022, ces deux résidents de Limoilou, souhaitant faire partie des solutions pour améliorer la qualité de l’air dans le quartier, avaient déjà a priori la volonté de réaliser une réserve foncière de canopée.

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 « C’est pour ça qu’on a fondé Emprises il y a presque deux ans jour pour jour. »

Puisque ce genre de projet ne se fait pas du jour au lendemain, l’organisme a développé, entretemps, une offre de service en foresterie urbaine, pour planter des arbres dans le Vieux-Limoilou. En 2023, 102 arbres de grands gabarits ont été plantés dans ce quartier fortement touché par la pollution atmosphérique, avec la présence à proximité de l’usine de la White Burch, de l’incinérateur et du port, entre autres.

Ralliement des forces et des partenaires

L’année suivante, Emprises – espaces urbains a élargi sa zone d’intervention, à la suite du dépôt du rapport Mon environnement, ma santé, les quartiers de Limoilou, de la basse-ville et de Vanier y étant nommés par la santé publique comme « un territoire vulnérable ». Pour cette raison et dans la foulée de la naissance du Front commun Basse-Ville-Limoilou-Vanier, à l’automne 2023, on prévoit ainsi doubler le nombre d’arbres à grands gabarits plantés cette année.

« Des gens mobilisés et expérimentés, représentant l’ensemble de ces territoires », font présentement partie du conseil d’administration d’Emprises – espaces urbains. Comptant deux employés, l’organisme entend ajouter deux membres à son personnel, à l’automne, dont une personne chargée de piloter le projet de réserve foncière de canopée. D’ailleurs, l’organisme a publié une offre d’emploi pour dénicher « la perle rare », qui occupera la fonction de coordonnateur ou de coordonnatrice.

La prochaine étape, à l’automne, consistera également à former un comité de travail, qui donnera un bon aperçu du futur conseil de fiduciaires.

L’Accélérateur de la transition écologique, une initiative de la Ville de Québec, coordonnée par le Fonds d’action québécois pour le développement durable, et à laquelle contribue également le gouvernement privincial, soutient donc cette initiative.

En 2024, la Municipalité investit en outre 685 000$ pour verdir Limoilou, Vanier et la basse-ville, grâce à l’engagement d’Emprise – espaces urbains et du Collectif Canopée. Globalement, l’administration Marchand poursuit l’objectif ambitieux de planter 130 000 arbres d’ici 2029.

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